Il y a trois jours Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne ont signé un accord sur la création d’un pipeline reliant la mer rouge à la mer morte. La presse a qualifié cet accord d’historique, mais qu’en est-il vraiment ? Il ne fait aucun doute que la signature d’un pacte de coopération entre ces trois partenaires a une portée politique et symbolique à l’heure où les négociations entre Israéliens et Palestiniens entamées depuis plusieurs mois ne semblent pas avoir sérieusement progressées. Pourtant cet accord, issu d’un projet initial datant de plus de vingt ans ne fait pas l’unanimité pour de nombreuses raisons. Tout d’abord à court terme, il ne va pas changer la situation sur le terrain car ce projet n’a pas encore trouvé tous les financements nécessaires évaluées à 400 Millions de dollars et l’accord ne prévoit pas comment cet argent sera trouvé.

Dans un premier temps, un bassin expérimental sera construit à Akaba pour tester son efficacité et il faudra attendre plusieurs années pour que l’objectif principal qui est le renflouement de la partie septentrionale de la mer morte à raison de 100millions de m3 soit réalisé. A l’origine l’idée des promoteurs de ce pipeline était de produire également de l’électricité en profitant de la dénivellation, espérant obtenir ainsi des capitaux de compagnies d’électricité, mais il n’est pas du tout certain que ce projet soit envisageable car il porterait une grave atteinte à l’environnement.

Aussi bien les militants écologistes que les intervenants des activités touristiques sont, pour la plupart, opposés à ce projet qui risque de provoquer de graves dommages aux paysages exceptionnels et uniques de cette région, ainsi qu’à la faune et à la flore. Par ailleurs, l’idée selon laquelle la mer morte risque un assèchement total n’est pas partagé par les chercheurs, notamment ceux de l’Institut d’études maritimes de l’université de Haïfa, qui rappellent que les eaux de la mer morte en son centre sont parmi les profondes au monde. Certes son bassin nord perd environ 1m20 par an, mais l’apport prévu ne pourra sans doute pas inverser cette tendance.

Les écologistes craignent que les investisseurs potentiels exigent en contrepartie la création d’infrastructures à caractère commercial le long du pipeline dénaturant ainsi cette zone à caractère désertique où évoluent de nombreuses espèces végétales et animales protégées que les randonneurs courageux peuvent admirer lorsqu’ils sillonnent les sentiers à pied. Les agriculteurs de la Arava sont eux favorables au projet, car ils espèrent profiter de cette ressource hydrologique supplémentaire pour irriguer leurs champs. Plusieurs compagnies internationales, comme Veolia, sont en lice pour mettre en œuvre ce projet dont l’inventeur, et la presse française s’est bien gardée de le mentionner, n’est autre que Theodor Herzl, le fondateur du mouvement sioniste, dans son livre Altneuland.

Michaël Bar-Zvi Tet be Tevet 5774

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Ratfucker

Comme de coutume, les écolos sont opposés à toute forme d’activité économique, de création de richesse, de production d’énergie. Israël est pour eux une cible de choix, par opposition au monde arabe perclus par la corruption, l’inaction, la passivité devant le destin, si conforme à la vision écologique sentimentale d’une nature immuable.