Comment ne pas se réjouir, cent ans presque jour pour jour après la Déclaration Balfour, de la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël ?

Ce geste d’ordre symbolique n’est pourtant que l’application d’une décision prise par le Congrès américain en 1995, et que tous les présidents en exercice ont reporté semestre après semestre pour ne pas entraver le processus de paix.

La nouveauté dans le discours de Trump, et qui, sans aucun doute, fait partie de sa stratégie, c’est qu’il a constaté que ces reports successifs n’ont pas permis la moindre avancée dans les négociations.

Au contraire ils ont renforcé les extrémistes au sein du monde arabe, qui n’ont de cesse de nier le lien entre le peuple juif et Jérusalem, en dépit de toute logique historique.

Trump a décidé, dans le style cash qu’on lui connaît, de voir la réalité et de la nommer, car de facto tous les dirigeants de la planète rencontrent les présidents, ministres et députés israéliens à Jérusalem et la déclaration américaine met tout simplement un terme à une hypocrisie.

Elle ne dit rien sur les frontières politiques ou municipales futures, ou plutôt si, elle dit que cette question doit être résolue dans le cadre de la négociation. En revanche elle affirme qu’Israël a un droit à la souveraineté, qui lui permet de fixer le lieu de sa capitale.

 

Elle met un terme à un autre mythe que véhicule la diplomatie française depuis 1948, qui ne reconnaît pas la moindre souveraineté sur une quelconque partie de Jérusalem à l’Etat d’Israël. Emmanuel Macron pense-t-il vraiment que Jérusalem sera une ville internationale.

De 1948 à 1967 la Jordanie a enfreint les accords de cessez-le-feu de Rhôdes en ne permettant pas l’accès des Juifs à la vieille ville, au Mur des Lamentations ou au mont des Oliviers, et a détruit toutes les synagogues.

L’Europe a-t-elle protesté ? Par ailleurs il est clair, même pour les partisans de la solution à deux Etats, que la capitale de l’Etat juif sera Jérusalem, au moins sur une partie de la cité actuelle.

Le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem ne se fera pas avant quelques années, car même si le site est plus ou moins connu, le projet de construction durera quatre ou cinq ans minimum, c’est-à-dire probablement après la fin du mandat de Trump.

La déclaration officielle de Trump inflige un revers cinglant à la politique d’Abou Mazen et au-delà des protestations virulentes des prochains jours, les Palestiniens doivent réfléchir à une nouvelle stratégie, car sans le faire de manière officielle Vladimir Poutine a également reconnu la souveraineté israélienne sur ce qu’il a nommé Jérusalem ouest.

Trump est moqué à travers le monde, et notamment en France, où l’on s’extasie sur Obama, ce charmant conférencier plein d’humour à 350.000 Euros, mais qui porte une lourde responsabilité dans le chaos actuel au Proche-Orient.

Le problème avec Trump, en bien ou en mal, c’est qu’il fait ce qu’il a promis de faire, lorsqu’il n’en est pas empêché par le Congrès ou les tribunaux.

Personne n’aime le personnage, à qui l’on reproche d’être imprévisible, c’est-à-dire de ne pas correspondre à l’idée qu’on se fait d’un homme politique. Sa position sur Israël reflète celle des Américains, qui admirent ce pays, et on peut penser que cette décision va aussi avoir une influence sur la communauté juive américaine divisée par la politique d’Obama.

Il est évident que le pragmatisme de Trump ne s’appliquera pas seulement aux Palestiniens ou au monde arabe, mais également à Israël lorsqu’il s’agira de faire des concessions. Réjouissons-nous avec modération !

Michaël Bar-Zvi   Yod Tet Kislev  5778

Israel-france-michael-bar-zvi

Philosophe et ancien directeur du Département de l’Education de l’Agence Juive, Michaël Bar-Zvi analyse, livre après livre, la relation entre pensée juive et philosophie politique. Son dernier opus* s’attache à comprendre le divorce entre la France et Israël.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Roque

Cela n’a de sens que si on veut précipiter une guerre jugée inévitable, voire déjà engagée. De ce genre de pensée apocalyptique qui pousse au pire, étant entendu que le meilleur sera expérimenté – mais pas en ce monde.

Marc

Les pensées suicidaires ne sont pas contagieuses, rassurez-vous. C’est ce qu’on appelle vivre pêté de trouille. Pas étonnant dans ce pays.

Jean Paul OTETE KITETE

*Le président TRUMP(président du monde) reconnait Jérusalem comme la capital de l’État d’Israël
-Oui Mr le président Jérusalem est la capitale de l’État D’Israël-merci encore une fois l’Éternel DIEU est avec vous. Mais pas seulement comme, mais bien capital de l’État D’Israël
*Le Français (le diabolique)-décision regrettable
-Mais non, bientôt nous attendons la destruction du dôme du rocher pour la reconstruction du nouveau temple à Jérusalem
Le secrétaire de L’ONU, Jérusalem tantôt capital pour Israël, tantôt pour les palestiniens et que je sais encore capital international?
Non Mr, Jérusalem est la capitale indivisible de l’État D’Israël et pas de paix au monde sans cette reconnaissance
Mon Fils Bien aimé et serviteur de Dieu tout puissant B.NETANYAHOU- JOURNÉE HISTORIQUE, ce 06 décembre 2017
C’est bien un grand affiche sur le mur de mon salon