Après Paris, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu poursuit sa tournée européenne en entamant mardi une visite de deux jours en Hongrie, où il rencontrera entre autres son homologue Viktor Orban, accusé de complaisance avec l’antisémitisme dans sa croisade contre le milliardaire George Soros.

 

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le Premier ministre hongrois Viktor Orban montage photos afp

 Cette visite de Netanyahu à Budapest constitue le premier déplacement d’un dirigeant israélien en Hongrie depuis la chute du communisme en 1989.

Les deux leaders signeront un accord sur la culture et des déclarations d’intention concernant la coopération en matière d’innovation et de technologie, selon le Bureau du Premier ministre israélien.

Netanyahu rencontrera également le président hongrois Janos Ader et ses homologues tchèque, slovaque et polonais, jugés « très pro-israéliens », selon Raphael Vago, chercheur à l’Université de Tel Aviv.


Benyamin Netanyahu en Hongrie pour une visite… by i24news-fr

Un forum économique spécial, auquel assisteront Netanyahou et Oban, est également prévu, avec des dizaines de représentants d’entreprises israéliennes et de plus de 100 entreprises hongroises afin de renforcer les relations économiques entre les deux pays. Les secteurs pharmaceutique, de la High-Tech et de l’agriculture seront représentés.

Une visite de la Grande Synagogue de la rue Dohany à Budapest aura aussi lieu ainsi qu’une rencontre avec les dirigeants de la communauté juive.

Orban et Netanyahu tiendront une conférence de presse commune, en fin de matinée.

Outre leur sympathie envers le président américain Donald Trump, les deux dirigeants partagent la même inimitié pour l’homme d’affaires américain George Soros, d’origine juive hongroise. Soros promeut, aux yeux de ses supporters, une société libérale et progressiste en soutenant de nombreuses ONG, tandis qu’il est considéré par ses opposants comme un agitateur cherchant à déstabiliser des gouvernements à coups de milliards.

JULIEN WARNAND (POOL/AFP)Le Premier ministre Hongrois Viktor Orban lors d’un sommet à Bruxelles, le 22 juin 2017  JULIEN WARNAND (POOL/AFP)

Viktor Orban a lancé depuis le début de l’année une série d’actions et de messages visant à discréditer le milliardaire accusé de « vouloir faire entrer des dizaines de milliers de migrants en Europe », en subventionnant des organisations de défense des droits de l’Homme.

Dernier volet en date de cette croisade: une campagne d’affichage du visage de George Soros dans tout le pays, qui a déclenché la colère de la communauté juive hongroise contre le gouvernement, accusé d’attiser l’antisémitisme, ce que Budapest conteste vigoureusement.

Certaines affiches avaient été vandalisées par des insultes comme « juifs puants ».

Les deux mandats de Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, ont été émaillés de plusieurs épisodes de défiance avec la communauté juive, forte d’environ 100.000 personnes -l’une des plus importantes d’Europe- alors que le débat reste vif sur la responsabilité de l’Etat dans la disparition d’environ 600.000 juifs hongrois durant la Seconde guerre mondiale.

ATTILA KISBENEDEK (AFP/Archives)Le milliardaire américain George Soros sur une affiche à Szekesfehervar en Hongrie le 6 juillet 2017
ATTILA KISBENEDEK (AFP/Archives)

Fin juin, le Premier ministre avait suscité une autre controverse en faisant l’éloge, pour son action après la Première Guerre mondiale, de Miklos Horthy, dirigeant hongrois allié des nazis pendant la Seconde Guerre.

L’opposition dénonce une stratégie visant à séduire les électeurs du parti d’extrême droite Jobbik, principal adversaire du pouvoir.

« Aucun gouvernement n’a autant fait pour la lutte contre l’antisémitisme en Hongrie », s’est encore défendu l’exécutif ces derniers jours.

Des voix se sont élevées pour appeler le Premier ministre israélien à annuler sa visite, l’ambassadeur d’Israël à Budapest déplorant « les tristes souvenirs mais aussi la haine et la peur » des messages contre George Soros.

Mais cette campagne ne laisse pas insensible le pouvoir israélien, qui reproche au milliardaire de financer des ONG anti-israéliennes: George Soros « discrédite les gouvernements élus démocratiquement en Israël en finançant des organisations qui diffament l’Etat juif et lui nient le droit de se défendre », a réagi Israël, tout en déplorant « toute sorte d’antisémitisme ».

I24News

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