Le poète Abba Kovner, témoin au procès d’Eichman et forgeron de la maxime « Ils ne nous mèneront pas comme des moutons à l’abattoir », dans le ghetto de Vilnius, où s’est dressée l’Organisation Unifiée des Partisans ou Fareynikte Partizaner Organizatsye, en yiddish. Après guerre, des survivants de ce groupe, des anciens des camps d’extermination et de la Brigade Juive de Palestine, dans l’armée britannique, ont formé le groupe des : Nokmim ou the Avengers [les Vengeurs]. On connaît aussi ce groupe sous le nom de Nakam, leur slogan étant : “Dam Yehudi Nakam – Le Sang Juif sera Vengé”. On compte plusieurs dizaines « d’accidents de voiture », de cadavres au bord des routes, etc. du fait de la perpétuation de leurs sentences, durant l’immédiat après-guerre. Ils ont été immortalisé à l’écran, dans le film : Inglorious Basterds.

Kovner est au milieu du groupe

Leurs représentants à l’écran

A quoi sert la journée de la Résistance ?

Par Gilles FALAVIGNA

La journée de la Résistance est célébrée le 27 mai.

A quoi sert cette journée ? La question est posée et bien posée. Il s’agit d’une célébration et non d’une commémoration. Il y a les mots et puis il y a le sens des mots. On célèbre un phénomène dont on n’est pas acteur, mais spectateur. Accessoirement, la célébration correspond à élever une louange, étymologiquement. Il y a un côté festif. Une commémoration se rapporte au souvenir d’un vécu. Elle se rapporte aux acteurs.

Pas de chance pour cette année, la fête était en concurrence directe avec la Fête des Mères, le 27 mai.

A quoi sert cette journée ? La réponse officielle est que cette journée est l’occasion de réfléchir sur les valeurs portées par la Résistance : le courage, la défense de la République, le souci de justice, de solidarité, de tolérance.

Bref, la Résistance serait un prétexte pour célébrer des valeurs abstraites.

Dans le monde réel, dans le concret de ce que les gens ont vécu, la Résistance n’était pas cela. On Résiste à quelque chose, à quelqu’un. Il y a une différence entre le souci de Justice, de Solidarité ou de Tolérance et le souci de survivre. Il n’y a aucune tolérance dans l’acte de résister.

Dans le monde réel, la Résistance s’opposait au Nazisme. Dans le monde réel, la Résistance s’opposait à l’envahisseur. Il avait un visage.

Célébrer la Résistance pour réfléchir à la Solidarité et à la Tolérance n’est pas seulement insulter les Résistants, c’est effacer le visage de l’ennemi.

Lorsque le visage de l’ennemi est effacé, il est très simple, ensuite, de pratiquer une inversion entre les opprimés et les oppresseurs.  David devient le Philistin et Goliath est le Juif. Quand on célèbre au lieu de commémorer, il n’y a plus de mémoire. Il n’y a plus d’identité.

Notre époque est corrompue. Les mots sont corrompus. Le mensonge prévaut parce que le sens des événements est corrompu, falsifié.

Cette semaine, j’ai été surpris d’une question qui me fut posée : « Y avait-il des Juifs dans la Résistance ? »

Au premier abord, la question peut sembler étrange. Mais à y regarder de près, elle n’est pas si étrange.

Dans l’imaginaire collectif, on aime le Juif quand il est en pyjama rayé. Il est associé à la victime. Et si le Juif était envoyé dans les camps d’extermination, c’est parce qu’il ne se révoltait pas. La révolte du Ghetto de Varsovie semble une exception.

Depuis 70 ans, où les Juifs sont-ils associés à la Résistance ? Le film « Nuit et brouillard » ne cite que trois fois le mot Juif. Il n’y est absolument pas question de la Shoah. Le film présente les camps de concentration et non pas d’extermination. La liste est longue et il n’y a pas de contre-exemple pendant trente ans.

Ce jour de 27 mai est l’occasion de rétablir une partie de la vérité. Les Juifs résistaient !

La quasi totalité de la population juive de France était en Résistance, soit armée, soit de sauvetage. Parmi les groupes de résistance les plus connus, le groupe Manouchian, pratiquement composé que de Juifs.

Les plus grands héros de « l’armée des ombres » qui sont morts glorieusement au combat sont Juifs. Joseph Epstein, un des fondateurs des FTP, sous le nom de commandant Gilles. Joseph Clisci, le héros de Clichy, qui affronta des diztaines de SS, les tuant presque tous et garda sa dernière balle pour se suicider.

Les Juifs n’étaient pas ces moutons conduits à l’abattoir ni des parasites qui attendaient qu’on se batte pour eux.

Ces 1,5 million de combattants sont à mettre en relief, comparés aux 250 000 résistants français qui ont permis à la France d’obtenir un siège au conseil permanent de sécurité de l’ONU, de faire partie du camp des vainqueurs et, incidemment, de surmonter les heures sombres de la collaboration pendant au moins 55 ans d’Omerta.

L’Histoire doit servir à comprendre l’actualité. En ces temps qui manient la falsification, il est important de rester sur les fondamentaux.

Par ©Gilles FALAVIGNA

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trender

Churchill, Roosevelt et Staline sont à Yalta : mais où est donc de Gaulle ? pas sur les photos…pourquoi ?
Car la France n’a tout simplement pas été invitée à Yalta. Symboliquement, le pays n’est donc pas considéré comme un « vainqueur ». Un revers cinglant pour le général de Gaulle, qui espérait redonner à la France son rang de grande puissance en se plaçant en position d’arbitre entre les Alliés américains et britanniques d’une part, et les Soviétiques d’autre part. Amer, il ruminera, dans ses « Mémoires de guerre »: « Qu’on s’abstint de nous inviter me désobligeait sans nul doute, mais ne m’étonnait aucunement. » »
ou dit en terme moins diplomatique….compte tenu du peu d’effort des français (heureusement , quelques uns ont été de véritables héros…mais ils furent si rares …) , devant l’occupant , mais surtout du niveau de collaboration a grande d’échelle de l’administration française et d’une très grande partie de la population , on peut résumer la résistance française comme l’a fait ce romancier américain a la 25 h de la journée ….inexistante ou virtuellement négligeable…..d’autant qu’avec la pacte germano- soviétique la plus grande partie des mouvements de gauche et syndicalistes étaient devenu pro allemand…. jusqu’en 1941 date où l’Allemagne attaque la Russie….Le reste n’est que propagande et désinformation , entretenus par des politiques pas fiers de leurs choix et qui pour beaucoup sont passés en une semaine , lors de la libération, de collaborateurs a hauts fonctionnaires …De Gaulle ne souhaitant pas , après guerre purger l’administration….. que serait-il rester d’ailleurs on se le demande…..tant la police , la gendarmerie et l’administration ont mis du zèle a servir les allemands…..pour preuve revoir les films des masses entonnant le célèbre « maréchal nous voila » …. ou les journaux de l’époque….

Gilles Falavigna

Des « Mémoires de guerre » à « en terme moins diplomatique », il y a une interprétation qui peut en valoir une autre. Par exemple, celle que de Gaulle l’ait vécu comme une humiliation qui ne l’étonna pas peut être lié au fait que les américains voyaient un autre chef que lui pour représenter la France en la personne du général Juin. La France faisait partie du camp des vainqueurs mais sa stature politique n’était pas clairement définie.
Le débat risque d’être long et relativement stérile. Tout n’est pas tranché entre blanc et noir. Il y a de nombreuses zones grises. Mais une chose et sûre et c’était l’objet de l’article: les Juifs résistèrent et singulièrement en France qui fut le pays qui connut la résistance la plus forte et de très loin d’Europe.
On pourrait, là aussi, digresser sur la cause de cette spécificité française due à une autre spécificité: l’armistice.
Longs débats en perspective également à propos de l’Armistice.
La France fait partie des vainqueurs comme tous les membres permanents du conseil de securité de l’ONU et comme toutes les Nations qui occupèrent militairement l’Allemagne. Les autres Nations ne font pas partie des vainqueurs. A tort ou à raison, c’est comme ça.

[…] Le poète Abba Kovner, témoin au procès d’Eichman et forgeron de la maxime “Ils ne nous mèneront pas comme des moutons à l’abattoir”, dans le ghetto de Vilnius, où s’est dressée l’Organisation Unifiée des Partisans ou Fareynikte Partizaner Organizatsye, en yiddish. Après guerre, des survivants de ce groupe, des anciens des camps d’extermination et de la Brigade Juive de Palestine, dans l’armée britannique, ont formé le groupe des : Nokmim ou the Avengers [les Vengeurs]. On connaît aussi ce groupe sous le nom de Nakam, leur slogan étant : “Dam Yehudi Nakam – Le Sang Juif sera Vengé”. On compte plusieurs dizaines “d’accidents de voiture”, de cadavres au bord des routes, etc. du fait de la perpétuation de leurs sentences, durant l’immédiat après-guerre. Ils ont été immortalisé à l’écran, dans le film : Inglorious Basterds.Lire la suite sur jforum.fr […]

Alex E. MERALI

250 000 résistants français, nous dit cet article ? Mais c’est infiniment exagéré ! Le véritable chiffre, historiquement admis, est d’environ 2500 résistants véritables combattants pour toute la France et pendant toute l’occupation. En revanche, si on compte les « héros » qui se sont contentés de chanter en cachette le chant des partisans ou qui se sont déclarés « résistants » lorsque le nazi était chassé hors du territoire français, alors là, cet article est inférieur à la vérité, car ils ils plusieurs millions. Quant à l’admission de la France comme membre du conseil de sécurité de l’Onu, obtenu malgré l’hostilité soviétique et la répugnance américaine, elle est due à l’entêtement britannique pour des raisons de politique extérieure traditionnelle.
Je voudrais rappeler ici la reflexion significative de Keitel, lors de la cérémonie de reddition des nazis le 7 mai : voyant le général français, invité par les vainqueurs, à y participer au nom de la France, il a formulé cette condamnation sans appel du vaincu contre la France et le courage des français : « il ne manquait plus que ça ». C’est tout dire.

Gilles Falavigna

Rien ne pourra empêcher le Négationnisme. C’est plus fort que vous!
Le nombre de Résistants n’est pas le fruit d’une évaluation ou de quoi que ce soit d’historiquement admis. Il correspond au nombre de détenteurs de la carte de « combattants volontaires de la Résistance ». Et les critères d’attribution étaient stricts.
Ensuite, vous l’appréciez comme bon vous semble, avec ce qui devient la légende urbaine, les Résistants de la dernière heure. Mais c’est un fait.

L’admission de la France comme membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU est strictement le fait d’appartenir au camp des vainqueurs. Il est ensuite de bon ton de dénigrer ce fait. Mais c’est un fait. Que Churchill ou d’autres se déterminent pour ou contre l’admission de la France ne peut être que la conséquence de ce fait. Les FFI en sont les grands responsables mais pas que.

Pour la petite histoire, la bataille qui fit basculer le cours de la guerre est Bir Hakeim. Rien que cette bataille autorise la France a faire partie des vainqueurs.
Si, pour vous, reprendre la parole d’un général allemand, c’est tout dire. Il n’y a effectivement pas grand chose à dire. Peut-être que sa situation témoigne qu’il n’était pas bien informé? 🙂
De toute évidence, vous ne l’êtes pas non plus.

Pour ce qui est de la répugnance américaine:

« Notre état-major estimait qu’au cours de la campagne de France, les Forces françaises de l’intérieur équivaudraient à 15 divisions : l’aide considérable qu’elles nous apportèrent, en facilitant la rapidité de notre avance, a justifié ce point de vue… Sans eux, la libération de la France et la défaite de l’ennemi en Europe occidentale auraient été bien plus longues, bien plus pénibles et nous auraient coûté davantage de pertes.

Dans cette grandeur de la Victoire, je vous remercie, vous les forces de la Résistance, pour votre discipline, pour votre courage, et pour les services inestimables que vous avez rendus à la cause de l’avenir de tous les peuples épris de Liberté. »

Général Dwight-David Eisenhower
Commandant en chef des troupes alliées en Europe occidentale

Alex E. MERALI

Votre ton stupidement insultant ne mérite qu’une réplique : vous laisser dans l’ignorance de la réalité (qui n’a rien à voir avec les discours officiels) et de l’histoire réellement établie.

Yes

Les FTP-MOI (Francs Tireurs Partisans – Main d’Oeuvre Immigrée) étaient composés à 80% de Juifs. Ils ont commencé à agir très tôt dans la guerre lorsque la situation était encore considérée comme désespérée. De nombreux autres résistants se sont réveillés après le débarquement, lorsque le vent avait déjà commencé à tourner; ce qui n’enlève rien à leur mérite mais ce détail est néanmoins important.

Patbéton

FTP-MOI 50% de Juifs ce qui est considérable, le reste était composé d’arméniens, espagnols, italiens, allemands, autrichiens, russes… Salutations.

Patbéton

Toulouse et Lyon compteront jusqu’à 80% de Juifs. Il y avait aussi des français issus des Brigades Internationales…
Si vous faites allusion à Paris, « l’affiche rouge » comporte 6 Juifs sur 10 (Witchitz n’était pas Juif contrairement à ce que les allemands pensaient), le groupe Manouchian se compose de 11 Juifs sur 23 lors de leurs arrestations. Par contre 20% de Juifs dans la résistance intérieure FTPF, AJ, EIF, maquis et actions personnelles isolée, sans oublier les FFL semble établi. Israël Leizer KARP premier juif fusillé en 1940 pour acte de résistance: Le 24 Août 1940, le Juif Israël Leizer Karp, de nationalité polonaise, au passage de la Garde d’Honneur, allant hisser le drapeau, se précipita violemment, un bâton devant lui, près de la gare St-Jean de Bordeaux, contre le tambour-major et les musiciens militaires. Par jugement du Tribunal militaire de guerre, Karp fut condamné, pour acte de violence contre des membres de l’Armée allemande, à la peine de mort. Le Commandant en chef de l’Armée a confirmé le jugement et en a ordonné l’exécution. En exécution du jugement, le condamné a été fusillé ce matin.
Bordeaux, le 27 Août 1940
LE STADTKOMMANDANT. (Une autre affiche rouge peu connue, elle.)

Boyer

Joseph Clisci tuant des centaines de SS… C’est une exagération !