La  Haphtara Hazon, vision en hébreu, du prophète Isaïe. (Isaïe   I, 1 à 27), donne le nom au Chabbat qui  précède le 9 Av.

Isaïe fils d’ Amotz  est né au VIIIème siècle avant l’ère vulgaireet il est mort au VIIèmesiècle au royaume de Juda. Il est le premier des quatre grands prophètes (Isaïe, Ezéchiel, Jérémie et Daniel).

Au temps d’Isaïe est noté un certain laisser-aller dans la société judéenne  dans laquelle les « disciples » de Tsadok le grand prêtre, procèdent à des réformes,  ce qui a pour effet  d’exacerber le désespoir du prophète qui ne cesse de vitupérer et de prophétiser devant l’impression qu’il a d’une intervention divine immanente.

Le prophète prend les cieux à témoin de ce qui risque d’arriver et pour cela il met à contribution trois des cinq sens de l’être humain comme l’a écrit le « Tour » sur les sept orifices que compte la tête, cinq d’entre eux sont interpellés : les deux oreilles, puis les deux yeux et la bouche c’est-à-dire l’ouïe, la vue et la parole.

L’ouïe car il exhorte les Cieux de lui prêter oreille, la vue car il veut décrire la vision qui s’offre à lui et c’est grâce à la parole qu’il avertit et déclame ses messages.

Malheureusement l’admonestation d’Isaïe décrit à merveille à quel point les sacrifices qui sont offerts par des gens peu scrupuleux sont devenus insupportables à D.

Plus loin, dans les mêmes prophéties d’Isaïe on pourra lire un verset exprimant le même dégoût de la part d’HaShem devant les festins de ces mêmes personnes  (Isaïe XXVIII, 8).

Isaïe a exercé ses fonctions pendant une partie du règne de Hizkiyahou (Ezéchias) qui fut le roi  de Juda durant 29 ans.

Les Assyriens envahirent le royaume d’Israël et déportèrent une partie de la population tandis qu’une autre partie se réfugia en Juda.

Cependant, Sennachérib oppressa la ville de Jérusalem et Hizkiyahou fut contraint de payer un lourd tribu (prélevé sur le Trésor du Temple) pour sauver la ville et la population.

Hizkiyahou fut un homme pieux  et respectueux du culte. Il construisit un tunnel pour permettre la circulation de chariots véhiculant de l’eau pour abreuver la population de Jérusalem en cas de besoin.

Caroline Elishéva REBOUH

Et moi, Daniel, seul j’ai eu la vision mais le peuple avec moi ne l’a pas vue ; et pourtant une grande terreur s’est emparée d’eux et ils ont fui pour se cacher (Daniel 10 : 7).

Mai, s’ils n’ont pas eu la vision, pourquoi étaient-ils terrifiés ? Parce que bien qu’eux-mêmes ne vissent pas, leur âme voyait (Talmud Meguila 3a).

Le neuvième jour du mois d’Av (Tichea beAv) nous jeûnons et pleurons pour la destruction du Temple de Jérusalem. A cette date furent détruits à la fois le premier Temple (833-423 avant l’ère commune) et le second Temple (69 après). Le Chabbat qui précède ce jour de jeûne est appelé le «Chabbat de la Vision» car nous y lisons un chapitre des Prophètes (Isaïe 1 :1-27) qui commence par ces mots : «la vision d’Isaïe…».

Mais le nom de ce Chabbat évoque également un sens plus profond qu’exprima le Maître ‘hassidique, Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev, par la métaphore suivante :
Un jour, un père prépara un magnifique costume pour son fils. Mais l’enfant ne prit pas soin du cadeau de son père et bientôt le costume fut en lambeaux. Le père donna à son fils un second costume, mais très vite celui-ci fut également abimé par l’enfant.
Le père fit alors faire un troisième habit. Mais cette fois-ci, il ne le donna pas à son enfant. De temps en temps, à des occasions particulières, il le lui montrait en lui expliquant que quand il apprendrait à l’apprécier et à en prendre soin, il le lui donnerait. Cela conduisait l’enfant à améliorer son comportement jusqu’à ce que, progressivement, cette bonne attitude devienne sa seconde nature et qu’il mérite le cadeau de son père.
Lors du «Chabbat de la Vision», explique Rabbi Lévi Its’hak, à chacun d’entre nous est permis d’avoir la vision du troisième Temple qui, lui, sera éternel, de sorte que, pour paraphraser le Talmud, «bien que nous ne le voyions pas, nos âmes le voient». Cette vision éveille en nous une réponse profonde, même si nous ne sommes pas conscients de la cause de cette inspiration soudaine.

La Résidence Divine
Le Temple de Jérusalem était le siège de la présence manifeste de D.ieu dans le monde physique.
Un principe fondamental de notre foi tient au fait que «la terre entière est remplie de Sa présence» (Isaïe 6 : 3) et «il n’existe pas un endroit vide de Lui» (Tikouneï Zohar 57).

Mais la présence et l’implication de D.ieu dans Sa création sont masquées par ce qui paraît être les œuvres indépendantes et arbitraires de la nature et de l’histoire. Le Temple constituait une ouverture dans le voile, une fenêtre à travers laquelle D.ieu faisait irradier Sa lumière dans le monde. Là, l’implication de D.ieu dans notre monde était ouvertement déployée par un édifice dans lequel les miracles faisaient naturellement partie intégrante du fonctionnement quotidien et dont l’espace lui-même reflétait l’infinité et l’omniprésence du Créateur. Là, D.ieu se montrait à l’homme et l’homme se présentait devant D.ieu.

A deux reprises nous fut attribué le don d’une Présence Divine en notre sein. A deux reprises, nous ne sûmes pas apprécier ce don et nous bannîmes la Présence Divine de notre vie.

Ainsi D.ieu construisit pour nous un troisième Temple. Mais contrairement aux deux précédents, qui avaient été réalisés par une construction des hommes et étaient donc sujets à l’éradication à cause de leurs fautes, le troisième Temple est aussi éternel et indestructible que son architecte omnipotent. Mais D.ieu garde ce «troisième costume» loin de nous, le confinant dans une sphère supérieure et céleste, au-delà du regard et de l’expérience de l’homme de ce monde.

Chaque année, lors du «Chabbat de la Vision», D.ieu nous montre le troisième Temple. Notre âme saisit la vision du troisième Temple dans les cieux, dans un statut spirituel et abstrait, tout comme le troisième vêtement que le père a fait confectionner pour son enfant mais qu’il ne lui fait que contempler de loin.

Mais c’est aussi une vision qui renferme une promesse, la vision du troisième Temple prêt à descendre sur terre, une vision qui nous encourage à corriger notre comportement et hâter le jour où cette vision spirituelle deviendra une réalité concrète.

Le sens essentiel de la métaphore est évident mais de nombreuses perspectives subtiles se cachent dans ses détails. Pourquoi, par exemple, les trois Temples sont-ils représentés par trois costumes ? L’exemple de l’édification d’une maison n’aurait-il pas été plus adéquat ?

Une maison tout comme un costume «abritent» et enveloppent la personne. Mais l’habit le fait d’une manière beaucoup plus personnelle et individuelle. Une maison reflète, par ses dimensions et son style, la nature de son occupant mais ils le font d’une manière plus générale et moins spécifique et intime qu’un vêtement. D’un autre côté, la nature individuelle d’un habit limite sa fonction à un usage personnel. Une maison peut abriter de nombreuses personnes, un vêtement n’est porté que par un seul homme.

D.ieu choisit de révéler Sa présence dans une «résidence», une structure commune qui va au-delà de l’individuel pour convenir à un peuple tout entier, à l’entière communauté des hommes. Et pourtant le Temple de Jérusalem possédait également certains aspects caractéristiques des vêtements.

En effet, le Temple était une structure fortement compartimentée. Il y avait une cour des femmes et une cour réservée aux hommes, un espace réservé exclusivement aux Cohanim (les prêtres), un «Sanctuaire» (Hé’hal) imprégné d’une plus grande sainteté que les «cours» et le Saint des Saints , chambre dans laquelle seul le Grand Prêtre pouvait pénétrer et exclusivement à Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année.

En d’autres termes, bien que le Temple exprime une vérité unique, la Présence omniprésente de D.ieu dans notre monde, il le faisait pour chaque individu de façon personnalisée. Bien que ce fut une «maison» dans le sens où il servait à de nombreux individus, en fait au monde entier, comme lieu de rencontre avec l’infini, chaque homme y trouvait un «costume» sur mesure pour ses besoins spirituels spécifiques, selon sa relation personnelle et intime avec D.ieu.

Chaque année, le Chabbat qui précède Tichea beAv, nous est montrée une vision de notre monde comme d’une résidence divine, un lieu où toutes les créatures de D.ieu jouiront de Sa présence. Mais c’est aussi la vision du «costume» divin, de la relation personnelle avec D.ieu qui convient spécifiquement à notre caractère individuel et à nos aspirations particulières, une relation dont chacun d’entre nous bénéficiera quand le Troisième Temple descendra sur terre.

Source

 

TEHILIM   96 à 100

Ces psaumes sont lus dans la plupart des communautés le shabbat et ils traduisent la joie de célébrer le Créateur pour tous les bienfaits dont IL comble la Terre et les humains et tous ceux qui LE craignent, LE respectent et L’adore en observant Ses lois et préceptes.

David, lorsqu’il emploie le futur se réfère à l’ère messianique où toutes les nations rendront leur hommage au Maître de l’Univers.

Ces six chapitres sont courts et dans les synagogues sont chantés sur des mélodies transportant le cœur d’exaltation et d’adoration.

 

Caroline Elishéva REBOUH

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