C’est l’histoire de l’itinéraire de deux enfants de la République qui vont grandir parallèlement, mais dont le destin va se croiser de manière dramatique.

Mettre leur parcours respectifs en miroir est éclairant sur bien des aspects, trop souvent éludés.Chacun des deux représente l’archétype d’un paradigme, pour lesquels la France a servi de couveuse, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

D’un côté, Jonathan, grandi dans un foyer harmonieux avec ces parents aimants, pétri de valeurs universelles, juives, attaché à la Thora. Jonathan a étudié et vécu à Toulouse, et il est parti parfaire ses études en Israel ou il a bâti une famille associée à son épouse Sandra, ou leur sont nés deux enfants, Gabriel et Aryé. Il a consacré plusieurs années de sa vie à l’étude de la Thora et s’est fixé comme mission de revenir à Toulouse pour offrir aux enfants ce qu’il avait appris la bas, afin de leur transmettre des valeurs et des connaissances permettant d’acquérir les bases d’un développement adapté et droit, visant à l’épanouissement de chacun.

De l’autre côté, Mohamed a grandi dans une famille monoparentale, sans père et sans repère. Il a connu un parcours difficile et chaotique, livré à lui-même, émaillé de plus d’une quinzaine de condamnation pour petite délinquance.

Il a renoué avec une figure patriarcale, l’Islam qui l’a amené à entamer un parcours initiatique sinueux entre les montagnes du Pakistan et de l’Afghanistan. Il y a cherché et il a reçu une instruction, au maniement des armes et de la violence, pétrit de haine et de rancœur, dont il ne va pas tarder à accabler le pays qui l’a grandit. Au nom du Coran, peut-être dévoyé et instrumentalisé, il va semer la mort et la consternation au nom de cet enseignement religieux.

A l’appel de la vie et de l’élévation de Jonathan, Mohamed va répondre par la pulsion de mort.
A la fidélité du message de la Thora de Vie, Mohamed va opposer une vision pernicieuse de la vie et des valeurs inspirées du Coran.

Nous pouvons légitimement nous interrogés sur les motivations qui ont pu pousser ce jeune français à un acte aussi brutal que choquant, et s’interroger aussi, comment cet acte ci ne provoque guère d’interrogations voire de remise en cause, notamment du pays qui lui a servi de terreau.

En effet, que penser d’une société qui puisse produire deux schémas aussi radicalement opposés, qu’est que cela nous dit et nous enseigne de cette société, de ses valeurs, de son exemplarité et de sa morale?

A t’elle une part de responsabilité, a t’elle fait convenablement son travail?

Présenter les choses, les événements de manière équilibré, mesurée, non univoque et sans biais sont les meilleurs moyens d’inviter au recul et à la réflexivité. User de l’émotion pour ce qui rapproche les gens peut être productif, mais l’utiliser sur des sujets clivants, ne peut qu’exacerber les ressentiments et la haine, et pousser les esprits, faibles ou pas, dans l’ostracisme, la violence et le rejet des autres.

Et dans cette triste histoire, le détonateur semble bien être le conflit israélo-palestinien.

Pas le conflit en lui même, mais la représentation que le gens s’en font à travers le narratif, parfois la mise en scène que font les institutions chargés d’informer.

Ainsi, ce conflit, dans sa restitutions médiatisée et institutionnalisée semble être devenu le prototype, le paroxysme ( la modélisation absolue) d’un combat entre le Bien et le Mal.

En effet, il s’opère un choix, pas toujours inconscient, de présenter les événements d’une manière systématiquement déséquilibrée et biaisée.

Certes, dans ce conflit, aucun protagoniste ne peut être en tout état de cause exempt de tout reproche, mais affubler l’un de tous les torts exclusifs, en passant sous silence les responsabilités de la partie opposée, ne peut être réaliste et ne peut se faire qu’à dessein.

Ainsi, notamment depuis 1967, un choix pratique, économique devenu idéologique et démographique a été posé dans ce conflit et s’est traduit par une politique unilatérale « pro-arabe », et ce qui est a été gravé dans le marbre et qui est devenu dogme n’a depuis jamais été remis en cause quelque soit le gouvernement. C’est sans aucun doute l’unique cas ayant fait l’unanimité, sans le moindre remise en cause ou en perspective, quelque en ait été le gouvernement.

Quels sont les motivations sous- jacentes à ces choix engageants qui ont conduit à cette tragédie.

Passé mal assumé, projection de ce que l’on ne saurait voir, retournement de la vérité pour masquer ses propres insuffisances, manque de courage, incapacité à la remise en cause, morale à géométrie variable en fonction de ses intérêts bien compris…

Il semble que cette paresse et cette mollesse morale puissent prémunir contre une nécessaire remise en cause, seul gage possible d’élévation et de progrès. La cécité actuelle de notre société ne peut que nous inquiéter, car ne rien changer, ne pas tirer d’enseignement d’un tel acte avec tout ce qu’il signifie, peut laisser à penser que demain, les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets.

S’inscrivent dans cette même tonalité : la pièce de Théâtre de La Rochelle, l’exposition du Jeu de Paume, la tentative de remise en cause de l’abattage rituel ou du droit à la circoncision, l’affaire Al-Durah…sans qu’aucun de fasse dissonance.

Pour finir, choisir le modèle de la glorification de la mort contre l’appel de la vie n’est pas la gage, si aucun changement n’intervient, d’une société apte à faire face à ses responsabilités futures..

Par Mikaël Wajsbrot

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires