FRANCE Les forces de l’ordre interpellent plus de 70 personnes ; le gouvernement dénonce une contestation hors propos.
OLJ/Agences | 12/11/2013


Des manifestants d’extrême droite et des « bonnets rouges » huant le président au passage de son cortège sur les Champs-Élysées. Robert Pratta/Reuters

Les cérémonies du 11 novembre, date anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, ont été troublées, fait rare, par des manifestants venus conspuer le président François Hollande. Ce dernier se rendait à l’arc de Triomphe pour raviver la flamme sur la tombe du Soldat inconnu, symbole des soldats morts pendant la Première Guerre mondiale et plus généralement pour la France.

Des manifestants d’extrême droite et des « bonnets rouges », du nom de ces contestataires qui en Bretagne se sont opposés parfois violemment à l’entrée en vigueur d’une taxe, ont hué le président au passage de son cortège sur les Champs-Élysées. Les forces de l’ordre ont procédé à plus de 70 interpellations, selon la préfecture de police de Paris.

Sur Internet, des appels à venir perturber la cérémonie circulaient depuis la veille au point que Christian Troadec, l’un des porte-parole du collectif « Vivre, travailler et décider en Bretagne », à l’origine du mouvement des « Bonnets rouges », avait tenu à condamner par avance cette initiative. « On n’en peut plus », a affirmé un jeune homme de 25 ans sous le couvert de l’anonymat, expliquant être venu dans l’intention de « siffler » le président et de dénoncer « l’amateurisme de ce gouvernement, les impôts excessivement élevés, le mariage » homosexuel.

Ras-le-bol

Des heurts ont même éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants dont certains ont scandé « Hollande démission », « Dictature socialiste », ou « Hollande, ta loi on n’en veut pas », un slogan entendu lors des manifestations des opposants au mariage homosexuel. Certains des manifestants présents sur les Champs-Élysées portaient des bonnets rouges tandis que d’autres brandissaient des drapeaux français. « Je trouve absolument honteux qu’on n’ait pas le droit de parler sans être interpellé, dire “Hollande démission” n’est pas injurieux », a déclaré une manifestante coiffée d’un bonnet rouge sur BFM TV. « Il n’y avait pas de huée pendant la cérémonie militaire (…) les gens ont commencé après, c’est le chef de l’État qu’ils voulaient huer. » François Hollande « n’entend pas le ras-le-bol des gens, il continue sur sa lancée sans écouter », a-t-elle ajouté. « Les mesures fiscales, loin de frapper seulement les classes supérieures, frappent tout le monde. »

« Aujourd’hui sur les Champs-Élysées, quelques dizaines d’individus liés à l’extrême droite, au printemps français, au renouveau français n’ont pas voulu respecter ce moment de recueillement et de rassemblement », a réagi devant la presse Manuel Valls, faisant état de la présence de personnalités du Front national sur les Champs-Élysées. « Ces événements sont inacceptables, insupportables, on ne peut pas ainsi mettre en cause la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, on ne peut pas utiliser un rassemblement de ce type pour s’attaquer aux valeurs de la République et de notre pays », a-t-il ajouté.

Pointé ainsi du doigt, le FN a riposté en dénonçant des arrestations « préventives et arbitraires d’adhérents venus assister pacifiquement aux cérémonies » et a exigé leur libération immédiate. « Je désapprouve (les manifestations) et le FN n’y est strictement pour rien », a déclaré la présidente du Front nationale Marine Le Pen sur BFM TV. Le FN « a même été victime d’arrestations qu’il faudra éclaircir, ce sont des méthodes réservées aux pays à tendance totalitaire ».

Dans la classe politique française, plusieurs voix se sont également élevées pour dénoncer un mouvement de protestation hors de propos. « La colère des Français est immense (…), mais le moment ne s’y prête pas, c’est un moment de solennité, de recueil, de souvenir », a dit l’ancien ministre de la Défense et président du Nouveau Centre Hervé Morin sur i>Télé. « Ce moment qui est un devoir de mémoire, c’est un message d’unité, c’est un vivre ensemble, un passé commun, c’est une volonté de partager ce qui a constitué l’unité du pays. » « Même si François Hollande n’est pas à la hauteur de la situation en tant que président de la République, il représente l’unité nationale et ce n’est pas le moment de le faire », a-t-il ajouté. Sur son compte Twitter, le président du groupe EELV au Sénat Jean-Vincent Placé s’en prend, lui, aux « nervis de l’extrême droite qui conspuent le chef de l’État en ce jour de mémoire et de recueillement pour nos morts et pour la paix ». Dans les rangs de l’UMP, Dominique Paillé juge « regrettable » les huées visant le chef de l’État, Valérie Pécresse dénonçant, elle, des critiques « franchement déplacées ».

Par ailleurs, le député-maire UMP de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), Bernard Reynès, a été blessé hier de plusieurs coups de couteau lors des cérémonies de commémoration du 11 novembre, a-t-on appris auprès de la gendarmerie. Le pronostic vital de l’élu n’est pas engagé, a-t-on précisé de même source. Il a pu quitter dans l’après-midi l’hôpital d’Avignon où il avait été admis, selon le site Internet de La Provence.

lorientlejour.com Article original

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marman68

mais il le prendra pour son compte en vue des prochaines élections, ce sont les anti FN qui vont être content
car lui est déjà en train de calculer, tous ça pour essayez de dire que le FN est contre ceux qui sont morts à la guerre, et c’est ça qu’ils essaie de nous faire croire.

marman68

Je pense qu’ils ont manifesté contre françois hollande, pas contre le 11 novembre

Rail

Je suis contre la violence car elle appelle toujours à la haine .
Même si je suis comme beaucoup de Français en colère contre ce gouvernement de gauche où l’anarchie politique règne ce n’est pas une raison , rien ne justifie une telle violence , même si je peux la comprendre la colère de beaucoup et contrairement à ce que les médiats veulent bien faire croire que se sont que des partisan d’extrême droite qui s’exprime , et bien c’est faux je fais parti de ces français en colère et pourtant je combat l’idéologie du front national . Mais cette politique chaotique c’est plus possible , ils attendent quoi que cela finissent par exploser dans ce pays ?Et contrairement à ce que certains de gauche voudraient faire croire , c’est pas par racisme que les gens se tournent vers la droite , mais bien parce que la politique est dévastatrice , moi je ne suis pas de ceux qui se font manipuler , je pense toujours par moi même et ma lucidité me permets de voir où cela nous mènes , et comme je suis en désaccord total et bien j’irai voter avec lucidité .