Peu avant huit heures lundi matin, un homme à scooter a froidement abattu quatre personnes, dont trois enfants devant le lycée israélite Ozar Hatorah de Toulouse. Le récit d’une journée où se sont succédé l’émotion et la colère.

« Il a tiré la fillette par les cheveux pour l’abattre à bout portant»

Des cris et des larmes raisonnaient hier matin rue Dalou, dans le quartier résidentiel habituellement tranquille qui abrite le lycée Ozar Hatorah et ses deux cents élèves. Sous le choc, à la lisière du périmètre instauré par la police, les premiers témoins font état de l’horreur. « Un homme à scooter s’est arrêté vers huit heures devant le lycée et a ouvert le feu », explique un étudiant présent sur les lieux. Très fréquentée à cette heure matinale, la cour de l’établissement accueille tous les jours la prière du matin et sert de point de ramassage scolaire informel. « Les familles commencent par déposer les grands puis regroupent les plus jeunes pour les amener à l’école primaire des Minimes. »

Hier matin, Jonathan Sandler, enseignant d’éducation juive au lycée s’avance devant les grilles, accompagné des ses deux enfants, Gabriel 3 ans et demi et Arieh six ans. Un homme à scooter s’arrête à hauteur et ouvre le feu. Le père de famille et ses deux enfants sont couchés par les balles. « Il a fait feu sur tout ce qu’il y avait devant lui », explique le procureur de Toulouse Michel Valet, avant de continuer : « Il a poursuivi les enfants jusque dans l’établissement. »

Myriam Monsonego

L’homme fait alors une quatrième victime : Myriam Monsonego, 7 ans, fille du directeur de l’établissement. Un lycéen de 17 ans est également grièvement blessé. Opéré dans la journée, la communauté juive de Toulouse indiquait hier soir « qu’il devrait s’en tirer. » Selon différents témoignages, le tueur a fait preuve d’un sang froid impitoyable.

Un autre témoin qui participait à la prière du matin raconte avoir « entendu un quinzaine de coup de feu ». « Lorsque son arme s’est enrayée, il est reparti en chercher une autre puis est revenu achever les trois personnes déjà à terre. » Le mari d’une femme témoin de la scène, décrit l’indicible : « Lorsqu’il a rattrapé la fillette, il l’a tirée par les cheveux pour l’amener à lui et l’abattre à bout portant. » Profondément choqués, les lycéens et leurs familles ont quitté l’établissement dans l’après-midi. Certains expriment leur colère : « Il n’y a rien pour nous protéger. Maintenant c’est trop tard. Même si celui qui a fait ça va derrière les barreaux, ce ne sera pas suffisant ! » Le mot terrorisme est dans toutes les bouches, et parmi la communauté, peu de personne que nous avons rencontrées font le lien avec les précédents meurtres de parachutistes.
D’autres préfèrent se souvenir. Un étudiant ancien camarade de lycée, témoigne de l’estime que portait la communauté à Jonathan Sandler : « C’était un ancien élève du lycée qui a passé son diplôme de rabbin en Israël. Il venait de revenir à Toulouse pour enseigner, c’était sa première année. » Derrière lui, le professeur laisse une femme et un bébé de dix mois.

« Pas animés d’un désir de vindicte ou de vengeance »

A 17 heures, plusieurs centaines de personnes se sont rendues à l’espace du judaïsme de Toulouse, pour une cérémonie publique à la mémoire des victimes. Arié Bensemhoun, président du Centre du judaïsme, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim et le rabbin Weill se sont succédé à la tribune. François Bayrou, Philippe Douste-Blazy, Martin Malvy, Pierre Izard et Pierre Cohen, notamment, étaient également présents. Plusieurs psaumes et prières ont été récités en cœur, dans une atmosphère de profond recueillement. La solidarité de la communauté juive et les nombreux soutiens venus de l’ensemble de la société française étaient au cœur de cette cérémonie sobre et digne, au cours de laquelle le rabbin Weill a rappelé que la communauté n’était « pas animé e »>Article original d’un désir de vindicte ou de vengeance, mais du désir d’aller de l’avant et de rester soudé e »>Article original ».

« Nous sommes un peuple debout, nous l’avons toujours été et nous le resterons. C’est quelque chose que nos ennemis n’ont pas compris »

Très affecté, Arié Bensemhoun avait ouvert la cérémonie par des mots très forts : « Nous sommes réunis pour pleurer l’assassinat froidement prémédité et planifié de trois petits anges et d’un enseignant. C’est un acte d’une barbarie qu’on voudrait croire appartenir au passé mais qui malheureusement fait partie de notre quotidien ». « Nous sommes un peuple debout, nous l’avons toujours été et nous le resterons. C’est quelque chose que nos ennemis n’ont pas compris », a-t-il également déclaré. Avec une grande émotion, Gilles Bernheim a déclaré que c’était «le judaïsme français qui avait »>Article original été frappé à son cœur, et même mortellement blessé ». Le ministre de l’Intérieur a pour sa part souhaité « faire en sorte que ce moment soit un moment de renaissance des valeurs de citoyenneté et d’humanisme qui guident la société française ».

Plus de quatre cents personnes ont assisté à la cérémonie à l’intérieur de la synagogue ; au moins autant sont restées dans les escaliers et à l’extérieur du bâtiment, où un imposant dispositif policier était déployé.

En début de soirée une veillée a débuté dans l’établissement où les corps des victimes ont été acheminés et devait se tenir toute la nuit avec les familles. Aujourd’hui, les corps des quatre victimes vont être conduits en Israël où ils seront inhumés dans la journée de mercredi.

Toulouse, meurtrie, rendra hommage aux victimes dès aujourd’hui à 11 heures place du Capitole où un rassemblement est organisé. Par ailleurs, des manifestations festives ainsi que le carnaval sont annulés.

(Avec Etienne Baldit) Xavier Lalu 20 mars 2012 Article original

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jeanvaljean

comment peut-on tirer sur des enfants? ça dépasse notre compréhension de choses.
lorsque je regarde ce petit ange blond… quel acte immonde, quelle ignominie…
tuer un enfant c’est le plus grand crime qui puisse exister.

kiko

Que Dieu console les coeurs des familles et proches. Que Dieu nous aide tous. De si petits enfants lachement assassinés par un montrueux personnage. Un père fauché. Mon coeur saigne. Ils n’ont pas mérité ça. Oh seigneur! c’est injuste

Jean

Apparemment, il sait qu’il peut se rendre .

Malin comme un singe, il sait ainsi qu’il aura la vie sauve et , un jour ou l’autre à la faveur d’une amnistie , il sera libéré et pourra couler une suite de vie heureuse quelque part en Algérie ou en Suisse (comme les gens du F.L.N. algérien , à Genève particulièrement )…Car certains , le paradis aux 72 vierges , ils le veulent tout de suite .

D’ailleurs , à titre d’argument, les policiers du R.A.I.D. ne manquent pas de lui rappeler que sa vie n’est pas terminée etc…

Quelle info importante , vitale , va t il livrer ? A mon sens aucune .

Mais en ne l’abattant pas comme le chien qu’il est , ainsi la paix des banlieues est provisoirement assurée .

La prétendue raison d’Etat , dans ce cas , c’est cette saloperie qui se prépare alors qu’il ne mérite qu’une chose ,lui, qui a assassiné ainsi de sang froid , au 11.43 (balles de 11cms 43 ) des enfants à bout portant , il mérite d’être abattu , tel un chien enragé ,avec des balles doum doum qui l’éclatent et le rendent méconnaissable lui qui ne mérite plus d’avoir de visage .

Les gens qui lui trouvent des circonstances atténuantes sont ses complices .

boguy126

en presentant mes plus peinees et profondes condoleances aux familles de ces korbanot,je voudrais simplement esperer qu’un Homme pourra trouver ce monstre avant la police pour qu’il ait le seul chatiment qu’il merite,car la justice francaise ne lui donnera pas.am israel hay