Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui s’exprimait dimanche soir devant le Congrès juif mondial (CJM) réuni à Budapest, a condamné l’antisémitisme mais n’a pas clairement dénoncé le mouvement Jobbik, parti de l’extrême droite hongroise.La résurgence de l’antisémitisme en Europe est « inacceptable et intolérable », a dit Orban.

« Nous ne voulons pas que la Hongrie devienne un pays de haine et d’antisémitisme et nous vous demandons votre aide et votre expérience pour nous aider à résoudre ce problème », a-t-il poursuivi, rappelant les mesures prises par son gouvernement pour interdire les crimes de haine et préserver la mémoire de l’Holocauste.

Mais Viktor Orban n’a pas répondu à l’appel lancé par le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, qui avait spécifiquement visé le mouvement Jobbik dans son discours d’ouverture.

Dans un communiqué publié après son intervention, le Congrès juif mondial déplore que « le Premier ministre n’ait pas affronté la nature véritable du problème: la menace que posent les antisémites en général et le mouvement d’extrême droite Jobbik en particulier ».

« Nous regrettons que M. Orban n’ait réagi à aucun incident antisémite ou raciste récent en Hongrie et qu’il n’ait pas apporté l’assurance suffisante qu’un cordon sépare son gouvernement de la mouvance d’extrême droite », ajoute le CJM.

Créée en 2003, le mouvement Jobbik, europhobe et xénophobe, est devenu la troisième force politique de Hongrie, avec 43 élus au Parlement, où siègent 386 députés.

En novembre, l’un de ses députés, Marton Gyongyosi, a suscité l’indignation en réclamant que soient recensés les juifs qui constituent, dit-il, un « risque pour la sécurité nationale ». (voir )

THÉORIE DU COMPLOT

Lors d’un rassemblement organisé samedi par le Jobbik, Gyongyosi et d’autres députés du parti d’extrême-droite ont accusé des juifs d’acheter des propriétés en Hongrie pour se rendre maîtres du pays et affirmé qu’Israël dirigeait des camps de concentration dans la bande de Gaza.

« Notre pays est devenu la proie du sionisme, il est devenu une cible de la colonisation alors que nous, le peuple d’origine, devrions-nous nous résigner à un rôle de figurants ! », a lancé Gyongyosi tandis que le président du Jobbik, Gabor Vona, prévenait les « conquérants israéliens » que « la Hongrie n’est pas à vendre ». (voir )

Interdite dans un premier temps par la police sur ordre du Premier ministre, cette manifestation avait finalement été autorisée par la justice, saisie par le Jobbik.

« Ce genre de théorie du complot a une longue histoire en Hongrie », a relevé Peter Kreko, directeur de Political Capital, centre de recherches et cabinet de consultants.

Le CJM se réunit normalement tous les quatre ans à Jérusalem mais a décidé cette année d’organiser son assemblée à Budapest pour y dénoncer la montée de l’extrême droite et de l’antisémitisme en Hongrie.

« Nous estimons très inquiétant le fait qu’on puisse ainsi manifester ouvertement une idéologie antisémite et anti-israélienne », a commenté Michael Thaidigsmann, porte-parole du Congrès juif mondial.

Entre 500.000 et 60.000 juifs de Hongrie ont été exterminés pendant la Deuxième Guerre mondiale, selon le Mémorial de Budapest.

On estime aujourd’hui que la communauté juive hongroie compte entre 80.000 et 100.000 personnes.

Zone Bourse.com Article original

TAGS : Hongrie Judéophobie Antisémitisme Jobbik Viktor Orban

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Tobar

Une denazification s’impose. Ces hyènes sodomites doivent être anéanties au gaz. Émasculons-les et achevons-les!