La presse est toujours autant visée en Turquie. Un tribunal d’Istanbul a condamné dans la nuit de lundi à mardi 5 novembre, six journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti marxiste considéré comme terroriste et interdit dans le pays, a-t-on appris auprès des ONG de défense de la presse
Fondatrice de la radio alternative Radio libre (Özgür Radyo), Füsun Erdogan, qui a la double nationalité turque et néerlandaise, a été reconnue coupable d’être une responsable du Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP) et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, conformément aux réquisitions du procureur.

Interpellée en 2006, Mme Erdogan est en détention provisoire depuis cette date. Le tribunal a infligé la même peine à cinq autres journalistes, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz, Arif Celebi, Ibrahim Cicek et Sedat Senoglu, pour être membres du même mouvement.

La Turquie, « premier geôlier mondial » de journalistes

Dans un communiqué, la Fédération européenne des journalistes (FEJ) a fermement dénoncé la décision de ce tribunal stambouliote. « C’est complètement absurde. Ce verdict est une honte pour le système judiciaire turc et un exemple du pouvoir absolu exercé par le gouvernement. Il montre une fois de plus que le régime (turc) ne tolère aucune critique », a déclaré le président de la FEJ, Mogens Blicher Bjerregard.

La Turquie du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan est régulièrement épinglée pour des violations de la liberté de la presse. Dans un rapport publié il y a un an, le Comité de protection des journalistes (CPJ) a fait de la Turquie le « premier geôlier mondial » de journalistes, suivie par l’Iran et la Chine.

Des dizaines d’entre eux y sont incarcérés et poursuivis devant les tribunaux pour complicité de « terrorisme » en raison de leurs liens présumés avec des organisations proches des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Quelques dizaines d’employés de la presse ont manifesté mardi à Istanbul pour dénoncer la lenteur de ces procédures, à l’appel d’une Plateforme pour la liberté des journalistes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Selon le responsable du syndicat des journalistes turcs (TGS) Ercan Ipekci, au moins 85 journalistes ont en outre perdu leur emploi ces derniers mois, victimes de la répression qui a suivi la fronde antigouvernementale du mois de juin dernier.

L’express Article original

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