Un ressortissant égyptien, Sherif el-Meshad, ayant reçu l’asile politique en Albanie après avoir été détenu sur la base américaine de Guantanamo, a accusé mardi les autorités albanaises de l’empêcher sans raison de regagner l’Egypte. »La Cour fédérale américaine a reconnu mon innocence, je dispose de tous
les papiers nécessaires des autorités égyptiennes selon lesquelles je ne fais
l’objet d’aucune poursuite pénale et judiciaire en Egypte », a déclaré lors
d’une conférence de presse M. el-Meshad.
Arrêté au Pakistan, soupçonné d’activités terroristes, Sherif el-Meshad, 34
ans, a passé huit ans à Guantanamo avant d’être envoyé en Albanie, en 2010 où
il a bénéficié de l’asile politique suite à un accord entre les autorités
albanaises et américaines.
« L’Albanie doit respecter les lois internationales. Elle ne peut pas
empêcher M. el-Sherif de retourner chez lui », a affirmé Katie Taylor, une
représentante de l’association caritative Reprieve, pour la défense des droits
des anciens détenus de Guantanamo.
Mme Taylor a expliqué que l’asile politique se justifiait alors qu’il
risquait des mauvais traitements dans son pays, mais a précisé que la
situation en Egypte était actuellement différente après la chute du régime de
l’ex-président Hosni Moubarak.
« Nous n’avons aucune réponse officielle de la part des autorités
albanaises. Selon nos éléments, il n’existe aucun obstacle juridique pour
interdire à M. el-Meshad de quitter l’Albanie », a poursuivi Mme Taylor.
Interrogées par l’AFP, les autorités albanaises ont refusé de réagir dans
l’immédiat.
Onze autres anciens personnes détenus à Guantanamo, dont cinq Ouïgours,
deux Egyptiens, un Libyen, un Tunisien, un Ouzbek et un Algérien, ont
bénéficié de l’asile politique en Albanie.
TIRANA (Albanie), 27 mars 2012 (AFP)