Un tribunal de Tunis a reporté lundi au 9 décembre le procès de policiers accusés du viol d’une jeune femme en 2012, après une courte audience marquée par les larmes de la victime qui a attendu plusieurs heures pour avoir un avocat.La victime, connue sous le pseudonyme de Meriem Ben Mohamed, a éclaté en sanglots à la vue des trois policiers poursuivis, a constaté une journaliste de l’AFP.

« S’ils m’avaient tuée ça aurait été mieux », a-t-elle dit au juge avant qu’il ne fixe une nouvelle audience au procès, l’expertise psychiatrique de la victime n’ayant pas été conclue.

« Ils m’ont détruite ainsi que toute ma famille, je ne veux plus me marier ni avoir d’enfants. Chaque jour, je me repasse dans la tête ces images (…) je n’ai plus de vie, je suis une morte vivante. J’espère qu’ils seront punis comme il se doit ça va peut-être alléger ma souffrance », a-t-elle confié à l’AFP.

Trois agents de police sont poursuivis et incarcérés dans cette affaire. Deux d’entre eux, Chawki Ben Ammar et Walid Feriana, sont accusés de viol, et le troisième d’avoir extorqué de l’argent au fiancé de la victime.
Les policiers affirment avoir surpris en septembre 2012 la jeune femme et son fiancé en train d’avoir des relations sexuelles dans une voiture, en banlieue de Tunis.

Deux agents ont violé ensuite leur victime à tour de rôle, selon l’accusation tandis qu’un troisième policier conduisait le petit ami de la jeune femme jusqu’à un distributeur de billets pour obtenir de l’argent.

Le Parquet avait tenté d’engager sans succès des poursuites pour atteinte à la pudeur contre le couple, déclenchant un vaste scandale en Tunisie et une campagne de soutien à la victime à l’étranger.

Le gouvernement, dirigé par les islamistes d’Ennahda, a été vivement critiqué par l’opposition car elle voyait dans cette affaire la preuve d’une islamisation rampante de la justice.

Un an plus tard, la jeune femme, qui a attendu plusieurs heures qu’un avocat vienne la représenter lundi, a exprimé à son sentiment d’abandon.

« Le jour où j’ai comparu devant le juge d’instruction, il y avait une centaine d’avocats pour me soutenir. Maintenant il n’y a plus personne », a-t-elle déploré.

Profitant de l’absence d’avocats, Me Sami Rebaï qui défend les policiers, est venu voir Meriem et lui a lancé « pourquoi tu ne leur pardonnes pas, même Dieu pardonne pourquoi pas toi? ».
Après plusieurs appels de Meriem, une avocate a fini par venir assister à son audience.

La jeune femme a publié en France un livre racontant son histoire sous le pseudonyme de Meriem Ben Mohamed et titré « Coupable d’avoir été violée ».

AFP

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