La France a commencé mardi à
consulter ses partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU à propos d’un projet
français de résolution sur les armes chimiques en Syrie, ont indiqué des
diplomates. Ces « discussions informelles » ont réuni mardi matin, dans un premier temps,
des diplomates de France, des Etats-Unis et du Royaume-uni. Elles pourraient
durer « plusieurs jours », ont précisé ces diplomates.
Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, le
projet de résolution vise à mettre l’arsenal chimique syrien « sous contrôle
international » afin de le démanteler. Les Occidentaux accusent le régime
syrien d’avoir mené une attaque à l’arme chimique le 21 août près de Damas,
qui a fait plusieurs centaines de morts.
Le projet de résolution est « sous chapitre 7 », c’est-à-dire qu’il autorise
en dernier recours l’usage de la force pour contraindre Damas à respecter les
obligations mentionnées dans le texte.
Parmi ces obligations figurent l’adhésion de la Syrie à la Convention de
1993 sur l’interdiction des armes chimiques et le défèrement des responsables
du massacre du 21 août devant la Cour pénale internationale (CPI).
Selon des diplomates à l’ONU, la Russie risque de contester plusieurs
points du texte, dont la mention du chapitre 7 et la saisine de la CPI.
Depuis le début de la crise syrienne, Moscou a cherché à protéger son allié
syrien de toute pression internationale, y compris en mettant à trois reprises
son véto — ainsi que la Chine — à des résolutions occidentales.
Le texte français « fixe des échéances pour les différentes étapes » du
démantèlement de l’arsenal syrien, a indiqué un diplomate occidental, sans
préciser ce calendrier. « C’est un texte très contraignant pour la Syrie ».
La France, a-t-il ajouté, va consulter « progressivement » ses 14 partenaires
du Conseil sur son projet, avant de le mettre formellement sur la table du
Conseil.
Un responsable de la Maison Blanche a rapporté de son côté que le président
des Etats-Unis Barack Obama, son homologue français François Hollande et le
Premier ministre britannique David Cameron étaient tombés d’accord mardi pour
examiner à l’ONU la proposition par la Russie de démanteler l’arsenal chimique
syrien.
NEW YORK (Nations unies), 10 sept 2013 (AFP)