Parachath Nasso – La bénédiction des kohanim

Lorsque les kohanim récitent la bénédiction sacerdotale (Bamidbar 6, 23 et suivants), ils doivent obligatoirement être déchaussés (Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayyim 128, 5).

Cette obligation du déchaussement n’est pas sans en rappeler d’autres, prescrites dans les textes bibliques. Leur motivation est diverse, parfois même contradictoire.
C’est ainsi que l’on peut rapprocher le déchaussement des kohanim de celui qu’a ordonné Hachem à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent (Chemoth 3, 5), de celui prescrit à Josué par « le chef de l’armée de Hachem » (Josué 5, 15), ainsi que de celui que nous devons observer pendant Yom kippour. Il s’agit, dans tous ces cas, d’une marque de respect envers la sainteté, celle du moment ou celle du lieu.
Le déchaussement peut également comporter une connotation de condescendance ou de dédain, comme dans la cérémonie de ‘halitsa, où la femme que son beau-frère a refusé d’épouser lui ôte la sandale de son pied et lui crache à la figure (Devarim 25, 9).

Tout différent est le sens de deuil que comporte parfois le déchaussement, comme celui que pratiquent les affligés pendant les sept jours qui suivent l’inhumation du défunt, ou comme celui que nous portons tous pendant le jeûne du 9 av. Cette façon de nous affliger correspond très exactement, mais a contrario, à l’ordre donné par Hachem au prophète Ezéchiel à la mort de sa femme : « Gémis en silence : tu ne feras point le deuil des morts. Enroule ton turban sur toi, et mets tes sandales à tes pieds, et ne couvre pas ta barbe, et ne mange pas le pain des hommes » (Ezéchiel 24, 17).

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Haftarath parachath Nasso – Le destin de Samson : providence et libre-arbitre

Samson est caractérisé par une personnalité complexe. La tradition talmudique lui reproche d’avoir « suivi les désirs de ses yeux » (Sota 9b), en d’autres termes de s’être laissé guider par ses inclinations les plus sensuelles, notamment dans le choix de ses épouses, raison pour laquelle il a été puni par Hachem. Mais elle lui sait gré, en même temps, d’avoir œuvré pour la punition des ennemis d’Israël, puisqu’il s’est sacrifié en abattant sur eux les murs de leur Temple et pour avoir ainsi « fait mourir dans sa mort plus de Philistins qu’il en avait fait mourir pendant sa vie » (Juges 16, 30).

Cette contradiction soulève la question de la providence et du libre-arbitre. Si Samson a été un instrument de Hachem et si tous ses actes n’ont été que l’exécution de sa mission, pourquoi a-t-il été puni aussi sévèrement ? Les Sages, dans leur analyse de cette histoire, y voient la preuve que Samson a été responsable de son propre comportement répréhensible, mais son histoire semble également indiquer que l’ensemble de sa conduite faisait partie du plan divin pour punir les ennemis d’Israël.

La réponse à ce dilemme est ambivalente : Hachem affirme que Son plan général est dicté par Sa providence, mais les détails du comportement de Samson sont de sa propre responsabilité. Cette dialectique est, par essence, la base de la tradition juive. Nous vivons avec le sentiment que Hachem est impliqué dans nos vies, mais aussi avec la conviction que chacun de nous est responsable de ses actes.

Jacques KOHN.

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Eric1234

Ce que je trouve archaique, ce ne sont pas les Karaites, mais ceux qui au nom de la mordenité ou d’un certain intellectualisme reprochent à d’autres qu’ils ne connaissent sans doute pas, d’etre relogieux comme ils sont, c’est à dire respectueux de D.

Les archaiques ce ne sont pas les Karaites, mais plutot …

salut.

Michel Jas

Il me semble que les charaim/ karaites ont gardé la pratique archaïque de se déchausser lors des prières !