L’ex-ministre syrien de la Défense et ancien chef d’état-major de l’armée Ali Habib a fait défection en Turquie, a déclaré mercredi à Reuters un haut responsable de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition), Kamal al Labouani.

« Il n’y rien de vrai dans ce que les médias ont rapporté du voyage de l’ancien ministre de la Défense Ali Habib Mahmoud en dehors de la Syrie. Il est toujours chez lui », a assuré la télévision en citant des sources autorisées.

La télévision nationale syrienne a démenti que l’ancien ministre ait quitté la Syrie, assurant qu’il se trouvait toujours à son domicile.

Si cette défection était confirmée, le général Ali Habib serait la plus haute personnalité alaouite (branche du chiisme dont est issu le clan au pouvoir) à rompre avec Bachar al Assad depuis le début du soulèvement en mars 2011.

« Ali Habib a réussi à échapper aux griffes du régime et il se trouve désormais en Turquie, mais cela ne signifie pas qu’il a rallié l’opposition. C’est un responsable de la diplomatie occidentale qui me l’a dit », a indiqué Kamal al Labouani, qui se trouvait à Paris.

Selon une source dans le Golfe, l’ancien ministre a fait défection mardi soir en se présentant à un poste-frontière turc à bord d’un convoi de voitures en compagnie de deux ou trois autres personnes, qui seraient des officiers de l’armée syrienne désireux eux aussi de rompre avec le régime.

L’ex-ministre, dit Kamal al Labouani, est passé en Turquie avec l’aide d’un pays occidental. Habib, déclare pour sa part un officier de l’Armée syrienne libre (ASL), semble avoir coordonné son départ avec les Etats-Unis.

Né en 1939, il a été ministre de la Défense pendant un peu plus de deux ans, de juin 2009 à août 2011. Il l’était encore durant les tout premiers mois du soulèvement contre le régime. Habib, qui a rang de général, est originaire de Tartous, dans la frange alaouite des rivages de la Méditerranée.

Une mine de renseignements
Ali Habib, selon des sources proches de l’opposition, aurait été en désaccord avec le pouvoir syrien concernant l’usage de la force contre les manifestants au début des manifestations anti-Assad de 2011. Ses points de vue lui auraient même valu d’être écarté du pouvoir, selon ces mêmes sources.

Ali Habib, qui avait pris part en 1973 à la guerre du Kippour contre Israël, avait déclaré après avoir quitté ses fonctions ministérielles s’être retiré pour raisons de santé. Des rumeurs courant sur le motif de sa mise à l’écart, il avait été montré à la télévision nationale jurant fidélité au régime.

« Il sera une source de renseignements de premier ordre. Habib a une longue carrière militaire derrière lui. Il était de fait en résidence surveillée depuis qu’il avait défié Assad en réprouvant la mort de manifestants », a estimé Kamal al Labouani.

Selon des officiers qui ont fait défection, l’armée syrienne compte 36.000 officiers, dont 28.000 sont alaouites. Les 8.000 autres sont soit des sunnites (la communauté majoritaire en Syrie), soit appartiennent aux minorités chrétienne et druze.

OLJ/Reuters | 04/09/2013 | 19h07

lorientlejour.com Article original

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