Le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahou se mettra en route pour la ville de Sochi sur la Mer Noire, tôt la semaine prochaine, pour faire un appel personnel au Président Vladimir Poutine. C’est ce qui a été confirmé, samedi 11 mai, par le porte-parole du président russe, Dmitry Peskov, qui a refusé d’en dire plus sur l’urgence de cette rencontre non-planifiée.

Les sources de Debkafile à Moscou révèlent que Netanyahou a demandé à rencontrer Poutine sans délai, en vue d’une tentative de la dernière chance, pour le persuader d’abandonner son projet de vente de missiles avancés anti-aériens S-300.

Debkafile a révélé, le 7 mai, en exclusivité, la décision de Moscou de vendre ces armes à la Syrie.

Nos sources ajoutent maintenant que les chances du Premier Ministre de faire avorter cette vente sont extrêmement maigres.

Un panel de personnalités prééminentes ont déjà tenté de parler de cette vente au Président russe et ont échoué dans leurs démarches.

A commencer par le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, le 7 mai, suivi, vendredi 10 mai, par le Premier Ministre britannique, David Cameron, qui a vu Poutine à Sochi et du Ministre allemand des affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui a rencontré son homologue russe Serguei Lavrov, à Varsovie.

Ils ont tous averti le dirigeant russe, du fait que la livraison des missiles S-300 à la Syrie déclencherait un course à l’armement en Syrie et au Moyen-Orient, et qu’elle aura des conséquences désastreuses.

Lavrov a déclaré aux journalistes :

“La Russie n’a pas planifié de vendre de nouveaux S-300 à la Syrie.

La Russie les a déjà vendus il y a longtemps.

Elle a signé les contrats et complète ces livraisons, et en liaison avec eux, des équipements qui correspondent à la technologie anti-aérienne nécessaire à leur fonctionnement ».

Rejetant tous ces arguments, Poutine a réaffirmé que son gouvernement s’en tiendrait à tous ses engagements envers le dirigeant Bachar al Assad et qu’il défendrait son régime.

Après les frapes aériennes israéliennes sur Damas, le 5 mai, rien ne pourrait stopper les livraisons de S-300.

Le Président russe, lors d’un appel téléphonique qu’il a eu avec le Premier Ministre israélien, le 7 mai, lorsque ce dernier était en visite à Shangaï, a mis en garde Israël contre toute attaque supplémentaire contre la Syrie.


Une précédente rencontre entre Poutine et Netanyahou

Plus tard, il a fait bloc contre les approches des dirigeants occidentaux, en déclarant que Moscou ne permettrait jamais une nouvelle campagne de l’OTAN menée par les Etats-Unis, contre Assad, comme celle qui a renversé Mouammar Kadhafi, en Libye, en 2011.

Il a ajouté que les ventes d’armes russes à la Syrie et à l’Iran constituaient la réponse aux vastes transferts d’armes que le Ministre de la Défense américain, Chuck Hagel a organisé à destination d’Israël et de ses alliés du Golfe, durant la dernière semaine d’Avril.

Le S-300 est conçu pour abattre des avions et des missiles à une portée de 200 kms.

Israël est préoccupé par le fait que Moscou puisse décider de vendre les six batteries de S-300, porteuses de 144 missiles, dus à la Syrie, en lui envoyant des spécialistes russes des missiles et de la défense anti-aérienne.

Ils seront présentés officiellement comme des instructeurs, ayant pour but de parachaver l’entraînement des équipages syriens à l’usage de ces armes anti-aériennes sophistiquées.

Mais ils seront aussi disponibles pour rendre les missiles opérationnels et abattre les avions de l’armée de l’air israélienne qui voudraient frapper des cibles en Syrie et au Liban.

Israël serait contraint d’y réfléchir à deux fois avant d’attaquer les batteries de S-300, par crainte de tirer sur les officiers russes.

Poutine place, par conséquent, une rude contrainte sur la liberté de manœuvre d’Israël, en déployant une couverture de lance-missiles anti-aériens autour des forces syriennes, du Hezbollah, des Bassidjis iraniens, qui combattent pour Bachar al Assad.

Puisque les chances de persuader Poutine d’abandonner sa stratégie sont proches du zéro, le mieux que Netanyahou puisse espérer, au cours de son face-à-face avec le Président russe, serait un accord limité sur les règles de base, pour éviter un affrontement armé israélo-russe en Syrie.

DEBKAfile Article original Reportage Spécial 11 mai 2013, 5:24 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski/ Lessakele Blog Article original

TAGS : Géopolitque Armements Missiles S-300 Poutine Assad

Syrie Diplomatie

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