Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a appelé dimanche à Ryad à un arrêt de la violence en Syrie et à un règlement « pacifique » de la crise dans ce pays où la répression de la révolte a fait des milliers de victimes. « Nous travaillons actuellement à la réalisation de trois objectifs: un
arrêt de la violence, des secours (humanitaires) à la population et une
transition politique pacifique », a déclaré le ministre lors d’une conférence
de presse avec son homologue saoudien, le prince Saoud Al-Fayçal.
M. Westerwelle, qui s’exprimait en allemand et dont les propos étaient
traduits en arabe, a expliqué qu’il était possible de s’inspirer de
l’expérience du Yémen où le président Ali Abdallah Saleh, rejeté par la rue, a
fini par accepter de partir au terme d’une crise de 11 mois, en vertu d’un
accord de transition lui accordant l’immunité pour lui-même et ses proches.
« Au Yémen, nous avons constaté qu’une transition est possible.
Et nous mettons l’accent sur cela », a dit le ministre, qui avait effectué samedi une brève visite au Yémen, qui a élu le 21 février un nouveau président pour un
mandat de deux ans.
Il a jugé « inacceptable » la poursuite des violences en Syrie qui ont fait
plus de 8.500 morts, en majorité des civils, depuis le début de la révolte il
y a près d’un an, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Pour sa part, le prince Saoud al-Fayçal s’en est pris au régime du
président Bachar al-Assad pour sa sanglante répression.
« Ce que fait le régime en Syrie est en fait une boucherie », a-t-il dit,
répétant qu' »il faudrait permettre aux citoyens syriens de se défendre » sans
donner de précisions.
« Si la situation persiste, l’entité actuelle s’effondrera.
Chaque personne tuée affaiblit cette entité », a-t-il ajouté en référence au régime de M. Assad.
« Personne n’est contre le régime en Syrie mais nous sommes contre ses
actions.
S’il les arrête, ce sera aux Syriens de décider » de son sort, a-t-il
encore dit.
Le ministre saoudien a averti la Russie et la Chine des conséquences de
leur veto au Conseil de sécurité de l’ONU contre deux résolutions condamnant
la répression en Syrie.
« Ce qui se passe en Syrie n’est pas dans l’intérêt de la Russie ou de la Chine », a-t-il dit.
RYAD, 11 mars 2012 (AFP) –