Aquarius : tels des hébreux contemporains… en République

Lors du Conseil européen des 28 et 29 juin 2018, les dirigeants européens se sont penchés sur les solutions à apporter à la crise migratoire qui frappe l’Europe depuis quelques années, et dont le sauvetage de l’Aquarius a illustré l’urgence. Le bateau affrété par l’Ong française Sos Méditerranée et Médecins sans Frontières, a pris à son bord 629 migrants au large des côtes africaines, avant de les acheminer à Valence. Une semaine plus tard, 230 migrants ont été secourus en méditerranée, sur le navire allemand « Lifeline ». Pour le Président français, Emmanuel Macron, la solution doit être trouvée au niveau européen. Pour autant la question se pose de savoir si elle ne se situe pas dans l’articulation des concepts de « Nations », de « République », et « d’obligations interétatiques », de nature à faire émerger un nouvel ordre mondial.

Pour l’heure, les 28 dirigeants se sont entendus sur le principe de la création de « centres contrôlés » dans les pays européens où les naufragés seraient débarqués, avant d’être répartis dans d’autres pays européens (sur la base du volontariat). Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a également suggéré la mise en place de « plateformes de débarquement hors de l’Europe » afin de mettre un terme « au modèle économique des passeurs ». Toutefois, les divisions actuelles entre les pays européens ne permettent pas de trouver une solution globale au problème.

Le phénomène migratoire est incontestablement lié à l’histoire de l’humanité. Dans Genèse 9,1 Dieu a béni Noé et ses fils et leur a suggéré : «Reproduisez-vous, devenez nombreux et remplissez la terre ». Si donc il appartient aux hommes de se déplacer, de se disperser et de dominer la terre, il n’y a rien d’anormal dans l’arrivée de personnes originaires d’Afrique sur le continent européen, tout comme les européens se sont installés en Afrique, au cours des siècles.

De même, les hébreux, (hommes qui passent), sont un excellent exemple des mouvements migratoires. Abraham a quitté sa terre sur injonction divine : « va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai (Gen 12,1). Ce départ, n’était d’ailleurs pas anodin puisqu’il conditionnait le devenir de son histoire personnelle : « je te ferai devenir une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom glorieux et tu sera un type de bénédiction ». Quitter sa terre natale peut donc s’inscrire dans un projet national, captivant et palpitant.

De la même manière, les déplacements des hébreux se sont parfois justifiés pour des raisons économiques: dans Genèse 12.10 « Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine pesait lourdement sur le pays ». La faim peut conduire à la recherche de nouveaux horizons pour s’établir.

Asservis par les égyptiens, les hébreux se sont finalement libérés de l’Egypte, avant de recevoir les Tables de la Loi, de se constituer en nation et de retourner sur les terres promises par le Ciel. Les mouvements ne se sont pas arrêtés là. Les juifs en ont, par la suite, été chassés, avant de s’établir dans le bassin méditerranéen. Ultérieurement, ils ont été chassés d’Espagne, spoliés, puis se sont établis en Europe de l’Est. Les migrations ont également été motivées par des convenances personnelles.

La différence entre les migrations juives et les migrations contemporaines résultent, toutefois, de ce que les juifs n’ont jamais demander d’aide à qui que ce soit. Par ailleurs, leur présence n’a jamais causé de déstructuration des sociétés les ayant accueillis : en effet, ils ont appliqué la règle « dina de malkhouta dina », c’est à dire que « la Loi du royaume est la Loi ». La Loi Halakhique ne valait que dans leurs relations personnelles. Lorsque les juifs ont créé leur Etat, en 1948, ils ont alors pu choisi leur corpus de règles juridiques nationales, en vertu du principe de souveraineté.

L’inconvénient des submersions migratoires, pour les Etats européens, tient au risque du déséquilibre sociétal induit. Des milliers de personnes, vivant dans le plus grand dénuement, aspirent à une vie meilleure et choisissent l’Europe pour évoluer dans des conditions décentes, en terme de logement, de travail, de soins médicaux…Le problème pour les pays d’accueil se pose, alors, en terme humanitaire (compte tenu des conditions de leur arrivée sur des embarcations de fortune), en terme de coût afférent à la prise en charge de leur installation, et en terme culturel : la structuration des sociétés occidentales démocratiques n’est pas toujours compatible avec les mode de pensée et le style de vie des personnes originaires d’autres contrées. Certains considèrent que le système de foi musulman ne fait pas partie de leur histoire et estiment qu’il ne se conjuguera pas harmonieusement avec les valeurs judéo-chrétiennes, historiquement, admises (d’où les mouvement populistes qui se multiplient en Europe).

Les pays européens doivent, alors, conjuguer les principes d’hospitalité et de rigueur budgétaire. Or, les migrants disposent d’une panoplie de dispositions pour régulariser leur situation administrative, notamment en France. Pourquoi donc ne pas recourir aux concepts de « Nation », pour imposer aux nouveaux venus le respect des règles locales (La Loi du pays est la Loi). Le concept de « Nation » est de nature à préserver l’identité du pays puisque les nouveaux venus sont bénéficiaires de tous les droits, à l’exception de celui de voter ou d’être éligible dans les scrutins nationaux.

De même, il convient de généraliser, en Droit international, le concept de « Republique » (c’est à dire de « Res publica » ou encore de « chose publique »), des pays dont les migrants sont ressortissants. Les ressortissants des pays africains (ou d’autres continents), disposeraient alors d’un droit de créance sur les richesses des pays dont ils sont originaires. Les pays de provenance prendraient alors en charge le coût de leur installation en Europe, et non le contribuable européen.

Il est possible de citer le cas de l’Algérie : dans les années 1950-1960, les algériens ont entrepris des actions musclées pour se libérer de la tutelle française et devenir indépendants. Très rapidement, ils ont déchanté. Depuis ces 20 dernières années, de très nombreux algériens entreprennent un retour en France, par tout moyen, afin d’y obtenir un titre de séjour, une naturalisation française, voire même un statut de réfugié. Ils exposent que les conditions de vie sont pénibles en Algérie, et qu’il n’y ont aucun espoir de jouir d’une vie meilleure.

Or, comme l’Algérie est une République, les algériens devraient bénéficier d’un droit de créance sur les richesses du pays. Il serait alors possible de déterminer le coût supporté par la collectivité française du fait de leur arrivée en France, et de faire supporter par la République d’Algérie le coût induit du fait de leur installation en termes de logement, de soins, d’aides diverses et variées distribuées par la France.

Il en serait alors de même des pays africains. Si le Droit international faisait de chaque Etat « des Républiques », les pays africains (et tous ceux qui sont immensément riches et qui ne partagent pas les richesse avec leurs ressortissants), devraient reverser aux pays européens, le coût de leur installation en Europe. Les migrants seraient alors, tels des hébreux contemporains en République.

 

Par ©Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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joke ka

« La différence entre les migrations juives et les migrations contemporaines résultent, toutefois, de ce que les juifs n’ont jamais demander d’aide à qui que ce soit. leur présence n’a jamais causé de déstructuration des sociétés les ayant accueillis : » tout est dit

il s’agissait de personnes pacifiques éduquées et civilisées dont l’apport aux sociétés d’accueil a été appréciable (sciences, médecine, arts, littérature,commerce etc … combien de prix prix nobel)qui se sont bien vite assimilées ,ayant des racines et croyance communes

C. Hamon

Ce texte est d’une stupidité sans nom !

Comparez l’exode des juifs, persécutés pendant 2000 ans, … Et l’invasion de « migrants économiques » en Europe n’est pas acceptable à plusieurs titres.

Je passerais sur le fait que la civilisation « Judéo Chrétienne » qui s’est propagée dans toute l’Europe, prend naissance parmi le peuple de Moïse, précisément à Jérusalem.

La « Civilisation Occidentale » a été créée à partir du Judaïsme. C’est pour cette raison que les juifs n’ont jamais eu à s’intégrer en Europe, puisque l’Europe a été construite avec et par eux. Même s’ils ont toujours été persécutés.

Au contraire des migrants qui ne souhaitent pas retourner en Afrique, le peuple juif s’est toujours battu pour récupérer sa terre. 70 ans après son installation, l’Europe vindicative et haineuse l’en empêche par tous les moyens.

Aujourd’hui encore, l’Europe et le Parlement Européen Islamo Gauchiste font tout pour faire lâcher prise aux juifs afin qu’ils abandonnent leurs terres à l’occupant arabe.

Par la reconnaissance d’un « Etat Palestinien » imaginaire. Par le marquage des produits.

L’Europe entretient et alimente à coups de centaines de millions d’Euros une population arabe qui n’a de cesse de combattre et de tuer des juifs. Aucun pays Européen ne s’oppose aux résolutions iniques contre Israël, à l’UNESCO et à l’ONU.

Partout où sont passés les juifs, il y a eu de la prospérité. Tous les pogroms en Europe ont été précédés d’un âge d’Or des juifs. En Espagne, au Portugal, à Salonique, en Russie, en Ukraine, dans les Balkans, dans les Pays Baltes, en Autriche, en Allemagne, en Suisse, jusqu’en Pologne où l’âge d’Or des juifs a duré plus de 600 ans, de 966 à 1572.

L’Algérie qui a eu son indépendance en 1962, n’a jamais tari le flux de migrants algériens vers la France. Au contraire d’Israël qui fait tout pour faire revenir le peuple juif sur ses terres. Les juifs ne demandent pas mieux !

La « Démocratie » nous venant tout droit de l’étude de la Torah, les juifs n’ont eu aucun mal à faire d’Israël un pays démocratique.

La Torah s’étudie à plusieurs, des questions sont posées, le débat est lancé, les contradictions sont souhaitées, … Puis pour mettre tous les élèves d’accord, un vote à mains levées est organisé. La majorité l’emporte. Voilà que sont lancées les bases de la « Démocratie », à Jérusalem, puis en exil à Babylone en -585.