Un rapport de l’ONU dénonce la banalisation de la torture et des viols, y compris d’enfants, par le régime syrien dans le cadre de la répression des manifestations qui sévissent depuis neuf mois. Alors que les sanctions se multiplient contre Damas, Assad résiste obstinément, encore soutenu par quelques pays comme la Russie et la Chine.
Des enfants torturés et violés sous les yeux horrifiés de leurs parents. Des parents qui se voient refuser jusqu’à la plus désespérée de leurs dernières volontés: offrir une sépulture à leur fils et/ou fille. C’est le comble de l’horreur. C’est pourtant bel et bien l’innommable réalité syrienne, dénoncée dans un rapport des Nations unies, dévoilé ce matin par «Le Figaro». Basée sur plus de 200 témoignages de victimes de la répression exercée depuis neuf mois par le régime de Bachar al-Assad sur la population révoltée, cette enquête de 39 pages recense les plus abominables violences endurées par le peuple syrien, y compris les enfants –ce qui constitue une «exception syrienne» d’après l’ONU. «Il y a quelques jours, j’ai reçu un message de Syrie me disant qu’on a retrouvé le corps d’un enfant dans un égout à ciel ouvert. Cet enfant avait 8 ans, il a été torturé. Et ses parents se sont vus interdire de faire des funérailles. Il faut imaginer ce que ça veut dire, un enfant de 8 ans, de 10 ans, de 13 ans qui est torturé», raconte François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l’Homme. Outre la torture et le viol, le document fait état de «détentions arbitraires», ou encore de «pressions sur les familles»… «autant de preuves de pratiques qui relèvent, selon ses auteurs, de crimes contre l’humanité», rapporte le quotidien français. Depuis la mi-mars, 256 enfants auraient été tués (au 9 novembre) sur 3500 victimes au total, selon le président de la commission, Paulo Pinheiro. De leur côté, les opposants estiment à au moins 30.000 le nombre de personnes arrêtées.

Le rapport a été remis lundi au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, qui doit annoncer mercredi la tenue dans deux jours d’une réunion extraordinaire à Genève dans le but de condamner le régime syrien pour crimes contre l’humanité, indique l’agence Reuters qui cite des sources diplomatiques arabes et européennes. «Il ne fait aucun doute que la résolution sera très dure  lors de la session du Conseil vendredi», a déclaré le représentant du Royaume-Uni Peter Gooderham. «L’idée est d’exercer le maximum de pression que le Conseil des droits de l’Homme est en mesure d’appliquer», a-t-il ajouté, assurant que «le groupe arabe» pilote les négociations. «Certains ambassadeurs arabes sont au moins aussi inquiets que l’Union européenne et les Etats-Unis, peut-être davantage», a-t-il estimé.

LA LIGUE ARABE, L’UE, LA TURQUIE SÉVISSENT… LA RUSSIE, LA CHINE, LE LIBAN ET L’IRAK PERSISTENT

Il est vrai que les pays arabes sont nombreux à hausser le ton envers Damas. Dimanche dernier, la Ligue arabe a d’ailleurs approuvé une série de sanctions contre le gouvernement d’Assad pour protester contre son refus de laisser entrer sur son sol des observateurs. Une semaine après avoir suspendu la Syrie, l’organisation régionale a en effet décidé, à une large majorité de ses 22 membres –et malgré l’opposition du Beyrouth et de Bagdad, qui ont voté contre-, d’imposer des sanctions économiques, financières et politiques* au régime de plus en plus isolé. Dans le détail, la Ligue a gelé les avoirs de l’Etat syrien, interrompu des transactions avec la banque centrale de Syrie, et mis entre parenthèses tout investissements dans ce pays. Les responsables syriens se sont par ailleurs vu frapper d’une interdiction de voyager dans les pays membres. Le Liban et l’Irak, deux pays limitrophes de la Syrie, ont d’ores et déjà prévenu qu’ils n’appliqueraient pas ces sanctions.

Ils font partie des derniers rares alliés de Damas, avec la Chine et surtout la Russie. Si Pékin et Moscou ont laissé les pays occidentaux intervenir en Libye au nom de la protection des civils, ils jugent qu’ils ont ensuite outrepassé le mandat confié par l’ONU afin de renverser Mouammar Kadhafi. En octobre, ils avaient opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant les violences perpétrées par les forces de Bachar al-Assad. De même, la Russie  s’est dite opposée mardi à un embargo sur les livraisons d’armes à Damas, comme le souhaiterait l’ONU, et a appelé à cesser de poser des ultimatums aux autorités syriennes. «Nous savons comment les choses se sont passées en Libye, où l’embargo sur les armes n’a été appliqué qu’à l’armée libyenne, a dénoncé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. L’opposition a reçu des armes, et des pays comme la France et le Qatar en ont parlé publiquement, toute honte bue», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

La Turquie, elle, ne cesse de sévir contre son ancien allié -avec qui elle a 800 kilomètres de frontières communes. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a en effet annoncé mercredi matin des sanctions contre Damas –gel des avoirs, suspension de leur coopération stratégique, ou encore blocage de toute livraison d’armes à son intention… «tant qu’un gouvernement légitime, en paix avec la population du pays, ne sera pas en fonctions en Syrie».  Hier, dans une interview à la chaîne de télévision turque Kanal 24, le ministre n’avait pas écarté mardi l’option militaire en dernier recours. «Si l’oppression se poursuit, la Turquie est prête à tout scénario», a ainsi affirmé Davutoglu, nuançant toutefois: «Nous espérons qu’une intervention militaire ne sera jamais nécessaire. Le régime syrien doit trouver un moyen de faire la paix avec son propre peuple.» Il a également envisagé l’instauration d’une «zone tampon» au cas où des centaines de milliers de Syriens chercheraient à fuir leur pays. L’Occident ne prévoit pour l’instant pas d’intervenir militairement pour faire flancher Assad, en raison de la position géographique de Damas, voisin d’Israël et du Liban, et de ses liens avec l’Iran. Les autorités syriennes, elles, continuent de faire la sourde oreille et d’imputer les violences à des «groupes terroristes armés» soutenus par l’étranger.

Marie Desnos

Parismatch.com

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Ratfucker

Rassurez-vous, chers tiers mondistes. La Syrie vient d’être réélue à l’unanimité au Comité des Droits de l’Homme de l’UNESCO le 23/11/2011. « L’organisation a accueilli récemment des pays.. crédibles en termes de droits de l’homme comme nouveaux membres, comme l’Arabie Saoudite, Cuba, le Pakistan, la Palestine et la Russie (…) La Syrie était déjà dans le bureau exécutif, ainsi que le Venezuela, le Zimbabwe, la Biélorussie, la Chine, le Vietnam et l’Algérie ».
« Après une crise politique ayant fait plus de 3500 morts civils ces 8 derniers mois, l’Unesco vient de proposer à la Syrie de participer aux conventions et aux recommandations de l’organisation sur l’application des droits de l’homme. »

R.melki

Dans cette guerre, avec des gens qui n’ont aucune humanité, qui laissent s’exprimer leurs plus bas instincts, les enfants sont les premières victimes désignées. Cette sauvagerie est indigne du siècle que nous vivons et les auteurs de ces actes criminels n’ont rien a envier aux animaux nuisibles. C’est un peu comme pour ces journalistes place TAHIR EN EGYPTE; Et pourtant, on entends pas beaucoup  » Amnesty internationale  » ou encore  » les droits de l’homme « .

Jean

Ces enfants sont réprimés quand ils sont dans une manif islamiste .

Leur place est à l’école . Honte à leurs parents qui les laissent , ainsi ,aller  » musarder  » dans des émeutes fomentées par les Barbus musslims . Ils font ainsi leur formation .

Nul doute qu’en Judée-Samarie ou à Gaza les poseurs de bombes de l’après Oslo n’aient commencé ainsi .

Il y a un début à tout