Les erreurs de procédure se sont accumulées dans cette affaire de viol. Au grand dam de ses victimes, Jorge Montes va de nouveau être jugé car le jugement en appel a été cassé. Dès 2008, et en détention provisoire pour ces faits, il avait été libéré en raison d’une bévue d’un greffier.Du début jusqu’à la fin, les erreurs de procédure auront fait capoter le parcours judiciaire habituel de cette affaire de viol, un dossier en soi banal mais devenu stupéfiant en raison justement des différentes bévues.
Jorge Montes, un Français d’origine uruguayenne âgé aujourd’hui de 53 ans et anciennement professeur de tango, est de nouveau jugé à compter de ce vendredi devant la Cour d’assises de Bobigny. Un passage devant les jurés qui sera le troisième.
Première condamnation en 2010

« C’est une décision invraisemblable »

L’ex-chef de l’État Nicolas Sarkozy, en 2008

Car après un première condamnation en 2010 par les assises du Val-de-Marne à 15 ans de réclusion criminelle, puis une deuxième en appel à 16 ans de prison à Paris en 2012, le jugement avait finalement été cassé. Le 28 novembre 2012, la haute juridiction avait, en effet, considéré qu’au cours du deuxième procès, les droits de la défense avaient été bafoués.

Les jurés avaient eu à se prononcer sur une circonstance aggravante, la présence d’une arme, qui ne figurait pas formellement dans l’acte d’accusation. Un erreur technique qui contraint donc les juges à ouvrir de nouveau le dossier.

Dans cette affaire, les victimes n’auront donc pas été épargnées, car pour la troisième fois, elles vont devoir affronter leur agresseur, qui en appel avait d’ailleurs contesté les accusations.
«Terriblement étonné» par sa libération

Mais dès 2008, Jorge Montes avait fait parler de lui, au grand dam déjà de ses victimes. Alors qu’il était derrière les barreaux en détention provisoire pour cette affaire et qu’il avait déjà été condamné pour agressions sexuelles, une bourde incroyable lui avait permis de recouvrer la liberté.

Lui-même en était resté stupéfait.
Devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, une erreur de plume s’était produite.

Un greffier avait saisi le mot «infirmé» au lieu du mot «confirmé», mettant fin immédiatement à son maintien en détention provisoire. À sa sortie de Fresnes, Jorge Montes, souriant et en cravate, s’est lui-même dit à BFM TV «terriblement étonné» de se retrouver ainsi dehors. Libre.

Indignation de Nicolas Sarkozy

L’affaire n’en était pas restée là. De Pékin où il se trouvait à ce moment-là, Nicolas Sarkozy, alors président de la République avait exprimé son courroux. «C’est une décision invraisemblable», avait-il déclaré. «Je n’ai pas l’intention qu’on laisse libérer un violeur récidiviste simplement parce que quelqu’un a fait une erreur matérielle», avait-il poursuivi en réclamant que l’on prenne une décision sur-le-champ pour remettre derrière les barreaux Jorge Montes.

Quinze jours plus tard, ce dernier avait été interpellé à Paris pour d’autres faits et réincarcéré. Son avocat à l’époque, Me Patrick Maisonneuve, avait estimé que son client avait été de nouveau placé en détention grâce à un stratagème de la justice qui avait, selon lui, «cédé à une demande insistante du pouvoir politique».

Ce nouveau procès devrait durer une semaine.

Angélique Négroni /Le figaro.fr Article original

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