Le coup de théâtre qui a renversé le Président Mohamed Morsi, mercredi 3 juillet a fait, pour la première fois, opérer un rétropédalage à la politique de l’Administration Obama : elle consistait à parrainer le mouvement des Frères Musulmans, comme s’il s’agissait d’une force islamiste »>Article original modérée, pour lui faire prendre les rênes du monde arabe et devenir son partenaire dans la conduite des politiques moyen-orientales. Debkafile révèle que l’armée égyptienne n’aurait pas pu mener à bien, et de main d’orfèvre, son coup, sans l’aide des renseignements et des financements saoudiens et de Dubaï.
L’Arabie Saoudite et les EAU ont mis tout leur poids et leur porte-monnaie derrière les Généraux d’Egypte, dans le but de dire leur quatre vérités, quant à la Révolte (ou Printemps) Arabe sponsorisée par les Etats-Unis, après avoir échoué, il y a deux ans, à représenter un obstacle réel et à contenir la marée montante, en Libye, en Egypte et, plus tard, en Syrie.

Le meneur de ce coup d’Etat, le Ministre de la Défense et chef des armées, le Général Abdel Fattah al-Sisi, bénéficie de deux engagements de plus, de la part des Saoudiens et du Golfe, selon les sources moyen-orientales de Debkafile :

1. Si jamais l’Administration Obama suspendait l’allocation de l’aide américaine annuelle de 1, 3 milliards de $, l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe compenseraient le manque à gagner du budget militaire ;

2. Les Saoudiens, les EAU et d’autres nations du Golfe, tells que le Bahrein et le Koweit, commenceraient immédiatement à alimenter l’Egypte de financements substantiels pour maintenir l’économie en état de marche. On montrerait aux masses égyptiennes que, dans une économie gérée de manière appropriée, ils peuvent se voir garantir un niveau de vie minimal et ne seraient pas affamés, comme beaucoup l’ont été sous la coupe réglée des Frères Musulmans.

Selon nos sources, les Saoudiens et les EAU ont promis d’égaler le volume de fonds que le Qatar a transféré dans les coffres des Frères Musulmans au Caire, au cours de l’année précédente, qui s’élèvent à l’ énorme pactole de 13 milliards de $. Ceci explique les précaution prises par le Président Barack Obama, jeudi matin, 4 juillet, dans sa formulation d’une « profonde préoccupation », au sujet de l’éviction du Président égyptien et de la suspension de sa constitution. Il a exhorté l’armée à restaurer un gouvernement et à le remettre entre les mains des civils – sans les accuser ouvertement d’avoir commis un « coup d’Etat » – et « d’éviter d’arrêter le Président Morsi et ses partisans ».

Barack Obama, une intelligence stratégique hors-pair, mais qui a su rester simple et sait parler aux peuples. Sources : OSS 117, Le Caire, nid d’Espions

Le Président américain s’est abstenu de couper l’aide à l’Egypte, actuellement sous loi martiale, n’ordonnant à son administration que « d’évaluer ce que signifient sur le plan de l’argutie juridique »>Article original les actions de l’armée, en matière d’aide américaine à l’étranger, en faveur de l’Egypte.

Jeudi matin, Washington a uniquement ordonné aux diplomates américains et à leurs familles de quitter Le Caire, en ne laissant qu’une équipe squelettique à l’ambassade pour traiter les urgences. Selon Debkafile : cette mesure n’est qu’un symptôme du large fossé qui se creuse entre l’Administration Obama et l’administration égyptienne postérieure au coup miliaire, dirigée par le Ministre de la Défense, le Général Al-Sisi.

Par le biais du succès du putsch militaire au Caire, le Roi Saoudien Abdallah tenait sa revanche pour le renversement de son ami Hosni Moubarak, en février 2011, qu’il n’a jamais pardonné au Président Obama et qu’il continue de l’en tenir pour premier responsable.

L’intervention du Golfe et de l’Arabie Saoudite dans le changement de régime en Egypte inaugure, également, une nouvelle phase du « Printemps Arabe » au Moyen-Orient. Pour la première fois, un groupe de gouvernements arabes conservateurs, traditionnellement pro-américains, a frappé un grand coup, de son propre chef, pour combler l’absence de leadership laissé par le manque de volonté de l’Administration Obama de prendre des initiatives directes, dans la guerre civile sauvage en Syrie ou de mener une action préventive énergique contre la percée iranienne vers l’obtention de la bombe atomique.

L’annulation des règles imposées par les Frères Musulmans en Egypte comporte des implications de long terme pour Israël. Dans le court terme, cela offre à Israël un certain soulagement sécuritaire – en particulier, cela allège les dangers posés par le Jihad, depuis le Sinaï, contre ses régions du Sud. Le Hamas radical palestinien, le bras armé des Frères Musulmans qui gouverne la Bande de Gaza, a subi le revers politique et militaire le plus cuisant de toute son histoire, avec la perte de son parent et patron du Caire.

La grande question à laquelle l’Egypte est confrontée, dans un avenir encore incertain, c’est : Est-ce que Riyad et les Emirats du Golfe s’en tiendront à leur appui au Général Fattah al-Sisi, l’homme le plus puissant d’Egypte, aujourd’hui, et enverront-ils vraiment les financements promis afin de réhabiliter l’économie égyptienne ?

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires