La Russie a dénoncé mardi la levée par l’UE de
l’embargo sur les armes pour les rebelles syriens, estimant que celle-ci
jetait de l’huile sur le feu au moment où l’on tentait d’organiser une
conférence de paix sur le conflit.La levée de l’embargo par l’Union européenne « porte un préjudice direct à
la possibilité d’organiser une conférence internationale » sur le règlement du
conflit en Syrie, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères,
Sergueï Riabkov.

« L’embargo est levé en dépit de toutes les déclarations de l’UE en faveur
d’un règlement fondé sur la déclaration de Genève (de juin 2012), et en dépit
de l’accord sur la nécessité d’organiser une conférence internationale sur la
Syrie », a-t-il souligné.
« C’est une manifestation de deux poids-deux mesures », a déclaré ce
responsable de la diplomatie russe.
Le Kremlin a également critiqué une décision qui « ne contribue pas » aux
préparatifs de la conférence, par la voix du porte-parole Dmitri Peskov, cité
par l’agence Interfax.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à
Bruxelles de lever l’embargo sur les armes pour les rebelles syriens.
Les 27 sont cependant convenus de ne pas livrer d’armes aux rebelles pour
l’instant, pour ne pas nuire aux efforts de règlement politique.
L’initiative d’une nouvelle conférence internationale baptisée Genève-2 et
rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l’opposition
a été lancée début mai par les responsables des diplomaties russe et
américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry.
La question était au centre de nouveaux entretiens lundi soir à Paris du
secrétaire d’Etat américain avec le ministre russe, dont le pays est le
principal soutien du régime de Damas.
Le régime de Damas, qui a déjà donné son « accord de principe » pour
participer à cette conférence, est « résolu » à y envoyer son représentant, a
déclaré mardi M. Riabkov.

Le « principal obstacle » demeure toutefois l’incapacité de l’opposition
syrienne à désigner un représentant, selon le diplomate russe.
« Les divergences entre les groupes qui combattent le gouvernement, et
l’incapacité de nos partenaires, y compris les Etats-Unis et l’UE, à assurer
un niveau de représentation des forces d’opposition ayant suffisamment
d’autorité, constituent l’obstacle principal aujourd’hui » à la tenue de la
conférence, a déclaré M. Riabkov.

Il a par ailleurs estimé que les livraisons prévues de systèmes sol-air
perfectionnés S-300 russes à Damas allaient être un facteur de « stabilisation »
voué à dissuader tout scénario d’intervention extérieure dans le conflit.

« Des mesures de cette sorte dissuadent en grande partie certains esprits
échauffés d’envisager des scénarios dans lesquels le conflit prendrait un tour
international avec la participation de forces étrangères », a-t-il ajouté.

Cette déclaration a provoqué la colère d’Israël qui avait bombardé début
mai des cibles proches de Damas, pour empêcher, selon un responsable
israélien, le transfert d’armes au Hezbollah libanais allié du régime syrien.

L’installation des systèmes S-300 compliquerait toute nouvelle frappe
israélienne en Syrie, et tout projet des États-Unis ou de leurs alliés
d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie.
Le conflit entre le gouvernement et les rebelles syriens a causé la mort de
plus de 94.000 personnes en Syrie depuis mars 2011, selon l’Observatoire
syrien des droits de l’homme (OSDH).

MOSCOU, 28 mai 2013 (AFP)

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