Selon le député socialiste Olivier Faure, il n’est pas contestable que l’ancien patron d’Adidas a été victime des « manœuvres » du Crédit lyonnais.

Bernard Tapie, le 10 juillet dernier à Paris.

L’interminable affaire Tapie pourrait connaître de nouveaux rebondissements dans les semaines à venir. Claude Guéant devrait être entendu, courant octobre, par les policiers de la brigade financière. Rejoindra-t-il les autres protagonistes du dossier mis en examen pour «escroquerie en bande organisée»? C’est aujourd’hui le statut judiciaire de l’homme d’affaires, de son avocat Me Maurice Lantourne, de l’ex-magistrat Pierre Estoup, du PDG d’Orange Stéphane Richard et de l’ancien président du Consortium de réalisation (CDR) du Crédit lyonnais Jean-François Rocchi.

Ce sont les conditions dans lesquelles l’arbitrage a été rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie, dans le différend qui l’oppose depuis 1994 au Crédit lyonnais sur la vente d’Adidas à Robert Louis-Dreyfus, qui sont au cœur du dossier. Procédure au terme de laquelle le CDR a été condamné à verser 345 millions d’euros aux liquidateurs du groupe Tapie et 45 millions aux époux Tapie, au titre du préjudice moral.

Les trois juges instructeurs cherchent à savoir si l’homme d’affaires n’aurait pas bénéficié du soutien de Nicolas Sarkozy et de proches de l’ancien chef de l’État, comme Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Élysée, et Stéphane Richard, alors directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, pour obtenir que l’affaire soit portée devant un tribunal arbitral plutôt que devant la justice de droit commun. Cette décision d’aller à l’arbitrage, couramment admise dans les milieux économiques, a pourtant été validée par un jugement du tribunal administratif du 8 octobre 2009, qui a débouté de leurs recours François Bayrou, Charles de Courson et Jean-Marc Ayrault.

«Il ne saurait être contesté que les époux Tapie (…) pouvaient prétendre à une indemnité»
Les avocats d’Olivier Faure, député PS

Aujourd’hui, l’affaire a pris une tournure politique. Beaucoup de questions se posent sur le parcours des trois juges instructeurs du pôle financier du parquet de Paris. Notamment sur Claire Thépaut, membre active du Syndicat de la magistrature, réputé très à gauche et auteur du fameux «mur des cons». Sur Guillaume Daïeff également, qui pourrait être rattrapé par un conflit d’intérêts: ses fonctions passées à la Direction générale du Trésor entre 2006 et 2008, précisément au moment de l’arbitrage, ouvrent la voie à une possible action en récusation contre lui.
Troublantes enfin sont les dernières affirmations d’Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne. Ce proche de Jean-Marc Ayrault s’est lancé dans une action en justice, en tierce opposition, contre l’arbitrage rendu en faveur de Tapie. Mais dans les conclusions qu’ils viennent de rendre au tribunal de grande instance de Paris, les avocats d’Olivier Faure écrivent: «Il ne saurait donc être contesté que les époux Tapie ont été victimes des manœuvres du Crédit lyonnais et de ses filiales ni qu’ils pouvaient prétendre à une indemnité…» Propos qui corroborent le témoignage que nous publions (voir ci-dessous) de l’ancien administrateur directeur général d’Adidas, au moment de la vente de l’équipementier sportif à Robert Louis-Dreyfus par le Crédit lyonnais.

Par Yves Thréard. Mis à jour le 29/09/2013 à 23:31 Publié le 29/09/2013 à 18:59

lefigaro.fr Article original

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Armand Maruani

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