Le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, rencontre le Président Egyptien Abdel Fattah el-Sissi, à droite, à New York le 19 Septembre 2017 (Avi Ohayun)

 

Le dirigeant égyptien Sissi montre son courage en s’affichant avec Netanyahu

Mais, à mesure que les cercles dirigeants du Caire consolident leurs liens avec Israël et encouragent l’unité palestinienne, ils marginalisent aussi Abbas

 

En rencontrant publiquement le Premier Ministre Binyamin Netanyahu, le Président égyptien Abdel-Fatah el-Sissi a, une fois encore, prouvé qu’il est le leader arabe le plus courageux de la région.

Sissi ose faire ce que les autres têtes couronnées arabes ne pratiquent que sous les radars : s’asseoir avec les dirigeants israéliens, dont, parmi eux, Netanyahu et le Ministre de la Défense, Avigdor Lieberman.

La rencontre de Netanyahu et Sissi, ce lundi soir, en marge de l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New York fournit une indication claire qu’en ce moment, Sissi se sent assez en confiance quant à sa position en Egypte et dans le monde arabe pour révéler publiquement qu’un tel événement puisse avoir lieu.

Un communiqué provenant du Bureau de Sissi affirme que ces discussions ont été axées sur « La relance des négociations entre les parties israélienne et palestinienne, pour parvenir à une solution complète ».

Les deux dirigeants auraient discuté « des moyens pour relancer le processus de paix et établir un Etat palestinien », si on en croit ce communiqué.

Mais il est hautement probable que les 90 minutes de cette rencontre ont eu à voir avec bien d’autres sujets que le seul processus de paix dans l’impasse depuis longtemps. Sans aucun doute, tous deux ont aussi parlé des relations diplomatiques entre leurs pays et, bien sûr, de la coordination sécuritaire en profondeur entre Israël et l’Egypte concernant la Péninsule du Sinaï en ébullition.

Il est aussi hautement improbable que l’un des sujets centraux qui ont été mis en avant concerne l’effort égyptien de ces dernières semaines pour tenter de provoquer une réconciliation interne entre les Palestiniens rivaux du Fatah et du Hamas, dans le but de restaurer la règle dictée par l’Autorité Palestinienne dans la Bande de Gaza, sous une forme ou sous une autre.

Les hommes de Sissi dans les services de renseignements égyptiens ont d’intenses discussions avec les dirigeants du Fatah et du Hamas, dans le but de restaurer  le pouvoir – au moins au niveau bureaucratique – le gouvernement de Rami Hamdallah, de l’Autorité Palestinienne à Gaza, en même temps qu’en levant les sanctinos que l’AP a imposé au Hamas afin de faire pression sur les Islamistes pour qu’ils renoncent à leur domination sur l’enclave côtière, dont ils se sont emparés en 2007.

Trucks loaded with aid enter the Gaza Strip from Israel through the Kerem Shalom crossing on October 12, 2014, in Rafah in southern Gaza. (Abed Rahim Khatib/Flash90)

Selon différents reportages, ces mesures encore en discussion comprennent l’introduction de responsables du Hamas dans un mécanisme de gouvernance de l’Autorité Palestinienne dominé par le Fatah et le déploiement de la garde présidentielle du Président Mahmoud Abbas (AP) aux passages frontaliers entre Israël et l’Egypte, dont les terminaux d’Erez et de Kerem Shalom.

Sissi est parfaitement conscient des profondes inquiétudes d’Israël,quant aux conséquences de cette évolution et il est probable que par sa conversation avec Netanyahu, il ait cherché à les apaiser.

Netanyahu, pour sa part, peut, en définitive, signaler comme une réalisation en soi le fait que cette rencontre ait été rendue publique, puisqu’elle offre le sceau de l’approbation à ses affirmations disant que les liens d’Israël avec le monde arabe n’ont jamais été aussi bonnes.

Le responsable israélien de haut-rang qui était présent lors de cette rencontre n’était autre que le Conseiller à la Sécurité Nationale d’Israël, Meir Ben-Shabbat. Dans le cadre du poste précédent qu’il détenait, en tant que chef des service de sécurité intérieure du Shin Bet pour les activités de la région Sud, Ben-Shabbat savait mieux que quiconque comment le Hamas s’y prend pour importer clandestinement du matériel militaire, autant par les passages frontaliers égyptiens qu’israéliens, pour consolider son infrastructure militaire et ses tunnels à Gaza. Le Shin Bet a découvert des dizaines de cas semblables.

Un membre du Ministère de la Défense découvre des gilets pare-balle dans une cargaison de pièces détachées de voitures en route pour Gaza, au point de passage de Kerem Shalom, le 29 décembre 2015. (Defense Ministry Crossing Authority)

En plus d’une occasion, le Département Sud du Shin Bet a fourni des preuves concrètes de coopération entre le Hamas et la branche sinaïtique de l’Etat Islamique, qui se déroulait souvent tranquillement au nez et à la barbe des services de renseignements égyptiens.

Ces derniers temps, la coopération entre le Hamas et les membres de Daesh est en déclin et cela fait partie des conséquences des échanges entre Le Caire et l’organisation basée à Gaza.

On peut encore supposer que cette coopération sepoursuit jusqu’à un certain point et qu’elle se produit en ce moment-même. L’Egypte assure probablement à Israël que, même si le passage de Rafah avec Gaza est plus fréquemment ouvert, Le Caire prendra en compte les intérêts sécuritaires d’Israël et que l’Egypte agira afin d’empêcher la contrebande vers Gaza -bien qu’il soit loin d’être évident qu’une telle action puisse totalement la déjouer.

La rencontre entre les dirigeants israélien et égyptien génère quelque chose comme un paradoxe. D’un côté, le régime de Sissi s’est rapproché très près du Hamas et les dirigeants du groupe terroriste sont devenus des invités bienvenus au Caire. D’un autre côté, la conversation entre Sissi et Netanyahu pourrait bien paver la voie vers plus de stabilité et de sécurité entre Israël et le Hamas.

Mais ce qu’on ne peut absolument pas ignorer c’est qu’Abbas, qui se trouve également à New York, n’était pas présent à cette rencontre. Et son propre statut ne fait que s’éroder un peu plus, au fur et à mesure qu’Israël, le Hamas et l’Egypte, indirectement les émissaires de Mohammed Dahlan parviennent à une ébauche d’arrangement important concernant la Bande de Gaza.

Des Palestiniens revenant d’Egypte rentre dans la Bande de Gaza par le passage frontalier de Rafah le 26 mai 2015. (AFP/SAID KHATIB)
JForum avec agences, dont reportages d’Avi Issacharoff

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Ixiane

SISSI est un arabe musulman , méfions nous ! Comment peut-on faire confiance ….

Ixiane

L’Etat Palestinien doit être érigé dans le SINAI !! Ce sont des frères arabes, beaucoup sont d’origine égyptienne , et il n’y a pas d’autre solution ! Personne ne les empêchera d’emmener leur verrue du MONT DU TEMPLE !! Celle-ci pourrait être démontée et remontée dans un nouveau lieu saint ( ils sont champions pour inventer les Lieux saints comme ils le sont pour inventer un nouveau peuple !!!! )
L’Egypte est un immense désert cela ne lui coûterait rien , les contribuables de l’UE sont prêts à se saigner pour les palos !

stevenl

The Egyptian Gvt must « unbrainwash » the masses as far as their attitude towards Jews and Israel.
SA can’t be too far from El-Sissi.