rabbin devant la gare ferroviaire

Alexandre Levintal, gouverneur du Birobidjan, a annoncé les résultats économiques de sa région lors de la sixième conférence « Cent pas vers un climat d’investissement favorable », qui s’est tenue à Moscou au début du mois décembre.

Au cours d’un débat sur le thème : « Extrême-Orient : le travail des organismes de soutien aux entrepreneurs », le dirigeant a déclaré qu’entre janvier et octobre 2017, la production industrielle régionale avait augmenté de 47,5 %.

Cette hausse spectaculaire est principalement due à l’activité des compagnies minières et, en particulier, à l’ouverture en 2016 du combinat (groupement de sociétés industrielles) Kimkano-Soutarski, projet régional d’extraction de minerai de fer, bénéficiant d’un fond d’investissement prioritaire des autorités fédérales.

En 2017, il a rapporté 370 millions de roubles (5,5 millions d’euros) au budget régional.
Toutefois, d’après M. Levintal, la production industrielle n’est pas le seul secteur à afficher de bons résultats.
C’est également le cas de l’agriculture, qui enregistre une croissance de 121,6 %, et de la construction de 68,9 %.
Malgré ces chiffres plus que flatteurs, le développement ultérieur de la région n’est pas garanti.
« Tous les indicateurs économiques n’ont pas le même poids. Alors qu’il n’y avait jusqu’à présent presque aucune activité économique au Birobidjan, les rythmes de croissance se sont envolés grâce à la production de minerais de fer qui a bondi de 900 à 1200 % entre 2016 et 2017 », explique Ilia Grachtchenkov, directeur du Centre de développement de la politique régionale. Ce dernier voit néanmoins dans un accroissement du budget et des investissements – dont le Birobidjan ne peut encore se targuer – un indice de compétitivité autrement plus important.
Le gouverneur, M. Levintal, reconnaît lui-même que ces résultats ne sont pour l’heure visibles que sur le papier : « Le plus important est que l’amélioration des indices économiques aille de pair avec celle de la qualité de vie. Or, ce n’est pas encore le cas », souligne t-il.
Malgré la création d’emplois dans le secteur public, la région compte encore trop peu de PME.
Les experts pointent également du doigt l’exode de la population vers les régions voisines de Khabarovsk et de l’Amour ainsi que l’absence d’infrastructures de transport, notamment d’un aéroport.
Depuis longtemps, experts et politologues qualifient le Birobidjan de « région en crise » et «d’anachronisme » politique.
Le territoire autonome, créé en 1934 sous Staline pour y regrouper les Juifs de l’ancienne URSS, n’a jamais rempli sa fonction originelle. Selon les statistiques officielles, ces derniers représentent aujourd’hui moins de 1 % des 200 000 habitants de la région.
Pour cette raison, les experts n’excluent pas l’éventualité d’un rattachement prochain du Birobidjan à la région de Khabaravosk.
Dans une interview au journal Profil, le politologue Konstantin Kalatchev suggère la tenue d’un référendum régional.
« Il sera aisé de convaincre la majorité des habitants qu’un rattachement à la région de Khabaravosk ne peut être que bénéfique », estime l’expert. « En intégrant une région plus prospère, le Birobidjan pourra résoudre une série de problèmes cruciaux, par exemple celui du transport », souligne pour sa part Ilia Guerachtchenkov.

Anastasia Sedukhina

Source Le Courrier de Russie

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