L’envoyé de Trump, David Friedman n’a pas tort sur les implantations juives

« Je pesne que les implantations font partie d’Israël ». C’est exact quand il s’agit de la plupart des centres de population de Judée-Samarie.
Le nouvel Ambassadeur américain en Israël, David Friedman. Photographe: Win McNamee/Getty Images
 La semaine dernière, on a largement pensé que l’Ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, avait dépassé les bornes.

Lors de sa première interview télévisée, il a déclaré : « Je pense que les implantations font partie d’Israël ». Il a affirmé que les implantations israéliennes font, en tout et pour tout, 2% du territoire de Judée-Samarie. En expliquant la résolution 242 du Conseil de Sécurité, adoptée après la victoire d’Israël, lors de la guerre des six jours, Friedman a déclaré, « Les lignes frontalières existantes, les frontières de 1967 étaient perçues par tous comme non sécurisantes.

Aussi Israël pourrait conserver une portion significative de l’ouest du Jourdain – et pourrait restituer ce dont il n’a pas besoin, vous savez, pour assurer la paix et la sécurité.

Ces paroles ont provoqué un tollé, pour ne pas dire plus. Les Américains partisans de « La Paix Maintenant », un groupe qui a aidé le gouvernement américain à surveiller l’expansion des implantations juives, ont exigé le limogeage de Friedman.

Nabil Shaat, un conseiller important de l’Autorité Palestinienne, a enregistré une vidéo empreinte de colère et dénonçant l’ambassadeur américain. « Ce soit-disant ambassadeur des Etats-Unis est d’une ignorance absolue des faits de loi, quant à la position des Etats-Unis »,a t-il fustigé, selon une dépêche de Noga Tarnopolsky, dans le Los Angeles Times. La porte-parole du Département d’Etat, Heather Nauert, a précisé la semaine passée, que les remarques de Friedman ne reflètent pas un changement de politique américaine.

Nauert a raison. Quoique Friedman se soit montré imprécis, l’essentiel de ce qu’il a dit a été plus ou moins la politique suivie par les Etats-Unis depuis un certain temps. Les principaux blocs de population juive autour de Jérusalem demeureront partie intégrante d’Israël dans tout accord de statut final créant un Etat Palestinien. Les deux parties ont négocié  des échanges de territoires depuis plus de 20 ans, afin de définir le territoire de Judée-Samarie qu’on s’attend qu’Israël conserve.

« Il semble clair qu’Israël gardera une partie de territoire à l’Ouest du Jourdain », affirme Elliott Abrams, qui a servi comme Conseiller à la Sécurité Nationale du temps de George W. Bush et qui est actuellement Chercheur au Conseil sur la politique étrangère. « Il y aura des échanges de territoires dans tout accord sur le statut final qu’on puisse imaginer. C’est cela, la politique américaine. L’Ambassadeur Friedman n’a rien dit qui dévie de cette politique ».

Abrams est bien placé pour le savoir : c’est lui qui a contribué à négocier le processus par lequel Israël, sous l’autorité du Premier Ministre Ariel Sharon, s’est retiré unilatéralement de Gaza en 2005. Dans le cadre de cette négociation, Bush a écrit une lettre à Sharon, plus tard approuvée par une résolution du Congrès, qui reconnait que :

« A la lumière des nouvelles réalités sur le terrain, à  commencer par les centres de population israéliens déjà existants, il est irréaliste d’attendre que les résultats des négociations sur le statut final se traduise par un retour complet et entier aux lignes d’armistices de 1949 et tous les efforts précédents pour négocier une solution à deux-Etats sont parvenus aux mêmes conclusions ».

Les choses sont devenues encore plus délicates au cours du mandat de Barack Obama. Alors que le Président reconnaissait qu’il devrait y avoir des échanges de territoires entre Israël et les Palestiniens, il assurait aussi que les négociations devraient aussi partir de la supposition que tout territoire conquis par Israël durant la guerre de 1967 devrait faire partie de la « Palestine« .

Dans l’un des actes finaux d’Obama en tant que Président, les Etats-Unis ont marqué un précédent et se sont abstenus, lors d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui condamnait tous les blocs de population israélienne au-delà de la ligne d’armistice de 1949. En s’abstenant, les Etats-Unis ont tacitement indiqué leur opinion, à savoir que les blocs d’implantation que Bush avait dit qu’on devait s’attendre à ce qu’ils demeurent propriété souveraine d’Israël serait, en fait, « illégaux » d’après les lois internationales.

Un responsable américain important qui travaille sur le dossier des négociations de paix au Moyen-Orient m’a dit que la remarque de Friedman ne faisait que refléter un point de vue traditionnel des Républicains au sujet des implantations,c’est-à-dire qu’il serait irréaliste d’attendre qu’Israël renonce aux banlieues dans et autour de Jérusalem comme faisant partie intégrante d’un accord de statut final avec les Palestiniens.

Tout ceci étant dit, il est compréhensible que les remarques de l’ambassadeur aient hérissé quelques plumes [quelques cheveux sur la tête]. Avant de prendre son poste en Israël, Friedman, à titre de citoyen américain privé, était déjà un avocat des implantations qui n’hésitait pas à s’exprimer ouvertement. Il a contribué à lever des millions de dollars pour l’implantation de Beit El, grâce à son organisation, Les Amis américains des Institutions de Beit El.

Qui plus est, le langage employé par Friedman a été imprécis. Quand on l’a interrogé pour savoir si certaines implantations de Judée-Samarie devrait faire partie d’un accord final, il a répondu : « Attendons pour voir ». De même, ses statistiques disant que les implantations ne correspondent qu’à 2% du territoire total de l’Ouest du Jourdain fon,t l’impasse sur les bases militaires de Tsahal (dans la vallée du Jourdain) ou tout ce qui concerne les checkpoints israéliens.

« La position de David Friedman, de par son expérience et son milieu, ne peut pas répondre aux attentes des Israéliens et des Palestiniens », m’a déclaré Aaron David Miller, un ancien négociateur américain du processus de paix et actuellement, chercheur aua Centre Woodrow Wilson.

« En fin de compte, ce n’est que la traduction d’une formule que les Palestiniens n’accepteront pas », dit-il. « S’il s’agissait de quelqu’un d’autre, ce n’est que l’emploi d’un langage inconsidéré et imprécis. Mais pas en ce cas ».

Indépendamment de l’interview de l’ambassadeur, le Président a déclaré qu’il veut résoudre le conflit. Les responsables américains m’ont dit le mois dernier, que, lors de ses discussions avec les dirigeants du Moyen-Orient,à l’Assemblée Générale de l’ONU, Trump a réitéré son engagement personnel à poursuivre l’objectif d’un accord de paix. Friedman contribuera à la médiation en vue de cet accord, si jamais les négociations de paix reprennent. Si je jour arrive, Friedman devra choisir ses mots avec plus de précaution.

Pour contacter l’auteur de cet article :
Eli Lake à elake1@bloomberg.net

Adaptation : Marc Brzustowski

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Ixiane

Ils se sentent coupables de quoi, ces juifs qui acceptent un ETAT arabe au milieu de leur ETAT ??
Ils n’ont jamais entendu parler d’un fameux traité de SAN REMO qui a rendu les Terres originelles au Peuple JUIF , ces Terres qui lui ont été volées tout au long de son existence !!! SAN REMO n’a pas distribué une Terre à ce Peuple , il le lui a rendu !!!
Malheureusement la SDN a été remplacée par cet ONU qui est devenue un ramassis de faussaires de l’HISTOIRE !

Ixiane

ISRAEL a déjà tant donné !! il n’y a plus rien à donner , le moindre bout de terrain signera sa fin !!

[…] « Je pesne que les implantations font partie d’Israël ». C’est exact quand il s’agit de la plupart des centres de population de Judée-Samarie. Le nouvel Ambassadeur américain en Israël, David Friedman. Photographe: Win McNamee/Getty Images  La semaine dernière, on a largement pensé que l’Ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, avait dépassé les bornes. Lire la suite sur jforum.fr […]

Akerman Michel

Nos « partenaires » américains n’ont pas été fichus depuis 1948 de faire comprendre aux arabes qu’ils avaient DEJA un territoire : la Transjordanie (terre destinée au Peuple Juif mais que les Grands Bretons ont donné à un prince arabe, soit les deux tiers des territoires du Mandat !).
Les Américains qui n’avaient qu’une préoccupation : acheter du pétrole partout où il en avait donc essentiellement autour du golfe persique après la seconde guerre mondiale, peuvent aujourd’hui s’en passer grâce au shiste et donc ils n’ont plus à caresser les dictateurs musulmans dans le sens du poil sauf Hussein Barak Obama qui est musulman et a permis à l’Iran de poursuivre sa course à la bombe atomique.
Alors les « discussions » avec les terroristes du Hamas ou du Fatah sont aujourd’hui parfaitement inutiles d’autan que les chartes de ces deux organisations d’assassins appellent encore à détruire Israël.
Que les récents ambassadeurs américains soient Juifs ne change RIEN, ce n’est pas à eux de proposer des solutions et c’est à nous de les refuser !
Qui ne se souvient de l’ancien agent anglais : le nazi amin el husseini ? Qui a oublié le terroriste milliardaire arafat venu avec une arme à la ceinture devant l’assemblée générale de l’ONU ? Qui entend des menaces de l’Iran, les condamnations de l’ONU, Unesco, UE ?
Les pseudos réfugiés falestiniens ont déjà un pays et c’est le roitelet de Transjordanie, père du ri actuel, qui l’affirmait.
Nous n’avons pas besoin des Macron, Trump, May, Poutine ou Merkel ni de l’ONU !
Moadim le Shimha, Hag Saméah !