La mort de Gilles Jacquier pourrait impliquer les autorités, seules informées de la visite du groupe de journalistes.

La mort du grand reporter de France 2 Gilles Jacquier, touché par un tir d’obus mercredi à Homs, relève-t-elle tristement des aléas de la guerre?

Si Nicolas Sarkozy a demandé avec fermeté, dès mercredi soir, que les autorités syriennes «fassent toute la lumière», c’est parce que le rôle du régime de Bachar el-Assad dans cette affaire alimente le soupçon. «Nous penchons pour une manipulation», indique une source proche du président français, tout en soulignant qu’il n’existe pas de «preuve» à ce stade.

«Les responsables syriens étaient seuls à savoir qu’un groupe de journalistes occidentaux visitait Homs ce jour-là, et dans quel quartier il se trouvait», observe-t-on à l’Élysée. Le faubourg de Nouzha est essentiellement habité par la communauté alaouite, minorité à laquelle appartient le président Assad – et très largement dévouée à sa cause.

Les tirs qui ont tué Gilles Jacquier ont aussi fait une demi-douzaine de morts dans une petite manifestation pro-Assad formée à l’occasion de la visite des journalistes. Cette visite était non seulement autorisée – fait très exceptionnel -, mais étroitement encadrée par le régime, cantonnée aux zones sous son contrôle total. Le reporter de France 2 s’était plaint le matin même, après avoir été empêché de filmer dans certaines rues de Damas, d’être otage d’une «opération de propagande».

L’opération de propagande a-t-elle mal tourné ou a-t-elle été exploitée au-delà de tout cynisme? «On peut croire à un malheureux accident, dit-on à Paris. Mais il tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion.» Le gouverneur de Homs a promis jeudi soir une commission d’enquête sur cette «attaque terroriste», préjugeant ainsi de son résultat.

«Une opération militaire »

Des obus auraient déjà frappé des quartiers alaouites de Homs ces dernières semaines, faisant des victimes. Reste que les compagnons de voyage de Gilles Jacquier ont spontanément évoqué «une opération militaire», à l’instar du reporter de CNN Nick Robertson, certains allant jusqu’à estimer qu’ils en étaient la cible.

Après le drame, sa compagne, la photographe Caroline Poiron, qui l’accompagnait, a refusé de remettre son corps aux services de renseignements syriens. Elle a attendu l’arrivée à Homs de l’ambassadeur de France, Éric Chevallier. Elle a consenti à ce qu’une autopsie «limitée» soit pratiquée à Damas sur le corps du journaliste, dont Paris préparait hier le rapatriement. Un examen médico-légal sérieux pourrait permettre d’identifier la nature du projectile qui l’a atteint, jetant quelque lumière sur l’origine des tirs : si les insurgés sont connus pour utiliser des lance-roquettes RPG, il n’est pas avéré qu’ils possèdent ou sachent se servir de mortiers au point de pouvoir concentrer quatre obus sur la même cible.

La France juge aussi cet épisode à l’aune des efforts de Damas pour manipuler les observateurs de la Ligue arabe, qui ont poussé deux d’entre eux à démissionner. Tout en mesurant les lacunes de cette première mission, Paris souhaite qu’elle soit prolongée et renforcée par des observateurs de l’ONU plus expérimentés. Mais les responsables français ne se font guère d’illusions: dans deux discours mis en scène en début de semaine, Bachar el-Assad s’est illustré par «un cynisme affiché et un autisme assumé», dit un proche du chef de l’État, qui n’y voit pas la promesse d’un arrêt des massacres.

Philippe Gelie

Rédacteur en chef du Figaro

Le Figaro.fr

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Mort de Gilles Jacquier : Paris soupçonne « une manipulation »

Paris soupçonne « une manipulation » des autorités syriennes qui les impliquerait dans la mort du journaliste de France 2 Gilles Jacquier, tué mercredi par un obus à Homs (centre), affirme vendredi Le Figaro, qui cite « une source proche du président français » Nicolas Sarkozy.

« Nous penchons pour une manipulation », indique cette source au Figaro, tout en soulignant qu’il n’existe pas de « preuve » à ce stade.

« Les responsables syriens étaient seuls à savoir qu’un groupe de journalistes occidentaux visitait Homs ce jour-là, et dans quel quartier il se trouvait », explique cette source dans Le Figaro, ajoutant : « On peut croire à un malheureux accident. Mais il tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion ».

Les autorités syriennes ont annoncé jeudi la création d’une commission d’enquête sur les circonstances de la mort du journaliste français. Dès mercredi, le président Nicolas Sarkozy leur avait demandé « qu’elles fassent toute la lumière sur la mort d’un homme qui ne faisait que son métier : informer ».

Gilles Jacquier, grand reporter, est le premier journaliste occidental tué en Syrie depuis le début de la révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad il y a dix mois.

Il a péri à Homs, épicentre de la contestation dans le centre de la Syrie, lors de la chute d’un obus sur un groupe de reporters, en voyage autorisé par les autorités, qui restreignent drastiquement les mouvements des journalistes dans le pays.

La communauté internationale a appelé les autorités à assurer la protection des journalistes sur son territoire.

PARIS, 13 jan 2012 (AFP)

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La dépouille de Gilles Jacquier est arrivée en France

Le corps du journaliste de France 2 Gilles Jacquier, tué mercredi à Homs, dans le centre de la Syrie, a été rapatrié vendredi matin en France, selon des images tournées par France Télévisions et mises à disposition de toutes les chaînes.

L’avion transportant la dépouille du journaliste reporter d’images (JRI) et sa famille a atterri au petit matin sur l’aéroport du Bourget, près de Paris.

Le directeur des rédactions de France Télévisions, Thierry Thuillier, ainsi que Françoise Joly, coprésentatrice d’Envoyé spécial, émission pour laquelle Gilles Jacquier avait réalisé de nombreux reportages, étaient à bord de l’appareil.

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, était présent sur le tarmac.

Les autorités syriennes ont annoncé jeudi la création d’une commission d’enquête sur les circonstances de la mort du journaliste français, tué lors de la chute d’un obus sur un groupe de reporters, en voyage autorisé par les autorités.

Citant « une source proche du président français » Nicolas Sarkozy, le quotidien Le Figaro affirme vendredi que Paris soupçonne « une manipulation » des autorités syriennes qui les impliquerait dans la mort du journaliste.

« Nous penchons pour une manipulation », indique cette source au Figaro, tout en soulignant qu’il n’existe pas de « preuve » à ce stade.

« Les responsables syriens étaient seuls à savoir qu’un groupe de journalistes occidentaux visitait Homs ce jour-là, et dans quel quartier il se trouvait », explique cette source dans Le Figaro, ajoutant : « On peut croire à un malheureux accident. Mais il tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion ».

Dès mercredi, Nicolas Sarkozy avait demandé aux autorités syriennes « qu’elles fassent toute la lumière sur la mort d’un homme qui ne faisait que son métier : informer ».

Gilles Jacquier, grand reporter, est le premier journaliste occidental tué en Syrie depuis le début de la révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad il y a dix mois.

PARIS, 13 jan 2012 (AFP)

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