Les tables de la Loi juive dans le Stadttempel, la synagogue de Vienne. (Wikimedia Commons / CC / Gryffindor)

« Une attaque contre la liberté religieuse ? », s’inquiète le prestigieux « Wiener Zeitung ».  Un conseiller régional de l’Etat fédéré de Basse-Autriche, la vaste région qui encercle Vienne dans l’est du pays, envisagerait de conditionner l’achat de viande casher à l’obtention d’une licence correspondante, rapporte mardi 17 juillet le quotidien viennois, qui cite le président du Consistoire israélite de Vienne (IKG), Oskar Deutsch.

Objectif : limiter la production de viande casher à la seule consommation des juifs pratiquants et empêcher son exportation.

Selon Oskar Deutsch, le conseiller régional FPÖ (extrême droite) Gottfried Waldhäusl, qui ne s’est pas exprimé publiquement, justifierait ce projet du point de vue du bien-être animal.

Ce dernier dénonce en effet le rite juif d’abattage par jugulation, la shehita (la trachée, l’œsophage, les artères carotides et les veines jugulaires sont coupés au moyen d’un couteau particulier et la bête abattue est suspendue la tête en bas pour se vider de son sang).

Ce rituel, qui a pour but de séparer les parties consommables et inconsommables, s’attire les foudres de nombreux défenseurs des animaux, même si la Loi juive prescrit d’éviter la souffrance animale.

Une coalition entre la droite et les sociaux démocrates est au pouvoir au Parlement de Basse-Autriche, contrairement au niveau national où le FPÖ a obtenu trois ministères régaliens en décembre dernier.

« Ils tentent tout ce qui est légalement possible »

Un registre des acheteurs de casher ? « C’est hors de question », s’emporte Oskar Deutsch auprès du quotidien autrichien « Die Presse ».

Le président du Consistoire israélite de Vienne, la plus grande communauté juive d’Autriche, rappelle le précédent de l’époque nazie et indique vouloir entrer en contact avec ses homologues musulmans, l’abattage halal étant aussi selon lui dans le collimateur du conseiller régional Waldhäusl.

« Ils tentent tout ce qui est légalement possible pour restreindre la shehita », assure-t-il.

Toujours selon « Die Presse », le chef de file des députés ÖVP (droite) Klaus Schneeberger a pris la parole mardi soir au Parlement de Basse-Autriche pour marteler que « personne n’inscrira dans un registre ceux qui veulent acheter de la viande casher ».

« La réglementation concernant la shehita s’inscrit dans la loi fédérale sur la protection animale. […] Nous allons trouver une solution pour que les inquiétudes du président du Consistoire ne se réalisent pas. » 

Timothée Vilarsn Journaliste

AFP

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