Par Manfred Gerstenfeld

Plus de 40% de citoyens de 16 ans et plus, appartenant à 7 pays de l’Union Européenne sont d’accord avec la proposition disant qu’Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens. On peut l’extrapoler à partir d’une étude entreprise, en 2011, par l’Université de Bielefeld, à la demande de la Fondation Friedrich Ebert. Cette dernière est associée au Parti Social-Démocrate allemand. Trois autres études, respectivement en Allemagne, Norvège et en Suisse offrent des données similaires. Dans les deux premières, on a demandé aux personnes interrogées s’ils acceptaient la déclaration suivante : « Israël se comporte envers les Palestiniens comme les Nazis se sont comportés envers les Juifs ». Le 8 juillet, Raphaël Ahren a publié un article dans le Times of Israel Article original, intitule : “ La Vie Juive en Europe –Mourir, mais de mort lente? Article original”. Il cite, de façon extensive, des extraits de mon livre : « Demonizing Israel and the Jews Article original » « La Diabolisation d’Israël et des Juifs » »>Article original. J’y écris, en me fondant sur les études citées ci-dessus, qu’on peut évaluer à 150 millions le nombre d’adultes antisémites dans l’Union Européennes, si on leur applique la propre définition de travail de l’UE, sur l’antisémitisme. Ahren mentionne, également, l’opinion du Professeur Robert Wistrich, de l’Université Hébraïque, qui conclut qu’il existe surtout 150 millions d’ignorants idiots »>Article original dans l’Union Européenne.

Cela dit, pour Israël, il n’est pas très pertinent de savoir si un nombre aussi énorme d’Européens est plus antisémite qu’idiot ou l’inverse. Est-ce que les Chrétiens du Moyen-Âge européen, qui croyaient vrai le mensonge que les Juifs de leur génération étaient responsables d’avoir tué Jésus, bien des siècles auparavant, étaient plus antisémites qu’idiots, ou les deux ? Ce n’est pas très important de savoir quel label leur appliquer. Ils ont chassé les Juifs de leurs pays, ou les ont assassinés. Est-ce que ceux qui se sont laissé séduire par la propagande nazie, affirmant que les Juifs étaient « des sous-hommes, des bactéries et de la vermine », étaient antisémites ou idiots ? Pour les Juifs exterminés, le distinguo est assez peu pertinent, on en conviendra.

Imaginons qu’un sondage se déroule dans un certain nombre de pays de l’UE, enquêtant pour savoir si les gens sont d’accord avec l’assertion affirmant que les Allemands ont régulièrement des relations sexuelles avec leurs propres enfants. Il est plus qu’improbable que le tableau de ceux qui acceptent cette proposition puisse atteindre, de près ou de loin, les configurations mentionnées plus haut, à propos de Juifs qui commettraient un génocide contre les Palestiniens. Si on soutient que beaucoup d’Européens sont idiots, alors il faut croire qu’ils sont, de toute évidence, des idiots très sélectifs.

Il y a d’excellentes raisons à cette idiotie discriminatoire. Une incitation extrémiste et continuelle a généré un climat dans lequel un grand nombre d’Européens veulent prendre pour argent comptant les accusations les plus monstrueuses contre les Juifs. Il n’y a pas d’incitation équivalente, concernant un comportement sexuellement déviant des Allemands, bien qu’il n’ait pas plus d’existence.

Pour les dirigeants européens, les études ci-dessus peuvent avoir des conséquences extrêmement négatives. Par conséquent, la politique dominante, en Europe, semble bien qu’il est hautement préférable d’ignorer, de démentir ou de blanchir de telles conclusions d’enquête. On peut résumer cette attitude comme : « Cela ne doit pas être vrai, donc cela ne peut pas être vrai ». La première conséquence de l’acceptation de ce nombre de 150 millions d’antisémites serait son impact sur l’image de l’Europe. La propagande européenne, au cours des dernières décennies a présenté l’UE comme un continent « humaniste et cultivé ». Si une aussi grande part de sa population partage des idées fausses, moyen-âgeuses et diabolisatrices envers Israël, alors, on aurait affaire, avant tout, à un conglomérat plutôt hideux d’un grand nombre de gens ayant un point de vue criminel sur autrui.

Ce n’est là qu’un des résultats de ces études – conjugué à un recueil d’informations plus anecdotiques – à propos des attitudes adoptées par beaucoup d’Européens envers Israël. Une conséquence supplémentaire serait qu’une investigation devient nécessaire pour analyser comment ces points de vue diabolisants et massifs ont pu voir le jour et se répandre. On doit comprendre, cependant, qu’il existe une différence avec la façon dont les incitateurs Chrétiens antisémites du Moyen-Âge et, plus tard, les Nazis et leurs alliés, ont pu créer une atmosphère faisant apparaître les Juifs comme le « Mal Absolu » de leur époque. Les incitateurs chrétiens disaient explicitement que les Juifs étaient coupables de Déicide – du meurtre de D.ieu. Les Nazis accusaient ouvertement les Juifs d’être « des sous-hommes ». La diabolisation d’Israël, aujourd’hui se pratique d’une manière très différente et insidieuse. Si on demandait à des incitateurs contemporains notoires contre Israël, s’ils sont d’accord avec la proposition disant qu’Israël se comporte comme les Nazis, il y a fort à parier que beaucoup répondraient par la négative.

Pourtant, ils ont contribué à créer l’atmosphère dans laquelle beaucoup d’autres Européens ont commencé à croire qu’Israël se comporte comme les Nazis. Cela a pu se faire d’une multitude de façons. On a prétendu que « Les implantations juives sont un obstacle crucial pour la paix avec les Palestiniens ». En même temps, de nombreux incitateurs sont restés silencieux, concernant la glorification permanente des meurtriers de civils israéliens, réalisée par l’Autorité Palestinienne et l’appel au génocide des Juifs, écrit noir sur blanc, sur la Charte du Hamas.

L’étape suivante était de prétendre que “la résolution du conflit palestino-israélien est la clé de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient ». Après deux révolutions égyptiennes, des attentats terroristes fréquents, de la part de Chi’ites et de Sunnites irakiens, plus de 100.000 Syriens massacrés et tant d’autres ailleurs au Moyen-Orient, est-il, pour autant, politiquement correct de désigner certains dirigeants européens anti-israéliens comme étant mentalement dérangés ou instables ?

On ne peut exposer ici qu’un petit échantillon de la façon dont les croyances anti-israéliennes se sont formées, au sein de vastes segments de la population d’Europe. Des condamnations fréquentes d’Israël, conjuguées à l’ignorance de la criminalité galopante dans la plupart des régions du monde musulman, en est une autre. Tout comme le fait d’insister sur des nouvelles essentiellement négatives, concernant Israël, dans les médias.

Il existe aussi une liste presque infinie de mensonges, d’accusations et d’exagérations contre Israël, prononcées par des Européens de premier plan. En outre, divers types d’arguments fallacieux sont utilisés, tels que les double-standards « deux-poids-deux-mesures » »>Article original et l’équivalence morale abusive. Une autre idée fausse favorite consiste à chercher le bouc-émissaire. Par exemple, on peut facilement vérifier quels dirigeants ont accusé Israël, lorsque c’est le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza, en 2007.

Aucune de ces idées fausses ne cause de dégâts énormes par elle-même. Cependant, mises ensemble, elles ont généré un climat mental dans lequel tant d’Européen finissent par croire que les Israéliens se comportent vraiment comme des Nazis !

Une investigation approfondie sur les origines de ce climat pourrait être le point de départ d’une démarche très problématique pour l’UE. De quelle façon pourrait-on agir à l’encontre des incitateurs européens, d’autant plus que la plupart proviennent des « courants dominants les plus respectables » ? Comment l’UE pourrait-elle changer de direction, avec la ferme résolution de mettre un terme à sa propre incitation, lorsqu’elle devient trop fréquente ? Et, de façon plusdéterminante, concernant Israël – si aucune action concrète n’est menée, les Européens continueront-ils de dériver, en passant de simples points de vue criminels répétés comme des évidences, à la criminalité éprouvée – tout comme ils l’ont déjà fait, au siècle précédent ?

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski

Voir : Précédents articles à ce Sujet : Révoltant : 150 millions d’Européens haïssent Israël. Partie 1- Article original

Révoltant : 150 millions d’Européens détestent Israël.– Partie 2 Article original

Les Juifs doivent quitter l’Europe, maintenant ! Article original

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DANIELLE

C’est vrai que les insultes n’amènent à rien, mais parfois ça fait du bien, ça dégage les poumons !

Par contre quand Manfred Gerstenfeld parlent de 40% de citoyens de 16 ANS ET PLUS, je trouve le constat un peu rapide et imprécis, ça fait juste monter la mayonnaise.

Un jour Yaêl Dayan (la fille du Général) a dit une vérité incontestable :

« on aime Israël lorsqu’il est menacé, mais le grand Israël on en parle pas »

gabriel67

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pour le forum

gabriel67

Répondre à cette merde liquéfiante à la puanteur nazie ne vaut même pas la peine! Par contre, je ne comprends pas que Jforum laisse passer des propos ouvertement nazis sur son site.

GUIRAUD

Trois millions de connards de sionistes, font-ils autant de fascistes ..??????

gabriel67

« ON N’A RIEN CONTRE LES JUIFS. SEULEMENT ON VEUT ÉRADIQUER LES SIONISTES… » cette phrase j’ai pu l’entendre si souvent chez ceux qui haïssent Israël, ils prétendent ne pas être antisémites mais pour eux, Erets Israel représente (à juste titre) la patrie des Sionistes. Cet artifice de style permet donc aux anti-judaïques de dissimuler leur haine du Juif, derrière une façade égalitaire. Inutile de leur expliquer que Sioniste ou Juif – en tout cas, vrai Juif – c’est la même chose. Je dis « vrai » Juif, car malheureusement on trouve aussi des prétendus juifs antisionistes, gauchistes qui tous sont plus près des pallos, comme avant eux leurs parents communistes en URSS, qui traquaient les Juifs( pardon les Sionistes) avec assiduité. En Israël aussi, il existe assez de groupes de ce genre et en Europe parmi les intellos de gauche. La question reste, ces personnes idiotes sont elles des antisémites ou de simples attardés? Il y aurait donc en Europe 150 millions d’attardés!? Cela ne m’étonnerai guère quand on regarde avec pertinence l’état de déliquescence morale et spirituelle de ces pays.

Manfred Gerstenfeld le dit avec raison, la frontière entre crétinisme et antisémitisme est ultra mince. Que dire des musulmans qui haïssent les Juifs et pas seulement Israël? Et de la majorité d’allemands qui adhérèrent au nazisme, des soldats de la Wehrmacht qui n’avaient aucun scrupules à assassiner des innocents, femmes et enfants compris? La vraie question est comment en est on arrivé là?

Il me souvient d’une époque – j’étais encore très jeune – où Israël avait la sympathie de l’Europe, on parlait du miracle économique, des Kibboutz, bref Israël était un modèle à suivre. Que s’est-il donc passé?

Tout d’abord, on ne doit pas oublier que l’antisémitisme est profondément enraciné dans l’esprit des européens, la raison première en est le christianisme. Le NT est un chef d’oeuvre d’antisémitisme que les nazis ont d’ailleurs exploité, mais pas seulement eux. Le christianisme est à l’origine de tous les pogroms en Europe, et dans les pays (comme la Pologne, l’Ukraine, la Biélorussie) où la foi était la plus émotive, l’antisémitisme a été le plus virulent. Depuis la fin de la dernière guerre ce sentiment anti-juif a été plus ou moins refoulé chez beaucoup.Mais maintenant il refait surface, sous un autre nom. Pourquoi?

Les 3 facteurs principaux sont d’ordre économique et politique et social.

1. Quand l’Europe a perdu ses colonies en Afrique et a dû acheter son pétrole aux pays arabes, il y a eu un changement radical de la politique, les gouvernements ont dû se plier aux exigences de leurs fournisseurs et il a fallu qu’ils fassent avaler la pilule à la nation. La presse a été mobilisée à cette fin.

2. Les media européens sont entre les mains de gauchistes acquis à la cause palestinienne, il faut se rendre en Suisse ou en Russie pour trouver encore de grands journaux et quotidiens de droite, c’est d’ailleurs pourquoi la presse de gauche déteste ces deux pays.Alors on comprendra mieux la montée en puissance de l’antisémitisme rebaptisée aujourd’hui d’antisionisme. Mais cela n’est pas nouveau, déjà dans Mein Kampf, Hitler parlait d’une « conjuration sioniste judéo-bolchévique », c’est lui qui mit en « vogue » le mot « antisioniste ».Les gauchistes de tout bord suivent leur Adolf de près!

3. De nos jours, on peut dire que les groupuscules d’extrême droite et antisémites sont pratiquement inexistant, même s’ils font beaucoup de bruit, non, les anti juifs aujourd’hui, à côté des gauchistes, ce sont les musulmans, parmi lesquels la haine viscérale de la judaïté se déchaîne. Je ne vais pas développer ce thème ici, il l’a été magistralement traité sur ce forum, je veux seulement attirer l’attention sur ce fait: l’anti-judaïsme s’accroît proportionnellement à la quantité d’ arabes musulmans dans chaque pays.En effet, l’Allemagne par exemple connaît beaucoup moins d’actes antisémites que la France ou la Belgique parce qu’elle compte une majorité de musulmans turques relativement bien intégrés, c’est aussi le cas de la Suisse,où fait surprenant, le seul parti pro Israélien est l’UDC – qualifié par toutes les formations de gauche « d’extrême droite ». C’est effectivement un parti violemment anti européen, qui compare l’UE avec feu l’URSS,et qui a fait voté en Suisse une série de lois qui encadrent les musulmans du pays. L’une des lois les plus célèbres dans le monde que l’on doit à ce parti, c’est la loi contre les minarets.

Conclusion: comme ces trois facteurs ne pourront être inversés, en particulier l’immigration (légale et illégale) massive de sujets non intégrables en Europe, nous allons assister à une montée constante de l’antijudaïsme ainsi qu’une islamisation rapide du vieux continent. Qui plus, le déchéance économique de cette nouvelle URSS précipitera son rachat par les Emirats Arabes, chose qui a déjà commencé.