Dans l’entourage de Byniamine Netanyaou on n’a guère apprécié la réaction optimiste et positive de la Maison Blanche à l’élection de Hassan Rohani à la Présidence de la République iranienne .

On peut même affirmer que c’est exactement le type de réaction que le Premier ministre israélien redoutait, depuis la victoire électorale du candidat « modéré », ce samedi. D’ailleurs, il l’a très clairement fait comprendre : « Nous ne nous faisons pas d’illusion. Il ne faut pas que la communauté internationale se laisse prendre au piège de ses aspirations, et relache sa pression sur Téhéran afin de mettre un terme à son programme nucléaire » a dit Mr Netanyaou en ouvrant la réunion du Conseil des Ministres, dimanche. Il a d’ailleurs rappelé à tous que le véritable leader de l’Iran est l’allyatollah Haménaï et que c’est lui qui a invalidé les candidats les plus extrémises pour ne conserver, en façade, que ceux qui étaient proches de son idéologie radicale. En d’autres termes, pour le Premier ministre israélien , Hassan Rohani n’est pas un modéré, comme le clament a tue tête les chancelleries européennes et les faiseurs d’opinions occidentaux depuis samedi, mais il est le moins extrémistes des radicaux : « C’est celui qui est le moins identifié avec le pouvoir mais il s’agit d’un homme qui traite l’Etat d’Israel de Grand Satan sioniste » , a précisé Mr Nétanyaou.

De manière paradoxale, le Premier Ministre israélien qui a fait de la menace nucléaire iranienne, son « fond de commerce » politique, risque assez vite de regretter le départ à la retraite de Mahmoud Ahmedinedjad ! Au moins avec lui, les choses étaient claires ! Avec son négationnisme de la Shoah, sa haine viscérale d’ISrael et sa terminologie choquante, le président iranien sortant avait d’une certaine manière servi d’alibi à Nétanyaou. Il avait permis à ce dernier de convaincre la communauté internationale que le despote de Téhéran n’avait pas d’autre objectif que de rayer l’Etat d’Israel de la surface de la Terre, si possible à l’aide de l’arme nucléaire. Les déclarations incendiaires et anti-juives d’Ahmédinedjad avaient presque réussi à persuader, l’automne dernier, certains leaders occidentaux de donner raison à Nétanyaou lorsqu’il évoquait la nécessité d’une attaque israélienne préventive contre les installations nucléaires iraniennes. Le départ d’Ahmedinedjad le prive de cet atout.

Désormais, pour le Premier ministre israélien, l’élection de Rohani est une sorte de retour à la case départ. Entre un Obama « pacifié » qui veut « donner sa chance » à Rohani et une union européenne qui salue, à tue tête et naïvement le « printemps violet » iranien, Mr Netanyaou sait qu’il va devoir désormais « ramer à contre-courant » et qu’il lui sera maintenant bien plus complexe de focaliser l’attention du monde occidental sur la dangereuse vivacité du nucléaire iranien.

C’est un fait : le Premier ministre aura le plus grand mal à rappeler aux six puissances occidentales que le nouveau président iranien avait reconnu,fin 2004, avoir mené par le bout du nez l’Union Européenne, lors des négociations de 2003-2004, qui portaient déjà à l’époque sur le programme nucléaire iranien. Alors représentant de la République islamique à ces pourparlers, Hassan Rohami avait en effet avoué, dans un discours remarqué : « Alors que nous parlons avec les Européens à Téhéran, nous poursuivons nos travaux d’installation de la centrale de Ispahan et nous sommes tout prêt du but » !
Le Premier ministre israélien et son entourage craignent désormais que Rohani ne fasse diversion . Avec ses sourires charmeurs et ses déclarations « tempérées », il ne manquera pas de chercher à séduire les Américains et Européens qui pourraient alors être tentés de lever une partie des sanctions économiques anti-iraniennes . Mais parallèlement , le même Rohani ne manquera pas de s’engager sur le chemin laborieux risque de conduire Téhéran vers le pouvoir nucléaire,un pouvoir auquel il aspire de toutes ses forces. Une chose est sure : rien ni personne ne parviendront à persuader le Premier Ministre israélien de la « modération » de Rohani. Et donc face à cette situation complexe, une seule et unique réaction s’impose : la prudence. Il faut espérer que Byniamine Nétanyaou saure sache en faire usage dans les prochaines semaines, le temps de vérifier qu’elles sont les intentions réelles du président élu.

Nissim Liel

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Ruth

Comme on dit c’est blanc bonnet et bonne blanc….

Rail

Leur aveuglement en devient extrêmement grave parce que cela ne concerne pas uniquement Israël ,
Mais ils sont pour certains tellement contre Israël , alors qu’ils devraient tout faire pour que ces deux pays fasse la paix , que cela les aveugles sur une réalité bien plus grave pour toutes les démocraties , que l’ont soit juif, chrétiens ou Musulman qui veulent préserver une liberté , car pour eux nos modes de vie ils la déteste et veulent l’éradiquer ! Si le réveil ne se fait pas rapidement je crains pour la suite qui en viendra et les heures sombres .

Moi je fait parti de ceux qui veulent une paix juste , deux pays côté à côté , eux c’est les juifs à la mer comme ils disent . Que l’on partage pas la politique du gouvernement actuel en Israël c’est une chose , mais de là à se fermer les yeux , voir pour certains se rallier à eux c’est juste une folie ,ils nous en font tous courir des grands risques !

Armand Maruani

Nétanyaou a raison . Encore un qui va tous les endormir , Obama en tête . Tout est dit :  » On repart à zéro  » . C’est la pire des situations . Israël va se retrouver encore seul à essayer de convaincre les naïfs .

Rail

Assez d’accord ils ne sont pas modérés puisque leur haine du juif est de la destruction d’Israël est un objectif , ils ne sont pas pour une paix entre Israelien et palestinien