Le Front al-Nusra, un groupe jihadiste ayant déjà revendiqué des attentats en Syrie, a affirmé être l’auteur des attaques meurtrières perpétrées samedi à Damas, dans un communiqué diffusé mercredi sur des sites islamistes.Le groupe affirme dans le texte avoir effectué « une série d’opérations
militaires dans plusieurs gouvernorats contre les repaires du régime,
notamment (les bâtiments) des services de renseignements aériens et de la
police criminelle à Damas ».
Il a indiqué avoir commis ces attentats « en riposte à la poursuite du
pilonnage par le régime des quartiers résidentiels à Homs, Idleb, Hama et
Deraa », en référence aux villes rebelles qui font l’objet de bombardements de
l’armée.
« Nous allons riposter plus tard aux crimes perpétrés par le régime dans le
quartier de Karm al-Zeitoun » à Homs (centre), avertit le groupe qui demande au
régime de « cesser ses massacres contre les sunnites ».
La population syrienne est composée en majorité de sunnites alors qu’une
grande partie des postes-clés du pouvoir sont détenus par la communauté
alaouite, une branche de l’islam chiite à laquelle appartient le président
Bachar al-Assad.
Samedi, des attentats avaient visé la direction de la police criminelle
dans le quartier de Douar al-Jamarik et un centre des renseignements de
l’aviation dans le quartier d’Al-Qasaa à Damas, faisant 27 morts et une
centaine de blessés.
Les autorités les avaient attribués à des « terroristes »et l’opposition en avait accusé le régime.
Le Front al-Nusra s’est manifesté pour la première fois en janvier dans un
message de son chef Abou Mohammed al-Julani, qui avait lancé un appel à la
lutte contre le régime de Damas, selon le centre américain de surveillance des
sites islamistes (SITE).
Le groupe avait revendiqué un attentat le 10 février à Alep (28 morts) et
le 6 janvier à Damas (26 morts).
La répression par le régime du président Assad du mouvement de contestation
populaire a fait depuis le 15 mars 2011 plus de 9.000 morts, selon une ONG
syrienne.
BEYROUTH, 21 mars 2012 (AFP)