Lu dans le journal « gratuit » Direct-matin du 2 avril 2012 page 25 sous la rubrique consacrée au « saint du jour » «… Ephéméride :

En 1290, un curieux événement à l’emplacement actuel du 24 rue des Archives à Paris, où s’élèvent église et cloître des Billiettes.

Jonathas Ben Haym, préteur sur gages exigea d’une femme, Marie la Hautière, qu’elle lui fournisse une hostie consacrée en échange des vêtements qu’elle lui avait déposé.

Plein de scrupules, elle le fit pourtant et se cacha pour voir ce qu’il allait en faire.

Cet usurier planta son couteau dans l’hostie. Il en sortit du sang. Effrayé il cloua l’hostie au mur.

Le sang ne fit qu’abonder. Il la jeta alors dans un chaudron d’eau bouillante.

L’eau devint rouge et l’hostie s’éleva dans les airs. La femme répandit l’histoire de ce prodige dans la ville. Jonathas fut condamné à mort pour ce sacrilège, la rue s’appela désormais Rue du Dieu bouilli.

Et le lieu fut acquis pour abriter une chapelle et un couvent, affecté en 1808, au culte luthérien… »

http://dieumerci.direct8.fr/2012/04/02/bienheureuse-sandrine-par-defendente-genolini/.

On retrouve ici tous les archétypes des accusations contre les Juifs : usuriers, profanateurs d’hosties…

D’ailleurs la version originelle plus explicite, mais beaucoup plus prudente, du même « récit » se trouve sur le site de la revue « Le Libre Journal de la France courtoise » (pendant imprimé de la radio d’extrême-droite Radio-Courtoisie ) à la date du 22 mars 2004, présenté comme un histoire très incertaine et sujette à caution

« … A l’instar de celle-ci narrant l’histoire advenue – peut-être! – à une pauvresse de Paris, les chroniques de Clio raniment de nombreux jadis où le vrai et le faux sont indissociables… »

http://www.france-courtoise.info/94/031/page.php?id=22jou.

« Un jour 2 avril 1290 – Le miracle de la rue du Dieu-bouillu

A l’instar de celle-ci narrant l’histoire advenue – peut-être! – à une pauvresse de Paris, les chroniques de Clio raniment de nombreux jadis où le vrai et le faux sont indissociables…

Le 2 avril 1290, relatent les anciens textes, Marie La Haumière sortit au chant du coq de son logis croulant.

Le jour juste né, quelle affaire menait donc hors de chez elle, hâtive, le coeur gros, la vieille va-nu-pieds ?

Une affaire importantissime à ses yeux de bonne chrétienne.

Marie avait gagé à l’avaricieux Jonathas Ben Haym le seul bliaud point troué qu’elle possédait, et la brave gueuse courait implorer le fils d’Abraham de le lui rendre gratis afin, ce dimanche, d’aller prier le Sauveur à Notre-Dame en ajustement propret.

« Nenni, nenni, gronde je tire-denier, pas de monnaie, pas de blouse. »

« Ah, gentil juif, geint Marie, c’est aujourd’hui Pâques-fleuries, je ne peux ouïr le saint office habillée de penaillons… » Jonathas grommelle « Hum, hum » et il ajoute:

« Je veux agréer ta demande, La Haumière, à condition que tu m’apportes l’hostie qu’on te donnera tout-à-l’huère ».

« Quoi ? », murmure Marie, terrifiée.

« Ne crains rien, la tranquillise Ben Haym, voir ton pain bénit me résoudra, je crois, à embrasser la foi de Rome ».

La crédule dit « oui » au sacrilège échange.

La chose accomplie, La Haumière, quand même inquiète, épia le vautour d’une fenêtre à moitié close de l’échoppe hébraïque.

Jésus ! Jonathas frappait d’un poignard le Corps du, Christ, le clouait à la cloison, puis, comme un flot de sang jaillissait des entailles, il le plongeait dans un chaudron d’eau bouillante ; alors, miracle! la Provende sacrée monta vers les poutres!

Les clameurs de Marie ameutèrent le voisinage; les gens du guet intervinrent avec promptitude et le païen déicide fut très vite livré au bûcher.

Ben Haym demeurait en un boyau fangeux qui s’ouvrait à la hauteur du 24 de notre rue des Archives: le peuple le baptisa « Rue du Dieu-bouillu ».

La fable, revendiquée comme telle est signée de Jean Silve de Ventavon
( pseudonyme d’un auteur d’extrême droite pilier de Radio-Courtoisie)

Ainsi donc un journal très grand public, diffusé gratuitement à des dizaines de milliers d’exemplaires, reprend un « récit » inventé et présenté comme tel par les antisémites pétainistes de la « Courtoisie », sans mentionner la supercherie.

Cet article se trouve au sein d’une rubrique nommée « Dieu merci », reprise aussi sur le site Internet de la chaîne « Direct 8 » du même groupe Bolloré http://dieumerci.direct8.fr/ et qui se présente comme la « première émission religieuse de la TNT ».

De plus cet article est publié à la veille de la fête de Pâques, moment traditionnel des pogromes antisémites contre les Juifs « déicides ».

On est un peu plus éclairé quand on parcourt la liste des liens de la rubrique
« Dieu merci » ;on y trouve notamment le « Salon Beige » http://lesalonbeige.blogs.com/, porte-parole des catholiques intégristes.

Une interrogation demeure: quelles sont les relations entre le groupe Bolloré et la personne qui signe ces articles et se nomme Defendente Génolini ?

Accord ou simple infiltration?

Autrement dit, un grand groupe financier et de médias accepte-t-il ou ignore-t-il la propagande antisémite qui y figure?

Le groupe Bolloré doit répondre et condamner cette publication.

albert herszkowicz / Mediapart.Le Club Article original

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Pogromes Pâques Pessach

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Armand Maruani

Nous sommes en 2012 et certains vivent encore au Moyen âge . La connerie et la bêtise humaines traversent les siècles allègrement .  » Un cochon tu lui coupes la queue , il reste un cochon  » .

yacotito

stupéfiant ce que des cons et des irresponsables peuvent inventer.