ARA News

 

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’aussitôt la bataille d’Al-Bab achevée, les opérations de l’armée turque dans le Nord de la Syrie devraient cesser.

« Il est nécessaire de terminer le vail à Al-Bab et de ne pas aller plus en profondeur. Le travail effectué va dans cette direction », a déclaré Erdogan, soudain étrangement modeste dans ses ambitions « néo-ottomanes ».

Dans le même temps, l’armée turque a déclaré dans un communiqué que les djihadistes de l’Etat Islamique (Daesh) auraient commencé à opérer un retrait de la ville d’Al-Bab, alors que l’Opération Bouclier dl’Euphrate -menée par l’Armée turque et ses alliés rebelles – entame son 157ème jour sans vrai résultat probant.

Cette limitation l’Opération se dessine alors que, par le passé, les responsables turcs suggéraient qu’à la suite de la conquête d’Al-Bab, les forces de l’armée turque et leurs supplétifs rebelles attaqueraient ensuite la ville de Manbij- qui a été libérée de Daesh par les Forces Démocratiques Syriennes dirigées par les YPG Kurdes (Unités de Protection du Peuple Kurde), le 13 aoaût, soit très précisément 11 jours avant le lancement turc de l’opération revancharde et mal coordonnées « Bouclier de l’Euphrate ».

Peu de temps après, la Turquie a donc lancé le 24 août la fameuse Opération « Bouclier de l’Euphrate », craignant que les Kurdes risquent de relier entre eux leurs administrations locales des cantons d’Afrin et de Kobané et les Turcs ont commencé à attaquer, à la fois, les Kurdes, Daesh d’autre part ainsi que les Forces Démocratiques Syriennes du Nord d’Alep, afin de créer une zone-tampon ou poche régionale de sécurité à leur frontière avec la Syrie.

Les Kurdes ont dénoncé l’Opération turque comme une occupation de la Syrie et iont juré de lui résister avec l’aide des forces locales.

Selon les analystes, l’opération d’Al-Bab va probablement se poursuivre.

Aaron Stein, un chercheur principal au Conseil de l’Atlantique, a déclaré à ARA News que, jusqu’à présent, il est loin d’être évident que Daesh ait réellement opéré un mouvement de retrait, comme les Turcs le prétendent pour se donner une contenance.

« Toutes les preuves disponibles suggèrent quer l’Etat Islamique continuera de combattre en avançant sur les forces turques. pendant, le groupe terroriste a aussi construit des défenses autour de Tedef, un village juste au sud d’Al-Bab », dit-il.

« Aussi, en théorie, ils peuvent se retirer momentanément pour re-fortifier leurs positions. Al-Bab finira en définitive par tomber, on ne doit guère avoir de doutes sur ce point, mais les options qui subsistent en faveur de la Turquie, à part cela, restent très limitées, à moins qu’ils ne souhaitent subir bien plus de pertes humaines encore et une confrontation militaire illimitée contre divers acteurs insurgés différents », a déclaré Stein à ARA News.

Au même moment, un ancien diplomate turc, s’exprimant sous couvert de l’anonymat à cause de la répression, a déclaré qu’il s’attendait surtout à ce que l’armée turque n’entre jamais dans Al-Bab même « et absolument pas à ce qu’elle ait les capacités de se tourner ensuite en direction de Manbij et encore moins pour aller plus loin en direction de Raqqa » [là où les forces kurdes et des FDS, appuyées par les forces aériennde la coalition pro-américaine frappent durement Daesh].

« Actuellement, avec les Russes qui jouent la balle en compagnie du PYD [le Parti de l’Union Démocratique du Kurdistan en Syrie], cela semble suivre son cours et (la politique envisagée par) l’Administration Trump semble réserver d’amères déceptions pour Erdogan » (reconnaissance d’une autonomie kurde?), déclare l’ex-diplomate.

« La Turquie apprend à ses dépends que combattre Daesh n’a rien d’une mission facile » déclare Amberin Zaman, une universitaire en Politiques Publiques au Centre Universitaire International Woodrow Wilson.

 

Amberin Zaman, réguliènt « lynchée » sur les réseaux sociaux pour avoir rapporté sur les massacres de Charlie-Hebdo ou traité les manifestations en Turquie secouant le pouvoir d’Erdogan. 

« L’Armée Turque est une force conventionnelle. Elle ne pratique par les attentats-suicide ni la pose d’engins explosifs improvisés ou les camions-piégés. Daesh opère ainsi », dit-elle. « Le fait que des soldats turcs meurent en Syrie n’est pas facile à expliquer devant cette sorte de référendum critique improvisé qui s’oppose sans le dire à la Présidence. La Turquie continuera cependant à mettre la pression sur les YPG [Unités de Protection du Peuple Kurde] et les FDS à Manbij et Afrin ».

« Les prochains mouvements de troupe turques seront aussi déterminés par ceux de l’Administration Trump pour savoir si oui ou non elle décide de continuer à travailler avec les YPG et les FDS (ce qui semble bien le cas). Tous les signes démontrent qu’elle poursuivra et approfondira ce travail », conclue t-elle.

Samedi, le Premier Ministre turc Binali Yıldırım a juré que la Turquie continuera de harceler et de malmener les Kurdes en Syrie.

« L’YPG et le PYD sont identiques au [groupe terroriste] du PKK. Ils peuvent prendre rents noms,mais nous éradiqueront ces groupes terroristes de la région » a t-il dit au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Premier Ministre britannique Theresa May à Ankara.

Dimanche, les forces du régime syrien se sont rapprochées à six kilomètres au sud-ouest d’al-Bab, alors que les soldats turcs et les rebelles appuyés par l’armée tuque continuaient à avancer lentement deupis le nord.

Les médias turcs ont aussi annoncé dimanche que le soldat turc Ayhan Elmaci (29 ans)a été tué à Al-Bab par une attaque de Daesh.

Reportage de : Wladimir van Wilgenburg | Source: ARA News

Adaptation : Marc Brzustowski

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