Ce ne serait pas Israël : LE PMU IRAKIEN ACCUSE UNE COALITION DIRIGÉE PAR LES ETATS-UNIS d’avoir tué 30 de ses COMBATTANTS (52 morts au total) PRÈS D’AL-BUKAMAL

Pas Israël: le PMU irakien accuse une coalition dirigée par les Etats-Unis de tuer ses combattants près d'Al-Bukamal

Al-Muhandis lors de la conférence de presse dans la capitale irakienne de Bagdad.

Le 24 juin, le chef adjoint des unités de mobilisation populaire irakiennes (UMP), Abu Mahdi al-Muhandis, a accusé la coalition menée par les Etats-Unis d’avoir mené une frappe aérienne infâme sur une position du PMU près de la ville syrienne d’al-Bukamal. Ace moment-là, plus de 30 combattants du PMU ont été tués.

Al-Muhandis a révélé qu’un comité d’enquête formé par le PMU a visité le site de l’attaque et a pu confirmer qu’un missile fabriqué aux Etats-Unis avait été utilisé pour cibler les combattants du PMU. Le chef adjoint du PMU a déclaré que le missile avait été « clairement » lancé par les Etats-Unis.

« La frappe a été menée avec un missile et nous avons encore les restes de ce missile », a déclaré al-Muhandis, lors d’une conférence de presse à Bagdadi, la capitale irakienne.

Les résultats de l’enquête de l’UMP sont en contradiction avec les déclarations d’un responsable américain anonyme qui a déclaré à la chaîne de télévision CNN le 18 juin que la frappe aérienne avait été menée par l’armée de l’air israélienne (IAF). Le responsable n’a pas expliqué à l’époque comment l’armée de l’air israélienne avait pu atteindre al-Bukamal sans coordination avec la coalition dirigée par les Etats-Unis, qui y opère.

Lors de la conférence de presse, al-Muhandis a également critiqué le Commandement des opérations militaires interarmées irakiennes pour leur déclaration « hâtive et confuse » sur l’incident, dans laquelle ils affirmaient que le PMU n’avait aucune unité près d’al-Bukamal [dans le cadre des ordres du gouvernement central à Bagdad, façon de désavouer ou dénier cette présence, de ne pas l’assumer].

En outre, al-Muhandis a confirmé que le Commandement des Opérations Conjointes et la coalition dirigée par les Etats-Unis étaient informés à l’avance qu’une unité du PMU était stationnée à al-Bukamal. Selon al-Muhandis, le Commandement des Opérations Conjointes a même demandé au PMU de conserver cette unité là, lors de la dernière réunion entre les deux parties.

« Le crime est considéré comme un crime de guerre et nous attendons que le gouvernement irakien défende les droits de ces martyrs », a déclaré M. Muhandis à la fin de la conférence de presse.

Le PMU n’a encore proféré aucune menace contre la coalition dirigée par les Etats-Unis. Cependant, la force irakienne peut être tenté de prendre des mesures contre la coalition à l’intérieur de l’Irak, si le gouvernement irakien continue à appuyer le narratif américain.

Lors des élections du mois dernier, dont les résultats ont été truqués par Téhéran, le Kata’ib-Hezbollah a remporté 15 sièges au Parlement.

Mardi, le Hezbollah Kata’ib a menacé: « Le crime de l’attentat au missile » à Albu Kamal « va rouvrir la confrontation avec l’entité sioniste et contre les plans américains ».

Le PMF fait officiellement partie des Forces de sécurité irakiennes (FSI) et le Kata’ib Hizbollah a été rejoint, dans ses revendications, par une autre milice soutenue par l’Iran, Asa’ib Ahl al-Haq, qui a exigé que Bagdad prenne des «mesures décisives» contre les «forces internationales et régionales». « Des plans qui menacent l’Irak et la Syrie – impliqueraient que Bagdad devrait dire aux forces américaines de partir, maintenant que Daesh a été largement vaincu en Irak.

Alors que les milices publiaient leurs menaces et leurs revendications, les Etats-Unis ont nié toute connaissance des détails clés de l’attaque de dimanche, suggérant que cela n’était pas pertinent pour la mission américaine en Irak.

Le colonel Sean Ryan, porte-parole de la Coalition contre Daesh dirigée par les Etats-Unis, a été interpellé mardi par des journalistes du Pentagone lors d’une téléconférence depuis Bagdad, au sujet des événements d’Al-Bukamal.

Interrogé pour savoir si Israël aurait pu mener l’attaque, il a répondu : « Je ne peux pas commenter », ajoutant que ce n’était pas la Coalition ni les Irakiens, « et c’est vraiment tout ce qui nous préoccupe à ce stade. »

Paul Davis, un ancien analyste du Pentagone, retraité de l’armée américaine, a déclaré au site Kurdistan 24 : «Cela me dérange qu’un porte-parole de la coalition puisse dire quelque chose comme ça.

Interrogé sur d’éventuelles représailles à cause de la frappe de dimanche dernier, Ryan a répondu qu’étant donné les bonnes relations américaines avec l’ISF (l’armée irakienne), « je ne pense pas que cela puisse être un problème », comme s’il n’y avait pas, auparavant, eu une longue histoire de groupes soutenus par l’Iran attaquant les troupes américaines, que ce soit au Liban dans les années 1980 ou en Irak pendant l’OIF – et par certains de ces mêmes groupes qui font maintenant partie de l’ISF!

En février, le ministère irakien de l’Intérieur – dirigé par Qasim al-Araji, un membre important de l’Organisation Badr, un autre groupe soutenu par l’Iran – a annoncé que l’Irak ouvrirait bientôt le passage frontalier avec la Syrie à Albu Kamal.

Le projet «IranObserved» du Middle East Institute rapporte qu’Albu Kamal est un «sésame stratégique pour l’Iran et ses alliés», qui ont réussi à capturer ce passage frontalier avant que n’y aboutisse une force kurdo-arabe (les FDS) soutenue par les États-Unis.

« Pour la première fois, Téhéran aura accès à la côte méditerranéenne et à Beyrouth », affirme une publication en ligne du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC), qualifiant « ce développement comme sans précédent dans l’histoire de plusieurs milliers d’années ».

Cela aurait été extrêmement troublant pour Israël, et expliquerait la frappe de ce dimanche-là.

Ryan a également cherché à minimiser l’importance de l’attaque en prétendant que la force à Albu Kamal n’avait pas été envoyée par Bagdad.

Kurdistan 24 l’a alors pressé d’expliquer qui avait envoyé ces forces là-bas? Sous l’autorité de qui opèrent-elles?

Ryan n’a fourni aucune réponse. Auparavant, c’étaient des forces irakiennes, a t-il reconnu, mais à partir du moment où elles ont franchi la frontière, elles n’étaient plus sous contrôle ou la direction de l’ISF. Ce qui signifie implicitement que dès qu’elles quittent le territoire irakien, elles redeviennent automatiquement des forces supplétives de l’Iran. 

 

Michael Pregent, un expert irakien de l’Institut Hudson et ancien conseiller des commandants américains au cours de l’OIF (2003-2011), a exprimé sa préoccupation au sujet de la position américaine.

Pregent a noté que le chef du Hezbollah Kata’ib, Abu Mehdi al Muhandis, « est un terroriste désigné » (par le Département d’Etat américain), mais qu’il « contrôle le budget du PMF ».

« Il n’est pas sous les ordres » du Premier ministre irakien Haidar al-Abadi, mais obéit « à Qasim Soleimani », chef de la Force iranienne des CGR-Qods.

« Les Etats-Unis ne devraient pas faire tout leur possible pour minimiser le rôle de l’Iran en Irak et devraient admonester Bagdad lorsque l’Irak soutient les milices IRGC-QF », a déclaré M. Pregent.

Kurdistan 24 a, par la suite, demandé au département d’État s’il était raisonnable de comprendre la frappe sur Albu Kamal comme un «avertissement adressé à Bagdad» sur l’utilisation par l’Iran de «son territoire et de son personnel» d’une manière qu’Israël considère comme menaçante. Le porte-parole du département d’État, cependant, s’est simplement replié en s’en remettant au département de la Défense et aux esquives de réponses qu’il avait données plus tôt ce jour-là.

©JForum avec agences, dont kurdistan24.net

Adaptation : Marc Brzutowski : les 2 alliés semblent prendre un malin plaisir à brouiller les pistes sur les objectifs qu’ils partagent. Israël aurait pu utiliser un missile américain, comme les Etats-Unis se retrancher derrière les propos de Binyamin Netanyahu, le mois dernier, disant qu’Israël ne se contentera pas de frapper jusqu’à 40 km de sa frontière, mais dans toute la Syrie et au-delà. Pour Israël, les membres iraniens et/ou du Hezbollah présents dans le sud-syrien près de Dera’a et Quneitra sont une première ligne de menace plus directe que des milices irakiennes près d’Abu-Kamal, quoiqu’on puisse aussi vouloir assécher leurs arrières (pour le coup : poste avancé en Syrie). Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une opération nettoyage et intimidation, incitant les milices pro-iraniennes à demeurer sur la défensive et à douter de la solidité de leur « autoroute » entre Téhéran et la Méditerranée…

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