REVUE DE PRESSE Selon les médias US, Obama étudie une attaque qui serait brève et de portée limitée.

Elle pourrait avoir lieu à partir de jeudi 29 août »>Article original

Les Etats-Unis ont planté lundi le décor d’une intervention militaire contre le régime syrien en réaction à une attaque chimique selon eux « indéniable » contre des civils la semaine dernière près de Damas. Ne toute évidence, une frappe « limitée » redonnerait du mordant à un animal blessé, mais pas mortellement et lui donnera l’occasion d’organiser sa « riposte » comme il l’entend. Elle aurait donc, a priori, plus d’inconvénients et de conséquences néfastes, comme signature thermique de l’ensemble de la politique extérieure d’Obama, depuis 4 ans au Moyen-Orient, qui n’a su y semer que le chaos, sans jamais prendre des responsabilités de Président des USA. Une perte sèche pour tous ses alliés préalables, qui apprennent à se débrouiller sans compter sur l’Amérique »>Article original

« Des armes chimiques ont été utilisées en Syrie », a déclaré le secrétaire d’Etat John Kerry, pour la première fois aussi catégorique : « c’est indéniable ». Ces armes auraient fait plus de 1.000 morts dans la Ghouta orientale le 21 août, selon l’opposition au président syrien Bachar el-Assad.

Sans désigner de coupable et alors que les concertations entre occidentaux se multiplient, M. Kerry a assuré que « le président (Barack) Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes ».

Le président américain étudie une attaque qui serait brève et de portée limitée, estimait la presse américaine mardi. Cette attaque ne durerait probablement pas plus de deux jours et permettrait aux Etats-Unis d’éviter une implication plus grande dans la guerre civile qui déchire la Syrie depuis mars 2011, avançait le Washington Post, citant des responsables non identifiés de l’administration américaine. Le New York Times estimait lui aussi que M. Obama, qui réfléchissait encore à l’option militaire, donnerait probablement l’ordre d’une opération limitée. Il pourrait alors s’agir de tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée sur des cibles militaires syriennes, estime le quotidien en citant des sources de l’administration. Une intervention serait ponctuelle et ne viserait pas à renverser le président Bachar al-Assad ni à inverser le cours de la guerre civile en Syrie, ajoute le journal.

Dans son éditorial du 26 août intitulé « La stratégie pour la Syrie ne peut reposer uniquement sur la puissance militaire », le Washington Post appelle toutefois à l’élaboration d’une stratégie « plus large visant à influer sur l’issue de la guerre en Syrie ».

« Dès le début, le président américain avait raison de dire qu’il n’y avait pas de bonne option pour les Etats-unis dans la gestion de la crise syrienne. Ceci est devenu encore plus vrai en raison de la distanciation américaine », note le quotidien américain. « Mais le fait qu’il n’y ait pas d’option parfaite en Syrie ne signifie pas que toutes les issues soient également souhaitables. Il reste dans l’intérêt des Etats-unis, comme il y a deux ans, que les forces les plus modérées prévalent. Et ceci ne peut arriver sans une ou deux volées de missiles de croisière », poursuit le Washington Post, qui reconnait qu’il serait idiot d’envoyer des troupes au sol. « Mais combiner mesures militaires et formation, envoi d’armes et action diplomatique, pourrait avoir une influence considérable », poursuit-il.

« Si le président Barack Obama décide de lancer une opération militaire contre la Syrie, il devra d’abord prouver qu’il a épuisé toutes les options diplomatiques et avancer une justification légale défendable. Ce qui n’est pas une mince affaire », note de son côté le New York Times, rappelant que la Chine et la Russie, qui ont le droit de véto a conseil de sécurité, ont toujours protégé le régime de Assad.

En conséquence de quoi, poursuit le quotidien new-yorkais dans un édito intitulé « Répondre aux atrocités syriennes », l’administration américaine pourrait décider de se passer de l’aval onusien et former une coalition internationale ad hoc, à l’instar de l’alliance militaire conduite sous l’égide de l’Otan en 1999 au Kosovo. Une formule qui, si elle n’assure pas une justification légale stricte, offre une certaine légitimité à l’intervention, note le NYT.

« Dans l’éventualité où Barack Obama se prive de l’appui des Nations unies, le président américain devra pouvoir compter sur un fort soutien de la part de la Ligue arabe et de l’Union européenne. Outre la France, la Turquie et le Royaume-Uni, plusieurs Etats devront aussi unir leurs efforts », avertit néanmoins le quotidien. « Si l’hôte de la Maison blanche entreprend une action militaire, il devra veiller à cibler le matériel de l’armée de l’air syrienne ainsi que les unités militaires impliquées dans l’utilisation d’armes chimiques. Ce qui n’est pas si simple. Mais l’objectif est bel et bien de punir Bachar el-Assad pour le massacre de son propre peuple avec des armes non-conventionnelles et non de plonger la Syrie dans une nouvelle guerre civile », poursuit le quotidien, tout en rappelant qu’un « accord politique » reste la meilleur solution pour régler ce conflit et que « les arguments contre une intervention militaire américaine en profondeur plus que jamais incontestables ».

Le Monde, lui, met en garde, contre les dangers du silence de la communauté internationale face à l’attaque chimique de la Ghouta. « Ne pas réagir avec fermeté à l’événement chimique syrien serait ouvrir la voie à l’ensauvagement de notre ère à l’échelle mondiale », écrit Nathalie Nougayrède dans son éditorial du 26 août. « L’emploi des gaz toxiques létaux utilisés en temps de guerre tisse un fil rouge entre les horreurs du XXe siècle et celles que l’on ne peut que redouter pour le siècle actuel », poursuit-elle.
Le quotidien français estime que « la crédibilité des pays occidentaux, qui avaient parlé à des degrés divers de +ligne rouge+, est en jeu », tout en rappelant que « l’attaque chimique survenue à La Ghouta constitue le premier emploi d’ampleur de telles substances depuis la signature en 1993 de la convention d’interdiction des armes chimiques ».

Le Financial Times s’emploie, pour sa part, dans son éditorial de lundi intitulé « L’intervention en Syrie, un cas moral », à mettre en garde contre les « erreurs » commises lors des précédentes interventions militaires étrangères, particulièrement en Irak. « Malgré les arguments moraux solides, le souvenir des erreurs en Irak et les interférences occidentales auprès des inspecteurs de l’ONU sur les armes de destruction massive rendent cette décision (intervention en Syrie, ndlr) d’autant plus sujette à discussion », souligne le quotidien britannique.

Pour le Financial Times, « si des frappes (contre la Syrie) sont décidées, il est impératif que des preuves concrètes concernant l’implication du régime Assad dans l’attaque chimique de la semaine dernière soient avancées ». « Toute action militaire devrait être soutenue par un consensus international général, auquel adhèrerait la Ligue arabe. La base juridique pour une intervention, surtout en l’absence d’une approbation du Conseil de sécurité, devrait également être clarifiée », insiste le quotidien.
Le Financial Times estime en outre qu’une frappe rendra plus difficile les pourparlers entre les belligérants, en conséquence de quoi « la Russie et les Etats-Unis devront faire plus d’efforts pour encourager le régime et les rebelles à négocier une solution politique ».

Une intervention militaire en Syrie serait dangereuse et irresponsable, écrit, de son côté, l’agence officielle de presse Chine nouvelle qui invite la communauté internationale à se souvenir du précédent des soi-disant armes de destruction massive de Saddam Hussein.
Chine nouvelle reproche aux pays occidentaux d’imputer au régime de Assad, sans attendre les conclusions des experts de l’Onu, la responsabilité de l’attaque chimique présumée de mercredi dernier. « Une rhétorique de ce genre, de même que le ballet récent de consultations entre Washington et ses alliés, indiquent qu’ils ont d’ores et déjà engagé la flèche dans leur arc et qu’ils tireront sans un mandat de l’Onu », poursuit Chine nouvelle.
Les commentaires de Chine nouvelle n’ont pas la portée d’une déclaration officielle des autorités chinoises mais peuvent être interprétés comme un reflet de l’opinion des dirigeants chinois.

Dans les colonnes d’an-Nahar, Amine Kamouriyé estime néanmoins que « rien ne présage une intervention militaire à l’irakienne en Syrie ». Pour le journaliste du quotidien libanais, les discussions sur une réponse à apporter à l’attaque visent plutôt à imposer une pression extrême sur le régime, « afin de le traîner à la table des négociations et l’obliger à accepter ce qu’il a toujours refusé ».

Un avis partagé par Ghassan Charbel, éditorialiste pour le quotidien panarabe al-Hayat. Dans un article intitulé « Après l’arme chimique », M. Charbel indique que « l’Occident, notamment Washington Paris et Londres, agissent sur la base d’une quasi-certaine utilisation d’arme chimique par Damas. » « Si les enquêteurs onusiens renforcent ces doutes et informations, le régime syrien se trouvera dans une situation similaire au régime de Saddam Hussein », ajoute-t-il. Néanmoins, « rien n’indique que nous nous dirigeons vers une offensive terrestre en Syrie, écrit Ghassan Charbel. Ce qui est sûr, c’est que le monde mettra la main sur ce dossier pour une punition visant à un retour à la table des négociations. »

Rejetant lui aussi un scénario à l’irakienne, Ali Ibrahim, éditorialiste du quotidien panarabe Acharq el-Awsat, évoque une frappe aérienne ciblée contre les dépôts d’armes chimiques ou des frappes chirurgicales contre des intérêts militaires et stratégiques du régime. Il s’agirait, souligne le journaliste, de « frappes punitives ou de mises en garde contre une nouvelle utilisation d’armes chimiques. »

Pourtant, Israël semble bien se préparer à la guerre, selon le quotidien libanais as-Safir. « Alors que les Etats-Unis ont changé de ton sur le dossier syrien, Israël a endossé l’uniforme militaire », écrit l’éditorialiste Helmi Moussa.
Selon lui, l’Etat hébreu veut, aujourd’hui plus que jamais, une opération militaire américaine qui dépasse les frontières de la Syrie pour toucher l’Iran. Car selon l’Etat hébreu, une intervention militaire en Syrie pourrait pousser certaines parties à mener des attaques de représailles (contre Israël), que ce soit à partir de la Syrie, du Liban ou même de l’Iran. Dans ce contexte, Israël regarde vers une frappe américaine (en Syrie) qui pousserait les Iraniens à craindre une opération militaire visant son programme nucléaire.

lorientlejour.com Article original

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Maguid

Puisque ce petit roîtelet islamiste Hussein d’Américanie qui trouve prétexte dans cette attaque de Bachar El Assad, président (et non dictateur) pour faire la guerre, au nom de la démocratie et des human rights (revus et corrigés par lui-même), que ne s’en prend-il pas contre les VRAIS dictateurs islamistes (ses frères correligionnaires) d’IRAN? Et, en plus, est-il vrai que l’utilisation des armes chimiques n’est pas le fait excusif de ses opposants? Sans oublier que l’Iran se flatte de posséder l’arme nucléaire.