Pour avoir publié des informations sur des dirigeants israéliens et des documents mettant en cause l’armée israélienne, Uri Blau, journaliste au quotidien Ha’Aretz, est accusé d’espionnage. En exil forcé à Londres, il s’en explique et défend la liberté de la presse.Le coup de téléphone que j’ai reçu il y a environ un mois n’aurait pas dû me surprendre. “Votre appartement à Tel-Aviv a été cambriolé”, m’a appris la voix au bout du fil. “C’est un véritable capharnaüm. Difficile de savoir ce qu’ils ont pris.” Une demi-heure plus tard, transpirant dans une cabine téléphonique de Bangkok pleine de mouches, je réussissais à parler au policier qui s’était rendu sur les lieux. “On aurait dit qu’ils cherchaient quelque chose”, a-t-il dit.

A mon arrivée en Chine avec mon partenaire début décembre, j’avais appris qu’Anat Kam la soldate israélienne qui a transmis les documents classés “secret défense” à Uri Blau »>Article original avait été arrêtée. Lors de mon départ d’Israël, je n’avais aucune raison de croire que notre voyage finirait par ressembler à un film d’espionnage au dénouement trouble. Je n’avais aucune raison de croire que je devrais rester à Londres et qu’à cause d’articles jugés inconvenants par l’establishment, je ne pourrais pas retourner à Tel-Aviv comme un journaliste et un homme libre. Les informations troublantes que j’ai reçues d’Israël ne m’ont pourtant laissé aucun autre choix.

Au cours des derniers mois, j’ai connu des expériences dignes d’un roman de suspense. Quand on vous dit : “Ils en savent beaucoup plus sur vous que vous ne le croyez” ; que votre ligne téléphonique, votre boîte de messagerie et votre ordinateur ont été placés sous surveillance il y a un certain temps déjà et qu’ils le sont toujours, vous êtes en droit de penser que quelqu’un là-haut ne comprend pas le sens du mot “démocratie”, ni l’importance de la liberté de la presse.

Quand vous découvrez que des plaintes anonymes faisant état d’informations personnelles détaillées ont atterri sur les bureaux de divers services de renseignement, il est clair que vous avez à faire à plus fort et à plus rusé que vous. A des forces qui n’hésiteront pas à prendre des mesures dignes d’Etats auxquels nous ne voulons pas ressembler. C’est pourquoi, lorsqu’on m’a expliqué qu’on pourrait me faire taire pour toujours et que je pourrais être inculpé de crimes liés à l’espionnage si je retournais en Israël, j’ai décidé de me battre. Aussi cliché que cela puisse paraître, il n’était pas simplement question de défendre ma propre liberté, mais également l’image d’Israël.

La situation kafkaïenne dans laquelle je me suis retrouvé m’a obligé à revenir aux fondements de ma profession. Je suis journaliste : mon but est d’offrir au lecteur, tout en restant objectif, le plus d’informations possible, de la meilleure qualité possible. Je n’ai pas d’intentions particulières. Je ne cherche pas à afficher mon orientation politique. Pendant toutes les années où j’ai travaillé pour Ha’Aretz, j’ai signé, seul ou avec d’autres, de nombreux articles sur des personnalités et institutions publiques de toutes sortes, d’Avigdor Lieberman ministre des Affaires étrangères »>Article original à Ehoud Olmert ancien Premier ministre »>Article original en passant par Ehoud Barak ministre de la Défense »>Article original et le Centre Shimon Pérès pour la paix. Aucun de ces articles n’aurait pu être publié sans l’aide de sources et de preuves.

Tous les articles sur des questions militaires ou de défense ont été approuvés par des censeurs militaires avant leur publication, tant celui concernant la vie de civil et d’homme d’affaires de Gabi Ashkenazi avant qu’il ne devienne chef d’état-major que celui affirmant que la priorité de Tsahal était de retrouver Gilad Shalit. Ou l’article démontrant que l’armée israélienne a violé une décision de justice de la Cour suprême concernant des assassinats ciblés. Dans ce dernier cas, les lecteurs ont même pu voir des documents authentiques sur ces exécutions arbitraires.

Il est évident que ces articles n’ont pas toujours été agréables à lire – tant pour les lecteurs que pour ceux qui en faisaient l’objet. Mais cela n’a pas d’importance, car la mission du journaliste n’est pas de faire plaisir à ses lecteurs, ses employeurs ou ses dirigeants politiques. Sa mission est d’offrir à la population les outils adéquats pour juger et comprendre ce qui se passe autour d’eux. Tous les journalistes savent qu’un article ne peut être publié sans preuves – mais aucun journaliste israélien n’aurait pu se douter jusqu’à présent qu’un simple article pourrait faire de lui un ennemi de l’Etat et lui coûter sa liberté.

URI BLAU – HAARETZ

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fatou

le hamas tue et pend tous les jours des pauvres gazouis soi disant des espions d israel sans aucun procès..

Que URI Blau puisqu il prétend etre un journaliste de terrain arrête de se plaindre des poursuites de l’état d ISRAEL contre ses faits de trahison, il aurait été pendu dans d autres pays avoisinants…

D ailleurs nous trouvons scandaleux son titre sur « ennemi de l’état », oui il avoue l’etre alors qu il assume …SA TRAHISON…

et qu il se rende pour s expliquer et comparaitre devant la justice car URI BLAU aurait pu se rendre coupable par la diffusion des ces documents militaires secrets de la mort de nombreux militaires israéliens, l’avez vous pensé???

fatou

En temps de guerre dans tous les pays du Monde, cela s’appelle acte de trahison. Alors pourquoi en ISRAEL ce meme acte de trahison envers son peuple et sa nation en guerre, est il ressenti et jugé différemment??
Uri BLAU a fait acte de trahison sachant que les 2000 documents ont été volé par une militaire, que dire de plus???
Pourquoi ce meme URI BLAU est il étonné de la procédure qui le surveille?? Puisqu il a fait acte d ‘espionnage, de fraude et de trahison?
Les journalistes sont ils au dessus des autres citoyens et ministres??
Les journalistes ont un pouvoir de diffuser les informations qu ils souhaitent et qui va dans le sens de leur propre idéologie, cela est très grave, dans nos sociétés démocratiques, les journalistes sont devenus des forces incontrolées et qui au nom de la liberté d expression, se permettent des dérives impossibles à accepter comme celui de produire des documents secrets alors que leur propre pays est en guerre contre de nombreux pays avoisinant…..URI BAU et la militaire vivent dans un pays ou tout peut se dire, et n’ont pas besoin d’aller à cette extreme trahison pour parler de leurs problèmes… C est de la trahison et le journal de gauche HAARETZ est meme complice et responsable de son employé!!
HAARETZ qui lui aussi est un journal défendant la gauche et l extreme gauche en temps de guerre, fait paraitre des scandales pour faire tomber les uns ou les autres qui ne sont pas de son camp : bref!! il est temps de comprendre qui et ou va HAARETZ et les gens de gauche en ISRAEL…. avec la diffusion à travers les media et les films et la culture de la crédibilisation et de la mauvaise image de leur propre pays . C est eux qui révèle les plus petits accrochages qui vont de pays en pays en vomissant sur leur pays et leurs institutions….etc… HONTE A TOUS CES GENS DE GAUCHE QUI REVISITENT LEUR HISTOIRE ET QUI DIFFUSENT LA HAINE ENFIN DE COMPTE LEUR PROPRE HAINE…preuve les films à succes israéliens sont les plus anti israéliens!
Autrement peut etre n’auront ils pas les subventions de l etranger?? Question à poser au gouvernement israelien : pourquoi subventionnez vous des films anti israéliens?? Voir par qui est tenu la cinématheque de jérusalem, encore un gaucho,,

brain4939

A ma connaissance ‘journaliste » n’est pas une nationalité. Et le pays Journalie n’existe pas. Quelle est donc la nationalité de cet homme qui se pare avec tant de conviction du drap blanc de la vertu ?

Freddy.maier

Le journaliste n’est pas recherche pour avoir ecrit des articles (qui avaient ete acceptes par la censure militaire) mais pour avoir en sa possession 2000 documents classes « secret defense » et qu’il n’a rendu que 50 de ceux-ci.
A noter que des listes de noms d’officiers, leur affectation en cas de conflit, leur fonction ; les ordres de mission en cas de guerre, etc. ne sont pas des sources legitimes pour un journaliste. La publication de ces informations ou, encore plus grave, la mise a disposition de ces informations a des instances ennemies pourrait couter cher a la population du pays en cas de guerre……
Journaliste ou pas, il doit avant tout etre traite en citoyen et a des comptes a rendre a l’Etat au sujet de ces documents secrets en sa possession.

Francoise.michaelis

Je trouve que la prétention d’informer à tout prix les lecteurs est dangereuse.
Et, réellement pourquoi avons nous besoin de prétendre « tout savoir »?
La sécurité du pays est plus importante et cette supposée liberté absolue ne signifie rien.
Haaretz est très malfaisant, parfois dans le pays et très souvent à l’étranger ou il sert la soupe contre Israel.