La décision de libérer sous condition l’islamiste jordanien Abou Qatada a mécontenté le gouvernement britannique dont le plus haut conseiller juridique, l’attorney general, s’est déclaré « très préoccupé »– et a soulevé l’indignation d’une bonne partie de la presse
Dans une interview à la BBC, l’attorney général Dominic Grieve a souligné
mardi que « le gouvernement est manifestement très préoccupé par ce cas, et
souhaite voir Abou Qatada expulsé vers la Jordanie, et lorsqu’il s’y trouvera,
jugé équitablement si les autorités jordaniennes veulent le traduire devant la
justice ».

Il a toutefois reconnu que « le tribunal a indiqué sans surprise qu’il
n’était pas possible au Royaume-Uni de garder indéfiniment les gens en
prison, sans procès. »

Un juge britannique a ordonné lundi la libération conditionnelle du
Jordanien, recherché dans son pays pour deux attentats en 1998, en dépit de
l’avis contraire du ministère de l’Intérieur, dont le représentant avait fait
valoir le « risque posé pour la sécurité du Royaume-Uni ».

Le ministère a demandé que les conditions les plus strictes lui soient
imposées. Le Jordanien sera assigné à résidence 22 heures par jour. Il devra
porter un bracelet électronique et n’aura accès ni à internet ni à aucun moyen
de communication électronique. Ses visites et rendez-vous seront soumis à
autorisation.

La décision de libérer « un des plus dangereux fanatiques de la planète » a
été saluée avec indignation par la presse populaire. Le Daily Mail titrait
mardi matin « un terroriste sur le chemin des écoliers », allusion au fait
qu’Abou Qatada avait été autorisé à emmener un de ses enfants à l’école.

Le Sun évoque une « capitulation britannique. » « Une fois encore, les juges
européens ont décidé contre les droits des citoyens britanniques à vivre en
sécurité et en faveur des droits d’un monstre d’Al Qaïda qui veut notre mort ».

Londres tente depuis six ans d’extrader le Jordanien, âgé de 51 ans, mais
ses efforts ont été bloqués par la Cour européenne des droits de l’Homme.
Celle-ci a estimé en janvier que certaines des preuves retenues à son encontre
avaient pu être obtenues sous la torture.

Le juge britannique qui a prononcé sa libération lundi a aussi demandé au
ministère de l’Intérieur de faire la preuve de progrès dans les négociations
avec la Jordanie en vue d’obtenir des garanties sur son extradition dans les
trois mois, faute de quoi il ne serait « plus possible de justifier les
restrictions mises à sa liberté ».

LONDRES, 7 fév 2012 (AFP)

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