On appelle chabbat Zakhor (« Souviens-toi! ») le chabbat qui précède Pourim, car on lit alors, outre la paracha de la semaine, un paragraphe supplémentaire dans le  second   sépher. C’est le paragraphe où est ordonné le souvenir du mal fait aux Hébreux par ’Amalek – un descendant de ‘Esaü – lors de la sortie d’Egypte (Deutéronome/ Débarim 25, 17-19).

 

La haphtara de Chabbat nous plonge au temps du prophète Samuel. Le roi Saül a gravement péché en épargnant Agag, et Hachem déclare au prophète Samuel : « Je regrette d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de Moi et n’a point exécuté Mes paroles… » (I Samuel 15, 11).

Le Midrach suivant s’efforce d’expliquer comme suit l’échec du roi Saül et sa désobéissance à l’ordre divin :
« Ne sois pas juste à l’excès, ni trop sage» (Ecclésiaste 7, 16) : N’essaie pas d’être plus juste que ton Créateur. Cela s’applique à Saül, comme il écrit: « Saül vint jusqu’à la ville d’Amaleq » (I Samuel 15, 5).

Rav Houna et rav Banaya ont enseigné : [Avant que Saül soit allé à la ville, il a tergiversé sur le commandement divin d’éradiquer les Amalécites] et il a émis des objections à son exécution : « Tu as dit : “Va maintenant et frappe Amale» (ibid. verset 3) Les hommes ont certes péché, mais quel a été le péché des femmes, quel a été le péché des enfants, quel a été le péché du bétail, des taureaux et des ânes ? » Une voix divine a répondu :

« N’essaie pas d’être plus sage que ton Créateur » (Adapté de Qohéleth rabba 7, 16).

Ce midrach est l’illustration de la situation décrite par le récit biblique. Il nous apprend que l’on ne doit pas essayer de deviner ce que dissimulent les commandements divins, mais le fait même que ce midrach existe indique que les rabbins ont trouvé difficile l’ordre donné à Saül et déconcertant le châtiment que Hachem lui a infligé.

Abravanel tente de concilier la difficulté de l’ordre divin et la sévérité de la punition de Saül.

Il affirme que le peuple d’Amaleq était un type particulier d’ennemi auquel Israël a dû faire face dans le passé. Ce peuple n’avait pas de frontière commune avec Israël, et les enfants d’Israël ne pouvaient constituer pour lui une menace. Leur seul but, selon Abarbanel, a été de se rebeller contre Hachem en détruisant Ses témoins. Telle a été la raison de l’ordre divin.

Abravanel compare la punition de Saül avec celle de David, après le péché de Bethsabée. Il fait observer que le péché de David a été, selon les apparences, beaucoup plus grave que celui de Saül.

Il conclut que la punition de Saül n’a pas été le résultat de l’infraction relativement mineure de ne pas exécuter à la lettre l’ordre divin, mais le résultat de sa faute ayant consisté à suivre la volonté du peuple plutôt que de conduire celui-ci à accomplir la volonté divine.

Jacques KOHN (zal) 

 

Cette Haphtara  Zakhor  est dédiée à la Mémoire de notre chère Maman Hafsa Bat Messaouda Guedj Z’l qui a quitté ce monde le 16 Adar II 5765. 

 

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