La déclaration du Président Donald Trump et sa décision de retirer les Etats-Unis du pacte nucléaire avec l’Iran, mardi 8 mai, s’inscrit dans une séquence d’événements planifiés et restaure la place des Etats-Unis au centre de la scène moyen-orientale :

1. Deux des signataires de l’accord, la France et la Grande-Bretagne, tout en faisant objection à la décision de Trump de quitter l’accord, jouent quand même leur partition à ses côtés, en envoyant des unités des forces aériennes et terrestres en Syrie.
2. Alors que Trump s’exprimait, les médias syriens faisaient leurs reportages sur une frappes des forces aériennes israéliennes sur la base d’Al-Kiswah, au sud de Damas, en affirmant qu’elles avaient pris pour cible un dépôt de missiles et des lanceurs appartenant à l’Iran ou au Hezbollah et étaient sur le point d’attaquer Israël. On peut se poser des questions sur la crédibilité de ces affirmations, étant donné que jusqu’à présent, aucun de ces ennemis d’Israël n’a tiré un seul missile contre Israël.
   Tsahal a ajouté la notion « d’action préalable » à son dictionnaire, utilisée quand on a dit aux résidents du Golan d’ouvrir leurs abris anti-missiles, après des signalements « de mouvements iraniens inhabituels » en Syrie, indiquant des préparatifs à tirer des missiles sur Israël. « Action préalable » remet à jour l’idée « d’actions préventives » et elle indique que d’autres actions vont arriver.
3. Le lundi 7 mai, les sources de Debkafile ont révélé « des flottes d’avions de chasse américains de drones avancés de surveillance travaillant nuit et jour pour traquer le moindre signe de mouvements militaires autour des rivages méditerranéens du Liban et de la Syrie ». En d’autres termes, les renseignements américains surveillent les mouvements militaires iraniens dans la région et travaillent étroitement avec Israël.
4. Le chef des Brigades Al Quds, le Général Qassem Soleimani, le Commandant des opérations militaires extérieures de l’Iran dans la région, observe et attend patiemment, avant de passer à l’offensive, malgré les promesses de Téhéran de régler les comptes avec Israël. Il ne passera pas à l’action, à moins d’être certain de prendre Israël et Tsahal par surprise. Sinon qu’avec les capacités d’alerte dont Israël dispose, le pari sera loin d’être facile…
   1. Tsahal a, pendant ce temps-là, commencé à mobiliser sélectivement certaines réserves dans le domaine de la défense aérienne, des renseignements et des unités de la sécurité du territoire (front intérieur), en réalisant que cette campagne contre la consolidation militaire de l’Iran en Syrie vient juste de commencer. Auparavant, Israël a aligné toute une gamme de systèmes et de batteries de missiles de défense sur la frontière du Golan avec la Syrie, dont des batteries Hetz, Frondes de David, Dômes de Fer et Patriots. Les avions de chasse survolent l’ensemble. Une attente de longue haleine pourrait bien marquer ce dispositif, de façon à tester la résistance nerveuse de la population.
5. Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a décollé très tôt mercredi pour Moscou,où le Président Vladimir Poutine l’a invité à assister au Défile annuel de la Victoire, marquant la défaite de l’Allemagne nazie. Puisque la parade doit durer plus de deux heures et demies, Netanyahu et Poutine disposeront d’une plage horaire conséquente, une fois assis dans le stand d’honneur, pour échanger leur vision de la situation. Avant de s’envoler, le Premier Ministre a dit qu’alors que toutes les rencontres avec Poutine ont toujours été importantes, celle-ciest bien plus significative que jamais auparavant, au regard de l’importance d’une bonne liaison entre Tsahal et les forces russes en Syrie, en ce moment. Il revient au Président russe de prendre cette décision radicale (de maintenir un bon niveau d’échange).

Adaptation : Marc Brzustowski

 May 8, 2018 @ 22:15 Binyamin Netanyahu, Donald Trump, Iran nuclear, Israeli defenses, missiles, Syria, US-Israel surveillance,Vladimir Putin