Environ 15.000 personnes ont défilé mardi dans les rues du Caire où la police a tiré des gaz lacrymogènes. D’autres rassemblements ont eu lieu dans tout le pays.

Comme un parfum de jasmin en Égypte. S’inspirant de la révolte tunisienne, des milliers de manifestants ont défilé mardi au Caire et dans d’autres villes du pays en lançant des slogans hostiles au pouvoir. Les protestataires, menés par des mouvements d’opposition, ont fait face à un déploiement policier massif.

Au Caire, environ 15.000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers, notamment aux abords de bâtiments officiels du centre-ville. En face, entre 20 et 30.000 policiers étaient mobilisés. Pour tenter de disperser la foule, ces derniers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Des rassemblements ont également eu lieu en province, d’Alexandrie, au nord, à Assouan, au sud, dans le delta du Nil ou dans la péninsule du Sinaï.

Les manifestants, parmi lesquels de très nombreux jeunes, lançaient des slogans en faveur de réformes sociales et politiques. Certains, comme «La Tunisie est la solution» ou «Après Ben Ali, à qui le tour?», étaient directement inspirés par les événements tunisiens qui ont conduit à la chute du président après 23 ans de règne. Des manifestants ont également scandé «Moubarak dégage», visant directement le président égyptien en place depuis 29 ans.

«Journée de révolte contre la corruption et le chômage»
Les manifestants répondaient à l’appel de plusieurs mouvements militant pour la démocratie à faire de mardi une «journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage». Cette journée coïncide avec la «Journée de la police», un jour férié destiné à rendre hommage aux forces de l’ordre. L’initiative a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes, sur Internet à travers les réseaux sociaux. Sur Facebook, plus de 90.000 personnes se sont ainsi déclarées prêtes à manifester. La journée a par ailleurs reçu le soutien de l’opposant Mohamed ElBaradei, ancien responsable de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les Frères musulmans, à la forte capacité de mobilisation, et le Wafd, premier parti d’opposition laïque, ne se sont pas officiellement associés à ce mouvement, tout en indiquant que leurs jeunes militants pourraient se joindre aux cortèges.

Ces appels «n’auront pas d’impact», avait assuré le ministre de l’Intérieur, Habib al-Adli, au journal gouvernemental al-Ahram daté de mardi. Qualifiant les organisateurs des manifestations d’«inconscients», le ministre avait assuré que «les forces de l’ordre sont capables de faire face à toute menace contre la sécurité de la population». «Nous ne prendrons à la légère aucune atteinte aux biens ni aucune infraction à la loi», avait-il ajouté.

Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Égypte est le pays le plus peuplé du monde arabe. Plus de 40% de sa population vit en-dessous d’un seuil de pauvreté de deux dollars par jour. Ces derniers jours, plusieurs immolations par le feu ont eu lieu dans le pays, rappelant celle d’un jeune vendeur ambulant qui avait déclenché la révolte en Tunisie. Suite à celle-ci, le pouvoir égyptien a multiplié les déclarations assurant que l’Égypte ne présentait pas de risque de contagion. Les autorités ont toutefois laissé entendre qu’elles prenaient des dispositions pour éviter toute hausse des prix ou pénurie des produits de base, afin de ne pas aggraver le climat social.

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