Des formations kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi l’établissement d’une administration autonome de transition, après avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux groupes jihadistes.
Mais d’autres groupes importants n’ont pas signé cette déclaration, évoquée en juillet.Ce communiqué a été publié après l’annonce d’une série de réformes en Turquie voisine destinées à étendre les droits des minorités, dont ceux des quelque 15 millions de Kurdes y vivant, et alors que la région autonome du Kurdistan irakien se démarque de plus en plus du gouvernement fédéral à Bagdad.

« Aujourd’hui est un jour important dans l’histoire du peuple kurde », a déclaré Shirzad Izidi, porte-parole du Conseil du peuple du Kurdistan-Occidental, un groupe kurde syrien, évoquant « le début de l’application d’une administration intérimaire dans les zones du Kurdistan-Occidental », la région kurde de Syrie.

Cette annonce est intervenue après des discussions dans la localité de Qamishli, à majorité kurde, et quatre mois après que des dirigeants kurdes de Syrie ont annoncé leur intention de mettre en place un gouvernement provisoire.

En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie est divisée en trois zones, dotées chacune d’une assemblée locale ainsi que de représentants au sein d’un organe exécutif régional.
Le communiqué annonce la « formation d’une administration civile transitoire pour la région du Kurdistan-Occidental/Syrie. »

Cette administration a été chargée de préparer les élections locales et générales, outre des questions politiques, militaires, économiques et de sécurité.
Mais le fait que cette nouvelle administration n’ait pas reçu l’aval de plusieurs groupes importants jette un doute sur sa viabilité.

Pour l’instant, elle est composée du puissant Parti de l’Union Démocratique (PYD) et de plusieurs autres petites formations, mais pas du Conseil national kurde (KNC), qui inclut un large éventail de partis kurdes.
« Je pense qu’une telle démarche précipitée, unilatérale sera perçue (…) comme un obstacle à l’opposition syrienne », a expliqué un membre du KNC.
« J’estime que le PYD avance dans la mauvaise direction, en annonçant individuellement l’administration locale », a-t-il ajouté.

Les zones kurdes du nord de la Syrie sont administrées par des conseils locaux kurdes depuis que les forces gouvernementales syriennes s’en sont retirées à la mi-2012.
Ce retrait avait été perçu comme tactique, destiné essentiellement à encourager les Kurdes à ne pas s’allier aux rebelles.

Plus récemment, des combats ont opposé les combattants kurdes aux jihadistes, mais en octobre, les forces kurdes ont pris le contrôle d’un poste frontalier très important à la frontière de l’Irak.
Les combats entre Kurdes et jihadistes, qui luttent également contre le régime de Bachar al-Assad, ont ajouté à la complexité d’une guerre civile qui a fait, selon une ONG syrienne, plus de 120.000 morts depuis 2011.
Les Kurdes représentent environ 15% de la population syrienne, et se concentrent surtout dans la partie nord du pays.

13-11-2013/AFP

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires