L’ex-président égyptien Hosni Moubarak,
poursuivi pour la mort de manifestants, s’est dit certain d’être jugé
« justement » par les générations futures, dans une interview à un journal
local, mais son avocat a catégoriquement démenti que l’entretien ait eu lieu. « L’interview est montée de toutes pièces, elle n’a absolument pas eu lieu »,
a dit Me Farid al-Deeb à l’AFP par téléphone.

Dans cette interview présentée comme la première depuis sa démission en
février 2011 et publiée dimanche par le quotidien indépendant Al-Watan, M.
Moubarak a aussi estimé qu’il était trop tôt pour juger son successeur Mohamed
Morsi.

Ce dernier est issu des Frères musulmans, bête noire de l’ancien président
pendant ses presque 30 ans à la tête du pays.
Selon Al-Watan, généralement très critique des islamistes au pouvoir, l’un
de ses journalistes a réussi à parler à M. Moubarak samedi en marge de
l’audience de son procès.

« J’ai dit par le passé que l’Histoire serait témoin et jugerait, et je suis
toujours certain que les prochaines générations me jugeront justement », a
déclaré l’ex-chef d’Etat, 85 ans, selon le journal.
Interrogé sur M. Morsi, M. Moubarak a répondu: « Je ne veux pas parler de ce
sujet mais en fin de compte, il s’agit d’un nouveau président, qui exerce ses
lourdes fonctions pour la première fois et il ne faut pas le juger maintenant ».
M. Moubarak s’est aussi dit « très, très triste » pour les Egyptiens les plus
pauvres, face à la dégradation de la situation économique et sécuritaire.

« J’ai pris soin tout au long de ma présidence des personnes à faibles
revenus (…) et je refusais de prendre toute mesure contre eux. C’est le
secret de ma tristesse, de voir la situation des personnes à revenus
modestes », a-t-il assuré, alors que l’un des slogans phares de la révolte qui
l’a renversé était « Pain, liberté, justice sociale ».

« J’ai très peur pour le pays du prêt du Fonds monétaire international,
parce que ses conditions sont très difficiles et représentent un grand danger
pour l’économie égyptienne, et cela aura un impact sur le citoyen pauvre »,
a-t-il ajouté.
Le FMI et l’Egypte sont engagés depuis plusieurs mois dans de difficiles
discussions autour d’un prêt de 4,8 milliards de dollars assorti d’un
programme de réformes économiques, dont la conclusion a été retardée par
l’instabilité politique dans le pays.
L’avocat de M. Moubarak a accusé Al-Watan d’avoir utilisé une interview
qu’il avait lui-même accordée récemment.

« Ces propos, c’est moi qui les ai tenus dans des déclarations à la
télévision, que j’ai attribuées au président », a expliqué M. al-Deeb.
M. Moubarak a été contraint à la démission le 11 février 2011 par un
soulèvement populaire. Poursuivi pour complicité dans la mort de centaines de
manifestants pendant cette révolte et pour corruption, il a été condamné à la
réclusion à perpétuité, mais ce verdict a été annulé en Cassation et un
nouveau procès a débuté samedi.

LE CAIRE, 12 mai 2013 (AFP)

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