Combattants de l’unité Kometz opérant à la frontière (Photo: Tsahal)

Des deux côtés de la barrière de sécurité

C’est l’une des unités les plus secrètes de l’armée israélienne, mais ceux qui y travaillent opèrent le long des fronts les plus «chauds» d’Israël – la bande de Gaza, le Liban et la Syrie. L’unité Kometz est responsable de toutes les clôtures frontalières d’Israël. « La disponibilité des forces et la rapidité des rapports d’alerte et de dysfonctionnement sont extrêmement critiques »

C’est l’unité qui se risque tous les jours et toutes les nuits à la frontière. Bien qu’ils ne soient pas des soldats réputés combattants, les soldats de l’unité Kometz opèrent aux frontières de la bande de Gaza, du Liban et de la Syrie. Ils voient les terroristes de Daesh, du Hamas et du Hezbollah dans le blanc des yeux, et malgré tout cela – l’unité est restée relativement discrète. Vous n’entendez presque jamais parler d’elle, vous savez à peine ce que l’unité fait. L’unité Kometz est responsable de toutes les barrières frontalières d’Israël, du nord au sud – du bastion de Tsahal, sur le mont Hermon à la clôture à Eilat.

L’unité Kometz est également employée dans les opérations dans la bande de Gaza : ses soldats se rendent à la barrière avant tout le monde quand la clôture doit être ouverte pour que les chars de Tsahal puissent entrer dans la bande de Gaza. Les mêmes soldats restent les derniers sur le terrain lorsque la clôture doit être réparée après la fin des combats et que toutes les forces conjointes sont sorties de la bande. Les années passent et les clôtures deviennent plus spohistiquées, en ligne avec le concept « Villa dans la Jungle ».

Le Major Yakir Sela est l’officier chargé de la technologie et de la logistique de la Brigade Golan & Hermon de Tsahal. Par le passé, il a servi comme commandant d’un détachement logistique dans le domaine de la surveillance. Il a fait ses débuts dans le 601e bataillon du Corps de génie de combat, puis a été détaché à la brigade d’infanterie Kfir, puis au corps blindé et finalement à l’unité Kometz.

« L’unité Kometz appartient au Corps chargé de la technologie et de la logistique », a déclaré le major Sela dans une interview accordée à Israel Défense. «Il est composé de militaires du rang, ainsi que de conscrits du contingent, et sa tâche est de maintenir les systèmes de clôture en bon état de fonctionnement. Le détachement commandé par le major Sela existe depuis que les nouvelles clôtures d’alerte ont été érigées le long des frontières. avec la Syrie et le Liban. A l’origine, les clôtures étaient déjà «intelligentes», c’est-à-dire qu’elles étaient capables de générer une alerte à chaque mouvement ou contact suspect, et à présent, on a pris toutes les dispositions pour assurer la continuité de cette maintenance nécessaire, pour ces clôtures, tout le long des frontières avec la Syrie et le Liban.

«Nous utilisons plusieurs technologies et types de clôture», explique le Maj Sela. «Nous disposons de cinq modèles de clôture, érigés en fonction du segment de zone couverte et capables de générer une alerte en cas d’intrusion en territoire israélien. Le cœur de notre activité consiste à assurer une maintenance quotidienne et à apporter des solutions aux dysfonctionnements aléatoires. Ce détachement est constamment impliqué, à la fois dans le maintien de l’existant et l’intégration des innovations technologiques. La technologie employée sur les hauteurs du Golan est en constante évolution. La clôture n’est qu’un élément parmi un éventail d’obstacles déployés entre les Syriens et nous. Le système d’alerte de la clôture est seulement l’un des nombreux systèmes qui nous aident à fournir une alerte précoce en cas de tentative d’intrusion : une intrusion peut commencer par une alerte générée au niveau de la clôture, puis déclencher une série d’autres systèmes de surveillance (sattelites, drones, patrouilles…)

Que se passe-t-il lorsque vous avez identifié un contact avec la clôture?

«Cela commence par un contact avec la clôture et passe par des ressources technologiques capables de communiquer avec la barrière et d’alerter nos forces à l’endroit exact où se situe le problème, très rapidement.» Nous savons exactement où nous devrions aller quand on reçoit une indication de la présence d’un animal en contact avec la clôture.

« La clôture ne permet pas de distinguer la présence d’un animal de celle d’un terroriste. Elle alerte, aujourd’hui, de toutes les sortes de contacts, y compris les animaux. La décision à prendre consiste à savoir si nous devrions nous efforcer de nous engager et à quel stade, face à tout contact avec la barrière, qu’il s’agisse d’un animal ou d’un terroriste. L’ennemi peut envoyer un animal transportant une charge explosive qui peut être déclenchée à distance, aussi ne sommes-nous jamais complaisants ou naïfs, que la cible soit un animal ou une cible humaine. Un robot peut aussi être utilisé au cours d’une tentative pour traverser la barrière, aussi est-il important que la clôture nous alerte de tout être ou objet, entité tentant l’incursion. Nous avons une grande diversité de capacités basées sur des capteurs qui peuvent distinguer entre une cible humaine et un véhicule. « 

Que pouvez-vous nous dire de la situation le long de la frontière avec la Syrie, juste en face à la guerre civile sanglante qui se déroule de l’autre côté de la frontière, avec les groupes rebelles et les forces de l’Etat islamique déployés le long de la frontière?

«Au cours de la dernière année, nous avons eu plusieurs tentatives d’intrusion sur notre territoire : autour de la fête de la Shavouot, un homme a tenté de franchir la clôture dans la partie sud du plateau du Golan de la Syrie vers Israël. Le système de surveillance a généré une alerte d’intrusion, le système de surveillance a dirigé nos forces vers le point d’intrusion, et ils ont encerclé l’intrus avant même qu’il n’arrive à pénétrer sur notre territoire.Il est très difficile d’interroger ces personnes. Certains d’entre eux sot des solitaires partis chercher refuge vers un pays qu’ils ne connaissent pas car ils n’ont nulle part où aller, de sorte que l’intrus a été remis au Shin Bet pour interrogatoire. « 

Avez-vous changé les modalités du déploiement de l’unité Kometz le long de la frontière avec la Syrie après la guerre civile depuis 2011?

« La guerre en Syrie a un effet significatif sur l’activité de l’Unité Kometz lorsque nous nous préparons à réparer la clôture. On commence d’abord par une évaluation de la situation et une procédure qui est  une forme de mission de reconnaissance au combat où nous analysons les caractéristiques de l’espace où nous devons aller réparer la clôture : où nous sommes exposés et où aucun point de visibilité claire n’est disponible, et où, en proximité de la clôture, des éléments armés appartenant au gouvernement syrien et des éléments rebelles ont été observés en train d’échanger des coups de feu. Nous approchons de la barrière, selon des direcrtives adaptées, dotés d’un équipement de protection personnelle et avec des forces supplémentaires qui veeillent autour et nous sécurisent. « 

Dans quelle mesure êtes-vous exposé au danger quand vous travaillez sur la clôture?

«Nous pratiquons des opérations de maintenance rapides et donc le risque pour les forces exposées au danger est d’autant plus réduit au maximum.Nous portons des équipements de combat et des équipements de protection, et les soldats de l’Unité Kometz sont capables de riposter et de se défendre.

Y a-t-il eu des incidents de tirs sur la clôture en Syrie dans lesquels vous étiez impliqué?

Je ne me souviens pas de situations où les solats de l’unité ont été contraints de tirer pour se défendre, par contre, ils ont été exposés à des tirs provenant de l’autre côté. Ils agissent très près des zones d’échanges de tirs entre les soldats du régime syrien et les rebelles, ce qui pourrait facilement induire qu’une balle perdue soit tirée en direction de notre territoire. Il y a aussi le problème particulier des balles perdues venues s’enficher à un niveau ou l‘autre de la barrière, ce qui constitue le noyau dur des activités de réparation de la clôture des hommes de troupes du Kometz.

Il existe une première barrière d’alerte précoce, dont la majorité est située dui côté Est de la frontière, du côté syrien et le long de la majeure partie du secteur, il y a aussi la barrière de ‘Sha’on Hol’ (la nouvelle barrière, très haute, dressée, à l’origine le long de frontière avec l’Egypte et qu’on a récemment érigée le long de la frontière syrienne). Le long de la frontière avec la Syrie, il y a actuellement près de 100 kilomètres de barrière dite du ‘Sha’on Hol’, qui a une hauteur de sept à huit mètres. Le point le plus critique est situé entre la clôture «Sha’on Hol» et la première barrière de signalisation précoce, parce que l’exfiltration n’est pas toujours possible en tout point, dans le cas où nos forces se retrouvent sous le feu de l’ennemi ou face à une menace. Il n’est pas possible de s’échapper et de rebrousser chemin à partir de n’importe quel point.

« Les techniciens sont accompagnés par un détachement de sécurité de combattants de Tsahal qui peuvent assurer des tirs de protection pendant que les techniciens regagnent le territoire israélien. Il y a une séquence prédéterminée de comportement à adopter lors des opérations, en cas d’incident et une procédure particulière pour s’impliquer dans un incident enclenché. L’opération de réparation, en elle-même, est la plus simple : les opérations d’entrée dans le secteur et de détermination du risque, selon le point où se trouve la clôture, sont celles qui prennent le plus de temps.

« Evidemment, les éléments de Tsahal opérant le long de la frontière avec la Syrie ont été attaqués pas seulement une ou deux foi, mais bien plus souvent, et vous ne pouvez pas toujours déterminer si le feu est réellement dirigé contre vous, car la zone est saturée par des  combats intensifs. La volatilité de la situation fait que, si un incident doit éclater, il va se dérouler entre zéro à une centaine de secondes et, parfois, il peut se transformer en situation de combat où cela va durer un certain temps. Nous faisons de notre mieux pour atteindre les points et points défectueux où la maintenance est nécessairepour faire en sorte que la clôture atteigne son fonctionnement optimal « 

A quel point la vitesse à laquelle vous atteignez la clôture et la réparez est-elle vraiment importante?

«Il y a des points où, si les forces ne parviennet pas à faire leur travail correctement, une situation pourrait empirer, là où la barrière ne fournirait plus le service requis. La disponibilité des forces et la promptitude de transmission des rapports d’alerte et de dysfonctionnement sont extrêmement critiques. Nous sommes constamment en alerte, un peu comme un mouvement de ressort enroulé près à se détendre ».

« Des guerriers prêts à faire face à toute éventualité. »

Une chose qui dérange les soldats de l’unité de Kometz est le fait qu’ils ne soient pas considérés comme des «guerriers de pointe», au même titre que les soldats de l’infanterie ou des unités blindées.

«Cette disposition devrait être davantage reconnue : dans certains secteurs, ces soldats ont les compétences et des certificats de combattant», explique le major Yakir. « Il y a des barrières le long de la frontière syrienne, ainsi qu’au Liban et dans la bande de Gaza, et des détachements de l’unité de Kometz sont déployés dans tous ces secteurs. En Syrie, nos soldats n’ont pas le statut de combattant, contrairement à d’autres secteurs. La Syrie est au cœur des menaces et les soldats sont des combattants parés à faire face à toute éventualité.

«Au cours des dernières années, la menace qui pèse le plus sur eux, au-delà du défi logistique, est un défi mental, à mon avis, ils devraient recevoir le statut de combattant. Si on met cette question sur la table, je pense qu’ils la méritent.

Y a-t-il des femmes dans l’unité Kometz?

« Il y a des femmes dans l’unité Kometz, et elles sont juste sur la barrière, à travailler comme techniciennes réparatrices de barrière. Ce service rendu concerne directement la sécurité nationale de l’Etat d’Israël – la capacité d’agir sur la barrière d’alerte à n’importe quel moment. Nous garantissons la sécurité nationale les jours fériés et samedis, 365 jours par an, pendant le jeûne du Yom-Kippour et à 4 heures du matin.Nous sommes comme un ressort à l’intérieur d’un pistolet – dès le premier appel, nos soldats doivent se précipiter directement vers la clôture. « 

« Chaque tache à remplir est une activité opérationnelle à caractère militaire »

Non loin de la frontière avec la Syrie, à la frontière avec le Liban, se trouve le commandant Slava Sinai, officier chargé de la technologie et de la logistique de la 769e brigade de Tsahal. La 769e brigade est la brigade cantonnée à l’Est, faisant partie de la division Galilée de Tsahal, responsable de la section la plus à l’est de la frontière avec le Liban.

 « Dans la 769ème Brigade, le peloton Kometz est chargé de la maintenance du système de barrière et d’obstacles dressés tout le long de la fameuse « ligne bleue », après le retrait du sud-Liban en mai 2000.Nous avons un systèmer de capteurs déployé le long de la frontière, une barrière de première détextion, un système de brrières, des moyens pour retrouver des traces sur des pistes brouillées. Tous ces éléments font partie de l’entretien du système d’obstacles physiques et les hommes de troupe de l’unité Kometz sont ceux qui maintiennent son bon état de marche. Les caractéristiques fondamentales du travail rélaisé à la barrière, c’est le fait que, parfois, cela fonctionne, en certains endroits, ce qui mène à des frictions avec l’autre amp, par exemple à Mettula, qui est situé juste en face des villages d’Adeisa et de Kila tenus par le Hezbollah. Toute situation consistant à se rendre à la barrière et à travailler sur la barrière est, en soi, une véritable activité opérationnelle, dans toutes ses conséquences militaires. Cela comprend la préparation des forces et le moment réel du départ vers la barrière, et cela constitue un point de vulnérabilité, d’exposition. Après tout, vous êtes en position statique à un moment donné, et vous réparez ce que vous avez à réparer. « 

Je suppose que l’incident dans lequel Dov Harari, le commandant du bataillon de réserve, a été tué pendant les opérations de maintenance sur la clôture, dans ce secteur est toujours une blessure à vif, dont vous avez tiré de nombreuses leçons.

« Vous parlez de l’incident au nom de code » Tiltan Bo’er « , qui a débuté comme un travail de routine, qui consistait à abattre un arbre près de la clôture, dans une opération coordonnée d’avance avec la FINUL, et qui s’est finalement soldée par ces résultats tragiques. Les opérations menées aujourd’hui sont entièrement coordonnées avec la FINUL et l’armée libanaise, à savoir – La FINUL est une force pertinente dans le secteur, car elle constitue une liaison entre nous et l’armée libanaise. « 

Avez-vous relevé récemment des incidents anormaux sur la clôture le long de la frontière avec le Liban?

« Il y a eu plusieurs incidents, face à l’armée libanaise, d’une force militaire face à une autre force militaire : plus nous sommes forts et vigilants, plus nous dissuadons l’ennemi, les soldats de l’unité Kometz sont entraînés à Bahad 20 (camp d’entraînement), dans le camp d’entraînement de Tsahal.  Certains d’entre eux sont des ingénieurs associés à nos équipes, car nous aspirons à recruter des personnes ayant une formation technique et ayant étudié l’électronique. Nous n’avons pas le privilège ni l’opportunité de reporter le travail de clôture à une date ultérieure. On doit effectuer ce travail immédiatement n’importe où, n’importe quel jour, à tout moment et quelles que soient les conditions météorologiques. »

Ou Heller | 23/02/2018

israeldefense.co.il

Adaptation : Marc Brzustowski

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