Que croit-on qu’il puisse se produire, quand un commandant du Hezbollah discute les ordres de l’Iran?

Rien ne souligne plus la détermination de Téhéran -qui fait froid dans le dos- d’établir sa présence permanente en Syrie que la liquidation de Mustafa Badreddine, le N°2 Hezbollah, qui aurait osé questionner l’Iran sur sa politique. 

On a dit et écrit beaucoup de choses sur l’enracinement prévu de l’Iran en Syrie t la façon dont Téhéran investit des ressources humaines et financières extraordinaires, afin d’aider le Président Bachar El Assad à survivre. Mais encore, le récit de l’élimination de Mustafa Badreddine, le chef de la branche militaire du Hezbollah, illustre avec une clarté rare la détermination de la part de l’Iran et du Hezbollah de ne laisser absolument personne interférer dans les plans de l’Iran en Syrie.

Badreddine, le successeur et beau-frère d’Imad Moughniyeh (qui s’est marié avec la sœur de Badreddine, Saada) a été tué en mai 2016 dans une explosion mystérieuse, près de l’Aéroport International de Damas.

De façon surprenante, le Hezbollah et ses alliés ont blanchi Israël de toute accusationLes responsables du Hezbollah a déclaré à l’époque que les circonstances de l’assassinat étaient en cours d’enquête.

Cette élimination aurait pu ou dû provoquer une énorme agitation à travers tout le Moyen-Orient. Badreddine , après tout, était le second du Parti, le premier sur le terrain, derrière Hassan Nasrallah dans la hiérarchie du Parti, et il était le successeur de Moughniyeh, recherché dans le monde entier pour le meurtre du Premier Ministre Libanais Rafik Hariri en 2005.

Pourtant, le sujet tout entier a disparu des agendas syrien et libanais en moins de quelques jours. Cette élimination demeure un mystère.

 

Puis le mois dernier, exposé est survenu, rédigé par Al Arabiya, la chaîne d’actualité d’Arabie Saoudite, proclamant que le chef du Hezbollah et Qassem Soleimani, Commandant des Brigades Al Quds au sein du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne, étaient les véritables responsables de cet assassinat. Plusieurs jours plus tard, le Chef d’Etat-Major israélien Gadi Eisenkot a confirmé l’information révélée par Al Arabiya. La principale raison de l’élimination de Badreddine, selon le journal saoudien, concerne ses divergences d’opinion avec Soleimani sur l’investissement du Hezbollah dans les combats en Syrie.

Un examen minutieux des sources des renseignements arabes et occidentaux le confirme. Badreddine était connu pour s’être fortement opposé au fait que le Hezbollah soit devenu la chair à canon de l’Iran. Il n’aurait pas permis à ses troupes e combattre sur le champ de bataille sans une coopération active de l’Iran. Badreddine exigeait que les Iraniens soient des partenaires francs et loyaux dans les combats en Syrie et qu’ione cherchent pas à « sacrifier les Arabes chiites ». Soleimani n’appréciait pas l’attitude de Badreddine, et guère plus, semble t-il Nasrallah ne l’appréciait.

Selon la version par Al Arabiya de la mort de Badreddine, quatre hommes se sont rencontrés dans un bâtiment près de l’aéroport International de Damas quelques heures avant sa mort. Il y avait Badreddine. Des témoins disent que le second aurait été Soleimani en personne, qui a quitté les lieux quelques minutres après la rencontre. Le troisième serait le garde du corps personnel de Badreddine qui a bizarement aussi quitté le bâtiment, ne laissant seul que Badreddine et le « quatrième homme » – le tueur, un membre du Hezbollah et ancien garde du corps de Nasrallah : Ibrahim Hussein Jezzini, en qui Badreddine avait une confiance absolue.

Les conclusions du Hezbollah, concernant « l’enquête sur cet incident » a résonné de façon non-convaincante, dès le moment où elles ont été publiées. Les responsables du Hezbollah ont prétendu que Badreddine avait été tué par l’explosion d’une roquette ou d’un obus de morteir tiré par l’opposition sur le point où il était localisé, près de l’aéroport. Mais, selon les enquêtes menées par Al Arabiya et les groupes syriens des droits de l’homme, il n’y aurait eu aucun tir de roquette ni obus de mortier, à partir des positions tenues par les rebelles, qui se trouvaient à approximativement 20 kms de distance de l’aéroport et aucun incident d’artillerie d’aucune sorte  dans cette zone n’est à notifier au cours des 24 h précédant cet assassinat.

On doit aussi présumer qu’il y aurait bien plus de pertes humaines dans le secteur si un tel tir avait eu lieu. On peut parier que Badreddine n’est pas arrivé seul près de l’aéroport, mais pourtant, on a rapporté qu’il aurait été la seul victime à mourir. Al Arabiya a aussi publié les images satellite, autant avant qu’après ce « bombardement » supposé du bâtiment où Badreddine est présumé être mort. Ces images démontrent que le bâtiment n’a subi aucun dégât.

Même si on suppose un seul instant que l’opposition syrienne était responsable, il y des milices sunnites qui sont trop avides de pouvoir se vanter de la mort de n'(importe quel Chiite qu’ils ont réussi à tuer surle sol syrien et d’autant plus dans le cas de membres du Hezbollah (et que dire de son chef militaire suprême sur le terrain?). Si c’était le cas, les célébrations de cette victoire serait encore loin d’être terminées.

A la suite du discours du chef de Tsahal disant que les reportages correspondent aux renseignements dont dispose Israël, quant aux circonstances de cette élimination, certains ont tenté de prétendre qu’il s’agissait d’une absurdité totale et dit la même chose de l’exposé construit par Al Arabyia. Ces éléments  doivent disposer d’informations encore plus fiables sur ce qui s’est réellement passé ; si c’est le cas, ils pourraient souhaiter partager ces preuves restées secrètes qui sont en leur possession, avec le public général.

Mais après avoir examiné l’exposé d’Al Arabiya, on doit avouer que ses conclusions résonnent de façon plus que logique. Toute autre possibilité – que ce soit l’opposition, Israël ou n’importe qui d’autres qu’on puisse accuser- reste improbable. En revanche, un commandant du Hezbollah qui suivrait une ligne politique aux antipodes des objectifs de l’Iran, peut-on raisonnablement supposer, ne subirait pas seulement la sanction de se faire démissionner de son poste. La seule manière de le remplacer, semble t-il, serait d’en finir avec lui, en exécutant un préjudice extrême et disons-le définitif.

JForum  avec agences (dont Avi Issacharoff).

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Excelente auto pyrolyse ! Qu’ils continuent sans s’arrêter!!!Merci!