Des représentants de deux groupes rebelles touareg ayant signé en juin un accord de paix avec le gouvernement malien ont été reçus dimanche à Bamako par le président de transition Dioncounda Traoré, avec lequel ils ont parlé de paix et réconciliation, selon leur porte-parole.

Cette audience s’est tenue en prélude à une réunion prévue lundi dans la capitale malienne pour le suivi-évaluation des accords de Ouagadougou signés le 18 juin, a expliqué à la presse au nom des deux groupes Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh à l’issue de la rencontre, qui s’est déroulée à la résidence du président Traoré.

Selon une liste obtenue par l’AFP, y ont assisté quatre représentants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et trois du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), les deux groupes signataires de l’accord de Ouagadougou avec le gouvernement malien.

Avec le président malien, nous avons parlé de la paix, nous avons parlé de la réconciliation. Il faudrait que chacun d’entre nous se fasse le pionnier de la paix, pour la reconstruction, a déclaré Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh.

J’invite (toutes les parties signataires de l’accord) à respecter les engagements pris devant la communauté internationale. Ce n’est pas facile de tous les côtés. La guerre est facile, mais la reconstruction est difficile, a-t-il ajouté.

Le président Traoré, lui, ne s’est pas exprimé à la presse.

Une grande discrétion a entouré jusqu’à la dernière minute sa rencontre avec les représentants des groupes rebelles touareg, généralement basés dans le nord du Mali, notamment leur fief de Kidal (extrême nord-est), ou à l’étranger.

En plus de Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh, du MNLA, les autres délégués présents à la rencontre étaient Moussa Ag Acharatoumane, Mohamed Zeïni Maïga et Ambeiri Ag Rhissa (MNLA), ainsi que Ahmada Ag Bibi, Redouane Ag Mohamed Aly et Intalla Ag Assaid (HCUA).

MM. Ag Mahmoud Assaleh et Ag Bibi sont visés, selon une source sécuritaire malienne, par des mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice malienne, qui accuse notamment de sédition plusieurs membres de ces groupes armés touareg.

Cette rencontre s’est déroulée dans un contexte de tensions sécuritaires dans la région de Kidal et à une semaine de l’élection présidentielle du 28 juillet jugée cruciale pour le Mali après 18 mois de crise politique et une guerre contre des groupes jihadistes.

A Kidal, une bombe artisanale a été découverte en plein centre-ville dimanche matin. Deux jours auparavant, la ville avait connu des violences meurtrières entre communautés.

Et samedi, cinq agents électoraux et un élu local qui préparaient le scrutin avaient été enlevés à Tessalit, au nord de Kidal, par des hommes armés soupçonnés d’être du MNLA.

Ils ont été libérés dimanche et se portent bien, selon un responsable au gouvernorat de Kidal, d’après lequel le cerveau présumé de l’opération, un membre du MNLA, a été arrêté à Tessalit.

A Bamako dimanche soir, le porte-parole des rebelles touareg a nié toute implication du MNLA dans ces rapts.

Nous ignorons les personnes auteurs de ces enlèvements, il y a beaucoup de règlements de comptes dans cette zone. (…) Ce sont les forces armées du MNLA qui ont poursuivi les kidnappeurs pour pouvoir libérer les otages, a-t-il assuré.

Le MNLA avait pris le contrôle de Kidal en février 2013, à la faveur de l’intervention de l’armée française en janvier 2013 qui avait permis de chasser ses anciens alliés jihadistes ayant occupé le nord du Mali pendant près de dix mois.

Les rebelles touareg ont refusé la présence de l’armée et de l’Administration maliennes à Kidal jusqu’à la signature de l’accord avec le gouvernement ayant permis le cantonnement dans la ville de ses hommes, en parallèle avec l’arrivée début juillet de 150 soldats maliens, puis du retour de l’Administration. (AFP).

lundi 22 juillet 2013 – 00h22

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