Les raids aériens contre les quartiers rebelles d’Alep se poursuivent et font plus de 160 morts en cinq jours.

L’armée de l’air, qui bombarde depuis 5 jours les quartiers rebelles d’Alep, faisant plus de 160 morts, a étendu hier son offensive, mais les opposants ne se laissent pas faire. Molhem Barakat / Reuters

RÉVOLTE

La Russie a accusé hier le président syrien Bachar el-Assad de faire monter la tension en Syrie par des déclarations sur son éventuelle participation à l’élection présidentielle de 2014 dans son pays, alors que la conférence de paix Genève 2 est prévue le 22 janvier en Suisse.

« De tels propos ne font que faire monter la tension et ne calment guère la situation », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov dans une interview à l’agence Interfax, le départ du président Assad étant l’une des conditions-clés de l’opposition syrienne pour entamer les négociations avec le régime de Bachar el-Assad, qui a réitéré à plusieurs reprises que le président syrien, qui fait face à une contestation populaire depuis plus de deux ans, avait le droit de se représenter à la présidentielle de 2014. Il a d’ailleurs souligné de nouveau hier que personne ne pouvait empêcher le président Assad d’être candidat à l’élection présidentielle. « Nous voulons qu’à la fin (des discussions), les urnes décident qui dirigera le pays et le président Assad jouit d’une très grande majorité, contrairement au président (français) François Hollande qui n’a que 15 % d’opinions favorables dans son pays », a souligné le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad. « Personne n’a la droit d’interférer et de dire s’il doit être candidat ou pas. C’est une décision qui doit être prise par le président lui-même avec le soutien du peuple syrien », a-t-il encore dit.

El-Nosra dit non

Mais près d’un mois avant la tenue de la conférence de paix, les différents groupes d’opposition syrienne semblent toujours aussi divisés. Hier, les dirigeants de la communauté kurde de Syrie ont exigé d’avoir leur propre délégation, distincte de celles du gouvernement et de l’opposition. Pour sa part, le chef du Front el-Nosra a rejeté par avance les résultats de Genève 2, dans une interview hier à al-Jazira, la première depuis la création de cette émanation d’el-Qaëda en Syrie. « Les participants ne représentent pas les gens qui se sont sacrifiés et ont versé leur sang » pour lutter contre le régime Assad, déclare Abou Mohammad el-Joulani dans des extraits de l’interview diffusés et mis en ligne sur le site de la chaîne qatarie.

Par ailleurs, l’émissaire international Lakhdar Brahimi a exigé hier la libération de quatre importants militants syriens, dont Razan Zeitouneh, tous récemment enlevés dans leur pays. Selon les Comités locaux de coordination (LCC), les militants Razan Zeitouneh, Waël Hamada, Samira Khalil et Nazem al-Hamadi ont tous été enlevés le 10 décembre près de Damas par des inconnus. M. Hamada est l’époux de Mme Zeitouneh, qui a reçu en 2011 le prix Sakharov pour la liberté de pensée avec d’autres militants du printemps arabe. L’enlèvement a eu lieu dans un secteur contrôlé par les rebelles mais assiégé par les troupes du régime. M. Brahimi a également déploré l’arrestation, le 20 novembre à Damas, de Rajaa Nasser, un opposant membre d’un parti toléré par le régime syrien, le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND).

189 morts ?

Sur le terrain, l’armée de l’air syrienne poursuivait hier son offensive contre les quartiers rebelles d’Alep pour le cinquième jour consécutif, faisant plus de 160 morts, tandis que Médecins sans frontières avançait le chiffre de 189 morts. « Après quatre jours de largage de barils d’explosifs sur Alep, le régime (…) a frappé Tall Alam », un village au sud-est de la deuxième ville du pays, a indiqué sur Facebook le « centre médiatique d’Alep », un réseau de militants. Un autre réseau de la province, Shahba Press, a fait état de raids aériens sur Daret Ezza, Marea, Minbej et Anadane, des villages et localités au nord d’Alep tenus depuis plus d’un an par les rebelles. « Il sera difficile, voire impossible, que l’armée avance dans les quartiers rebelles d’Alep », a estimé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Mais je pense que le régime tente de monter la population contre les rebelles », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, 13 soldats syriens ont été tués hier dans des combats avec des rebelles et des jihadistes dans la ville de Deir ez-Zor, à l’est du pays, selon la même source.

lorientlejour.com Article original

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