La mission des observateurs de la Ligue arabe chargée de rendre compte de la situation en Syrie « n’est pas en mesure de faire son travail correctement », a estimé vendredi à Tunis le chef de la diplomatie française Alain Juppé.
« Nous soutenons la Ligue arabe qui a envoyé des observateurs en Syrie mais cette mission n’est pas aujourd’hui en mesure de faire son travail correctement », a déclaré à la presse M. Juppé, en visite depuis jeudi en Tunisie.
La mission des observateurs fait partie d’un plan de la Ligue arabe qui prévoit notamment la liberté de manifester, et le retrait des engins militaires des rues, mais elle suscite la controverse.
Les appels au retrait des observateurs se sont multipliés depuis leur arrivée à Damas le 26 décembre en raison de la poursuite de la répression et la Ligue Arabe a reconnu que les tirs sur les manifestants anti-régime continuaient en Syrie en dépit de la présence de la mission.
Des militants pro-démocratie syriens ont dénoncé mardi le « manque de professionnalisme » des observateurs arabes dépêchés en Syrie.
A Lisbonne mercredi, le ministre français des Affaires étrangères avait déjà mis en garde contre toute « manipulation » des observateurs arabes par le régime syrien.
M. Juppé a de nouveau condamné « la répression brutale et barbare qui a fait plus de 5.000 morts en Syrie ».
Malheureusement nous n’avons pas pu prendre de résolution au Conseil de sécurité à cause du veto », a-t-il ajouté, en allusion à la position russe concernant la crise en Syrie.
La Russie s’oppose fermement à toute ingérence dans la crise syrienne et est contre un embargo du Conseil de sécurité de l’ONU sur les livraisons d’armes à la Syrie, dont Moscou est le principal fournisseur depuis la période soviétique.
TUNIS, 6 jan 2012 (AFP)
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