Osera-t-on poser la question : pour qui sonne le glas ? La réponse est connue. Mais la peur n’empêche pas le danger. Alors apportons, encore, une pierre à l’édifice de la question.

L’État Islamique, Daesh, n’est plus. C’est en gros ce qu’il ressort, en janvier 2018, des informations du conflit au Moyen-Orient. Localement, les Chi’ites, le régime syrien et le Hezbollah vont pouvoir se concentrer sur l’objet de leur vie : détruire Israël. À moins qu’entre Chi’ites et Sunnites, la priorité demeure de se purifier en épurant l’autre.

Les conflagrations du Moyen-Orient ne seraient, au bout du compte, que des épiphénomènes que la solution miracle des deux états viendrait globalement résoudre. Quoi ? Pourrait-il y avoir une alternative au processus de paix tel qu’il a été imaginé jusqu’ici et avec le succès que l’on sait depuis 50 ans pour ne pas dire 70 ans ? L’approche bien pensante veut reproduire le principe de dissuasion qui a valu durant la guerre froide. Il conviendrait que les forces en présence s’annulent. Et ainsi, la paix est assurée. La politique pro-iranienne du mandat Obama allait dans ce sens. Chi’ites, Sunnites et Israël seraient les pièces vouées à jouer à l’infini à pierre ciseaux papier, stratégiquement jeu à somme nulle. Les mondes arabes et perses, eux, ne portent qu’un intérêt limité à un État Palestinien, en réalité.

Muhammad

Un petit grain de sable dans le désert enraye cette jolie mécanique : Daesh n’est pas strictement lié à un territoire. Il y avait les délires de fin du monde dont les textes situaient les circonlocutions en Syrie. Mais les temps sont imprécis. C’est donc partie remise pour Al Sham et Daesh s’est déplacé. Mais rien n’a pour autant changé.

Suite au repli d’Al Qaïda en Afghanistan en 2000, les Américains avaient créé le « grand Iran » avec la mise en place d’un régime de culture iranienne en Afghanistan et l’effondrement de l’Irak, toujours ce sacro-saint principe de l’équilibre des forces. Le croissant chi’ite pouvait s’installer durablement au Moyen-Orient dans le grand concept de la paix par l’équilibre des deux ennemis sunnites et Chi’ites.

Le problème géopolitique est géostratégique car fondamentalement, si le monde arabo-musulman doit se fondre dans le Califat, il reste figé sur un mode de fonctionnement tribal. L’équilibre des forces n’y a pas sa place. La Fitna est le mode opératoire du monde arabo-musulman. Il s’agit de la séparation par le feu du Bien et du Mal. La raison du plus fort est la seule qui vaille. Le Califat est la fin du processus. Il n’est pas le processus.

Bref, puisque le territoire est finalement secondaire, Daesh s’est déplacé.

Bref, le 25 janvier 2018, l’hôtel Intercontinental de Kaboul, haut lieu du cosmopolitisme est attaqué par les Talibans, ce qui permet d’en parler.

Mais cela fait déjà un moment que la violence est maître d’œuvre en Afghanistan. La dernière attaque remarquable datait du 28 décembre 2017. La minorité chi’ite de Kaboul, par son centre culturel était pulvérisée par des explosions faisant 50 morts malgré la haute présence défensive américaine.

Ce 28 janvier, c’est un lieu encore plus symbolique qui est attaqué par Daesh. Cette fois-ci, l’école militaire de Kaboul est la cible. Il s’agit de ce qui fait la fierté de l’armée afghane, de ce qui est le fruit de 15 ans de formation par l’élite des élites de chaque corps d’armée au monde, forces spéciales américaines, britanniques, françaises. L’école est décrite, dans les « milieux autorisés » français comme équivalente à Saint-Cyr.

Le même jour, le journal L’Express confirme que des Jihadistes français (de l’EI) sont morts en Afghanistan sous le feu de tirs américains. Le premier sens de l’information pourrait être que la France peut parfaitement accepter le retour des siens du théâtre des opérations au Moyen-Orient, que tout va bien. Nous devons croire ce « jeune » de Lunel qui souhaite revenir chez lui. Peu importe qu’on le voit arme à la main. Il dit qu’il n’était pas combattant et ce serait la preuve que nous devons le croire. Les vrais méchants sont partis combattre en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines. Et en Afghanistan, retour à la case départ.

L’information la plus simple est la meilleure et elle se conforme aux fondamentaux de l’Islam. Le territoire est planétaire, alors repli à l’Est et frappe à l’Ouest. Les attentats en France ne font que commencer. Le pire est à venir. Cosmopolis s’endort dans une douce tiédeur. L’Islamisme se charge des basses œuvres du mondialisme. Elles ne cesseront qu’à la fin des temps, quand le monde entier sera converti à l’Islam… pardon du pléonasme, à l’universalisme.

 

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