Les ministres arabes des Affaires étrangères soumettront jeudi aux chefs d’Etat un projet de résolution ne faisant pas mention de deux sujets litigieux: le départ du président syrien Bachar al-Assad et l’armement des rebelles syriens.
Le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari a fait cette déclaration
mercredi soir lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion de cinq
heures destinée à mettre la touche finale à la « Déclaration de Bagdad », issue
du sommet.

« L’initiative de la Ligue arabe (du 22 janvier) était claire et ne demandait pas le départ de Bachar.

Nous (les ministres arabes des Affaires étrangères) nous ne demandions pas cela non plus et la décision n’ira pas dans cette direction », a-t-il dit.

« C’est au peuple syrien de décider, de choisir, d’élire ses dirigeants.

Ce n’est pas à la Ligue ou à qui que ce soit d’autre en fait de dicter qui les
Syriens devraient choisir », a-t-il insisté.

Il en va de même pour ce qui est d’éventuelles livraisons d’armes à
l’opposition syrienne:

« Nous n’en avons pas du tout parlé », a répondu M. Zebari interrogé à ce sujet, alors que l’Arabie saoudite et le Qatar se sont récemment dits favorables à de telles livraisons.

La Syrie a toutefois averti qu’elle rejetterait toute nouvelle initiative
émanant du sommet de Bagdad.

L’Irak, qui s’est jusqu’ici montré relativement en retrait sur le dossier
syrien par rapport à la plupart des pays arabes, avait auparavant fait savoir
qu’il allait proposer au sommet qu’une personnalité syrienne choisie par les
autorités syriennes et l’opposition mène les négociations entre les deux
parties et avec l’extérieur.

Il s’agit de « transférer les pouvoirs à une personne dont les autorités et
l’opposition en Syrie pensent qu’elle peut mener des négociations et un
dialogue sérieux », a expliqué le porte-parole du gouvernement irakien Ali
Dabbagh.

Cette proposition vise à trouver une voie de compromis suite au refus
de l’opposition de négocier avec le président Bachar al-Assad.

Treize ministres des Affaires étrangères étaient présents au Palais républicain, construit par Saddam Hussein et qui se trouve dans la Zone Verte,secteur ultra-protégé au centre de Bagdad.

Les autres pays avaient envoyé des secrétaires d’Etat ou des ambassadeurs,
selon une source officielle. La Ligue arabe compte 22 membres, mais la Syrie
est absente, suspendue en raison de la répression d’un mouvement de
contestation par le régime.

M. Zebari a annoncé que dix chefs d’Etat ou de gouvernement participeront
au sommet et six d’entre-eux étaient arrivés mercredi soir.

« Accueillir le sommet arabe à Bagdad est un message que l’Irak est de
retour dans son environnement arabe et régional après avoir été isolé depuis
1990
« , date de l’invasion par Saddam Hussein du Koweït, a relevé M. Zebari.

Outre la Syrie, la résolution doit aussi aborder les questions
palestinienne, la Somalie et les armes nucléaires détenues par Israël.

« C’est une réunion historique car le texte n’abordera que neuf sujets contre 40 habituellement », a confié M. Zebari.

La séance, dont la majeure partie était à huis-clos, a été ouverte par le
chef de la diplomatie libyenne Achour Ben Khayal, dont le pays avait accueilli
en 2010 à Syrte le précédent sommet arabe.

Plus de 100.000 soldats et policiers ont été mobilisés pour le sommet et
une grande partie du réseau de téléphonie mobile est restée en panne toute la
journée de mercredi, bien qu’aucune annonce n’ait été faite en ce sens.

Le prochain sommet prévu à Oman, se tiendra à Doha (Qatar) après un accord
entre les deux pays, a affirmé aux journalistes Afif Abdel Wahab, représentant
égyptien auprès de la Ligue arabe.

BAGDAD, 28 mars 2012 (AFP)

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