Er fara ça fo, etpta epty
Sois fier, tu es Copte !
État, civil et Laïque en Égypte ! l’islamisme, violent, en Égypte,
Cela suffit, ça suffit !
Vendredi après-midi, sur le parvis du Trocadéro, plusieurs centaines d’Égyptiens, des Coptes de toutes confessions : catholiques, grecs orthodoxes, des Coptes comme les Éthiopiens, des protestants, des prêtres porteurs de croix et crucifix d’apparat, des responsables associatifs.

Un grand portrait, celui d’un avocat emprisonné depuis un mois, après qu’il ait été attaqué chez lui, et que sa maison et sa voiture aient été réduites en cendres, par un commando d’islamistes.

Pour les autorités, les criminels ne sont rien d’autre que des « voyous », sans caractéristiques idéologiques.

En conséquence, il n’y aurait rien à rechercher du côté des hommes de sac et de corde qui forment la cohorte violente des Frères musulmans.

Conclusion : c’est l’avocat Rochdy qui est mis en prison et les incendiaires qui circulent librement.

Voici, au quotidien, la réalité de la prétendue liberté recouvrée grâce à la chute de Moubarak.

En fait, c’est la poursuite aggravée d’une odieuse, cynique et intégrale discrimination.

Cette vraie discrimination de chaque instant et cet apartheid intégral qui durent depuis seize siècles n’indisposent guère le député honoraire d’Ivry, le vieux « gépéoutiste » du Val-de-Marne et ses compagnons de combat…

Cette oppression, cette discrimination plusieurs fois séculaire, discrimination et apartheid sans fard et hebdomadairement meurtriers, n’indignent guère l’indigné des plateaux télévisés, vous savez, le vieillard indigne de la diplomatie française.

Chaque semaine, non pas de temps en temps ! 
Chaque semaine, des églises sont attaquées.

Pas de temps à autres, mais chaque semaine, des jeunes filles Coptes sont enlevées. On les séquestre, on les drogue, on les « convertit ».

Enfermées, sans que leur famille ou un avocat, sans que l’autorité puisse les approcher, elles sont converties. « Elles ont trouvé la vraie foi, elles ont rejoint la vraie religion »…

Ensuite, elles sont mariées, à des hommes dont elles n’avaient jamais entendus parler, des hommes qu’elles n’avaient jamais vus, jusqu’au jour de leur « révélation religieuse » et de leur décision de choisir « la vraie religion ».

On interdit aux familles et aux avocats de les approcher.

« Un Cheikh a osé prétendre, il a osé se vanter… Il aurait passé trois nuits, avec une Copte mariée, avec la femme d’un prêtre. Il l’aurait convertie. Elle ne serait plus l’épouse de son prêtre chrétien d’époux.

Ce dernier n’aurait plus aucun droit sur elle, en sa qualité de mari chrétien d’une désormais musulmane ».

« À mort les Coptes ! »

C’est ce slogan que poussent, comme un rugissement féroce, les partisans de ce lugubre personnage. C’est ainsi et pourquoi une église a été attaquée à Bagdad : « Parce que ces méchants chrétiens ne voulaient pas nous rendre notre sœur qui a rejoint la vraie religion ».

On a assassiné à Bagdad. On a tué presque soixante chrétiens irakiens de la capitale irakienne, dont un prêtre coupé en deux d’un coup de sabre, parce que les Coptes d’Égypte dénonçaient la prétendue conversion et étaient accusés de « garder la sœur musulmane dans un monastère »…

L’Égypte connaîtrait une révolution

Ce serait « un printemps arabe ». Cette révolution et ce printemps arabe font suite à la révolution de Officiers libres du général Néguib et du futur Raïs, le lieutenant Gamal Abdel Nasser. Ils font suite au « socialisme arabe » nassérien. Et pourtant, m’explique un Copte, ce vendredi après-midi, le pacte d’Omar est toujours là. Il est toujours aussi oppressif. Il sort même lourdement renforcé, de cette prétendue révolution pour la liberté.

La liberté ? Pour qui ? Comment ?

Al Tantatoui, un des chefs militaires qui gouvernent le pays depuis la chute de Moubarak, n’a pas hésité à dire, à la télévision : « Tous ! Nous sommes tous salafistes ! ».

Nous sommes tous salafistes…

Obama, Juppé, et derrière eux, le PCF, le NPA, les «Verts », tous jouent aux amoureux enthousiastes.

Ils n’entendent pas quand ces discours sont prononcés, sans complexe, annonçant la couleur et le contenu de la prétendue marche vers la « liberté », la liberté du « printemps arabe ».

Ils font semblant de ne pas voir que ce printemps, c’est en fait un hiver, qu’il s’agit d’une terrible glaciation, faisant neiger et siffler le blizzard, en plein mois de mai.

Mon interlocuteur copte m’expliquera encore : « que l’avocat Rochdy est en prison depuis un mois. Sa ville, c’est Abou Korkas, au sud de l’Égypte. Sa maison a été incendiée. Il est en prison lui, tandis que les incendiaires sont libres. Ce sont des islamistes qui préparent de nouveaux coups. »

Vous ne savez pas ce que c’est, notre vie. Vous ne savez pas ce que c’est que le pacte d’Omar. Dans la rue, on ne doit pas se retrouver sur le même trottoir qu’un musulman. On n’a pas le droit de mettre une croix sur nos églises, cela offense les musulmans…

Lève la tête et soit fort !

À l’origine de la première grande civilisation, dont la civilisation grecque est fille, -via la Crête minoenne-, on trouve les Coptes.
Ils ne veulent pas céder. Les Coptes refusent de disparaître. Ils ont conscience que l’Égypte, l’Égypte égyptienne, c’est eux, les Coptes.

« Er fara ça fo ! etpta epty ! »

– Lève la tête et sois fort ! sois fier, tu es Copte !
– L’intégrisme, ça suffit, ça suffit ! ça suffit !
– L’égalité ! l’égalité ! l’égalité !
Réciprocité ! réciprocité ! réciprocité !!!

Un autre participant m’expliquera : Le pacte d’Omar, tel que nous continuons à le vivre, à le subir, c’est que, lorsqu’un musulman entre dans une église, et il en vient, nous devons nous arrêter de prier. Prier devant eux, c’est les offenser. On peut aussi nous accuser de chercher à le convertir. C’est un crime.

Un orateur dénoncera ces restes putrides de la conquête militaire bédouine, commencée il y a 14 siècles et qui se poursuit quotidiennement. Il tonnera et sera applaudi, quand il dira avec force et conviction : ici, en France, les musulmans se disent discriminés.

Ils se prétendent victimes de pratiques discriminatoires parce qu’ils n’auraient pas assez de mosquées.

Je veux leur dire : votre protestation sera légitime, le jour ou vous accepterez publiquement le principe de réciprocité. Si des mosquées sont licites et légitimes pour les musulmans venus en France ou pour les Français convertis, alors qu’on nous laisse en paix, nous Égyptiens.
Que l’on cesse de nous agresser dans notre pays ! Qu’on ne vienne plus brûler nos églises ! Réciprocité !

Réciprocité

Comme je notais ces paroles, un autre Copte s’est approché. Il m’a demandé pourquoi j’écrivais. Quand je lui ai eu expliqué, l’homme m’a affirmé son parfait accord avec les propos demandant la réciprocité :

« Alors, ils vont prier dans la rue. Ils réclament. Ils exigent des mosquées. Mais moi, j’ai envie de leur dire : Musulmans, vous vous dîtes victimes de pratiques discriminatoires, mais est-ce qu’on vous attaque, dans vos mosquées ? Est-ce qu’on peut vous demander d’arrêter de prier, si un chrétien entre dans votre mosquée? Est-ce qu’on vous vole vos filles ?

J’ai envie de leur dire : Messieurs les musulmans, vous serez en droit de faire des demandes comme celles-là quand vous direz avec nous, qu’il n’est pas juste que nous, nous les Égyptiens, nous, les autochtones, nous qui avons fait l’Égypte, celle qui est le patrimoine de tous les humains, nous n’ayons aucun droit dans notre propre pays. »

Vous savez ce que cela veut dire, pour nous, le pacte d’Omar ?

« Cela veut dire aussi que notre langue est interdite. Elle est prohibée. Si en public nous la parlons, nous nous exposons à être réprimés. Cela peut aller jusqu’à ce qu’on vous coupe la langue.

En public, seule la langue arabe est autorisée.* Je veux leur dire, à tous ceux qui se plaignent que les Français ne leur donnent pas d’argent public pour leur construire des mosquées : je suis d’accord avec ce qui vient d’être dit. Quand vous défendrez avec nous le principe de réciprocité, alors vous aurez le droit de vous plaindre, pas avant.

Je veux leur dire : Actuellement, vous n’êtes que des hypocrites. Vous refusez aux autres ce que vous réclamez pour vous ! Le quatre mai, en Égypte, deux églises étaient attaquées, le 23 février, c’était l’armée, elle même, qui attaquait un monastère, à coup de char blindé. Ce jour-là, ce n’était pas des « voyous »**, c’était l’armée.

Elle attaquait un monastère copte, parce qu’il avait été accusé par les islamistes de cacher une femme prétendue convertie à l’islam. Avec le blindé, ils ont démoli le mur du monastère (…)

Et qu’est-ce qu’ils ont trouvé ? Ont-ils libéré la femme « convertie » mais séquestrée pour l’empêcher de rejoindre l’islam? Non, c’était un mensonge pour nous agresser. C’étaient des inventions. C’étaient des accusations pour justifier d’autres agressions, d’autres violences.

Je veux dire aux musulmans d’ici, à ceux d’entre eux qui se trouvent injustement traités : assez d’hypocrisie, Messieurs !

Dîtes avec nous : laissez les Coptes poser des croix sur leurs églises. Arrêtez de les agresser ! Messieurs les musulmans de France, quand vous serez nombreux à dire cela, alors vous pourrez dire que vous ne voulez de mal à personne en faisant un minaret avec votre mosquée. »

Les Coptes sont attaqués !
Les églises sont attaquées !
Les Coptes sont agressés !
Égypte, Pouvoir sans Justice !

Chaque semaine, oui chaque semaine, trois, quatre jeunes filles sont enlevées, enfermées, séquestrées, droguées, puis « converties », après qu’on ait pu leur faire prononcer les deux phrases formées de ou trois mots « magiques » chacune.

Chaque semaine, des églises sont attaquées. Chaque semaine des jeunes filles sont volées, «converties», convoitées et mariées de force. Les ravisseurs vont et viennent librement. Les assaillants d’églises n’ont rien à redouter.

Mais les parents des jeunes filles, les fidèles présents dans une église attaquée, eux, sont emmenés par la police. Ce sont eux que l’on met en prison, ce sont eux que l’on persécute et réprime.

Printemps arabe ?

Vous savez, disait un autre Copte : quand on veut se débarrasser d’un chrétien, c’est simple. On dit qu’il a commis l’adultère avec une musulmane. Son châtiment sans appel, c’est la mort.

Un chrétien, il ne peut pas aimer une musulmane, même célibataire. C’est un délit. C’est un crime. Voilà tout ce à quoi la révolution n’a pas touché. Non seulement, elle ne touche pas à ces injustices quotidiennes, qui font de nous des gens qui ont encore moins de droits qu’un noir en Afrique du Sud pendant l’apartheid, mais nous voyons depuis des mois que cela s’aggrave.
Nous sommes tous salafistes, a dit ce chef militaire. Vous imaginez ce que cela veut dire pour les Coptes ? Vous savez aussi que le conseil militaire demande que la charia soit la base obligatoire de la prochaine constitution ? Vous le savez ? Dîtes-moi, monsieur, où se trouve la liberté, dont parlent ici vos journaux ?

Ils brûlent nos maisons, et ils nous emprisonnent ! Ils volent, ils violent, ils droguent nos filles, ils les marient de force.

Et nous, les parents, ils nous privent de nos filles et ils nous emprisonnent.

Ce qui nous arrive, c’est ce qu’ils vous feront, quand ils se sentiront plus forts. Défendez-nous, ainsi vous vous défendrez.


* Le leader du Parti africain de l’indépendance (PAI), Cheik Anta Diop, écrira : que la langue des pharaons, la langue des Égyptiens antiques, la langue de ceux qui ont bâti la première grande civilisation humaine, vivait et continuait dans les langues de l’Afrique de l’ouest. 
La langue de l’Égypte antique vit toujours, presque intégralement, dans un peuple qui en est conscient et fier. Elle continue, comme langue vivante, dans la langue vernaculaire des Coptes. 
C’est cette langue, retrouvée sur la pierre de rosette, avec le même texte en grec et en hiéroglyphique, qui permettra à Champollion, puis à beaucoup d’autres savants après lui, d’avoir accès à la langue écrite de l’antiquité égyptienne ainsi qu’à l’antique grande civilisation, vue de l’intérieur.


Or, cette langue n’est pas seulement discriminée, opprimée, elle est interdite en public. 
En refusant la liberté linguistique aux Coptes, l’islamisme ne fait pas qu’opprimer une langue et ses locuteurs égyptiens, il fait avec le Copte comme les Talibans ont fait avec les grands Bouddhas de Banian : il veut effacer un vaste et fondamental pan du passé de l’humanité ; il cherche à détruire les traces archéologiques et humaines incarnées dans la continuité humaine de la grande Égypte. C’est un crime contre les Coptes, c’est aussi un crime contre la Démocratie, et c’est un crime sans nom contre la culture humaine.

** Chaque semaine, ce sont un à plusieurs pogromes qui se déchaînent contre les Coptes. Le fait que des « voyous en sont les auteurs » ne changent rien à l’affaire. Dans l’empire des Tsars, précisément, il était dans la nature des pogromes d’être des actes de violence, vols, viols, meurtres, accomplis contre des Juifs par des éléments des bas-fonds, des gens de sacs et de corde, soudoyés et manipulés par l’okhrana, la police politique qui commanditera la rédaction du « protocole de sages de Sion ». Les autorités tsaristes, comme les actuelles autorités égyptiennes, accusaient la pègre, elles se lavaient les mains : ce n’est pas moi, c’est l’autre… 


La différence entre une révolution, en Russie, en 1905 et 1917, et une contre-révolution, en 2011 en Égypte, c’est que face aux pogromes, toutes les organisations ouvrières de l’empire des Tsars organisaient des brigades d’autodéfense ; elles dénonçaient le pouvoir arbitraire et violent qui se cachait derrière les prétendus voyous pogromistes, tandis qu’en Égypte, les masses et les militants, réunies place Tahrir pour faire partir Moubarak, ne sont pas là pour protéger les Coptes, pour dénoncer les pogromistes islamistes mis en mouvement par les militaires « tous salafistes » et par leurs alliés et commanditaires Frères musulmans.

Alain Rubin

Primo-Info.eu

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norberba

OU sont donc les pays Europeains, Lea Ricains, les Occidentaux ?
OU est l’Eglise ?
Ou est le Pape ?
sont ils tous parties pour une excursions collectives a Auchwitz. N’ont ils rien appris de l’histoire ?

Norbert